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Infusion au cannabis, un trip puissant

Ptiboubi

Matrice périnatale
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31 Jan 2012
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Bonjour,

J’écris ce TR pour partager une expérience qui m’a beaucoup marqué. C’est mon premier post ici donc je ne suis clairement pas au fait des us et coutumes de ce site, excusez moi d’avance pour les longueurs et autres défauts qui vont sans doute suivre. Je tiens d’abord à préciser ne pas avoir essayé beaucoup de drogues dans ma vie (alcool, joints régulièrement, salvia très occasionnellement et MD une fois). Je vais parler ici de ma troisième expérience d’infusion de feuilles de cannabis dans du lait. Les deux premières fois que j’en ai pris, j’ai eu un énorme fou rire presque ininterrompu pendant toute la soirée , avec de légères hallus et une sensibilité tactile bien accrue. Mais ma dernière expérience était bien différente.

Avec mes deux colocs, nous décidons de faire du lait à la beuh (je ne connais pas de nom précis pour désigner ça) pour aller à une grosse soirée prévue chez des amis. Je suis particulièrement motivé pour cette soirée, à tel point que je suis limite euphorique sous ma douche en écoutant de la bonne musique. Je pense que je vais rapidement « partir », ayant fait plusieurs grosses soirées les jours précédents. Bref, vers 21h nous buvons chacun une tasse du lait et préparons une bouteille à boire sur la route et sur place. Dans le tram, nous rejoignons une amie que je connais depuis quelques jours et qui me plaît beaucoup –j’ai clairement envie de sortir avec elle. Les premiers effets se font déjà ressentir (d’habitude, ça mets bien une heure à monter), je commence à avoir quelques petits fous rires incontrôlables et continue à siroter la bouteille.

La description de la suite de la soirée ne sera pas vraiment chronologique. Je me suis rendu compte pendant cette soirée que le lait altère complètement ma notion du temps. En effet, entre chacun des mots que je prononce, j’ai le temps de penser plusieurs phrases complètes et structurées dans ma tête. J’ai donc la sensation de parler très lentement, mais les gens ne remarquent rien, et me disent même que je parle normalement. C’est donc que je pensais beaucoup plus vite que d’habitude. Mes fous rires des deux premières expériences semblent donc s’expliquer par le fait que j’avais l’impression d’agir très lentement mais que personne ne remarquait rien. J’essaye d’expliquer cela à mes amis mais mes pensées vont tellement vite qu’il m’est impossible de les expliquer, j’ai du mal à formuler des phrases et surtout à les finir, passant à chaque seconde à des sujets de réflexions sans rapport.

En même temps, je deviens très tactile, ma peau est hyper sensible. Je ressens l’intérieur de mon corps. Mon cœur bat fort, j’ai pendant quelques battements l’impression d’avoir le cœur qui bat dans mes yeux. J’ai très soif et ne bois que de l’eau, beaucoup d’eau. J’ai le sentiment diffus que ça ne se passe pas comme d’habitude. Je croise N., l’amie avec qui j’avais pris de la MD. Lui faisant totalement confiance, je lui dis que les effets du lait sont différents de d’habitude et que j’aimerai bien qu’elle reste avec moi pour m’aider / me surveiller dans la soirée. Je deviens légèrement parano, j’ai besoin d’être rassuré, je lui tiens la main toute la soirée.

Un effet hyper surprenant est qu’à pleins de moments de la soirée, j’ai vécu plusieurs fois les mêmes choses, comme si la cassette de tous mes sens était rembobinée toutes les trois secondes. Au bout d’un moment, un élément sensoriel particulier (un son plus fort que les autres, quelqu’un qui me touche, un mouvement rapide…) fait évoluer ces images qui se répètent, vient s’ajouter à l’ensemble, qui évolue lentement. Même mes pensées se répètent. Je n’ai aucune idée de ce que j’ai fait en vrai dans tous ces moments, je crois que je devais juste être debout puisque les gens m’ont décrit comme un « zombi » à cette soirée.

Le meilleur moment de la soirée est quand j’ai dansé, le son m’a littéralement transporté (alors que c’était un genre de musique que je n’aime pas normalement). Je vois des formes géométriques et des danseurs de toutes les couleurs sortir du centre de ma vue dans toutes les directions. J’ai l’impression d’être le meilleur danseur du monde. Je me donne à fond, et les images se répètent. Je peux alors faire de la musique comme si j’avais une boite à rythme, puisque chacun des sons que j’émets se répète ensuite, parfaitement calé sur la musique. Je danse donc et joue une musique magique. En réalité, apparemment je ne dansais pas mais j’étais juste debout devant les enceintes (moins glamour).

Comme justement je ne fais rien et j’ai le regard vague, les gens commencent à poser des questions à N., genre « ça va ? ça va ? », bref toute cette lointaine agitation fini par me rendre parano et à me dire qu’il faut que je parte vite de la soirée. Parce que je me rends compte que ce que pense influe directement sur ce que je ressens physiquement, c’est-à-dire que si dans ma tête je vais bien, je peux savourer les effets et tripper, mais si je stress, je commence à bader et là rien ne va plus. Donc pour empêcher l’effet « boule de neige », je décide de me couper de ces ondes négatives et de rentrer chez moi avec N. avec qui forcément tout allait bien se passer.

Le chemin du retour est hyper long car j’ai trop soif, on n’a pas à boire et les images de nous en train de marcher se répètent. Pour résumer les pensées plus ou moins confuses qui sont passées dans ma tête à ce moment là et une fois arrivé chez moi, je me dis que :

- Je vis un bonheur hyper intense, type contact divin, j’en arrive même à me dire que maintenant je peux mourir heureux, j’ai connu pendant une soirée le vrai Bonheur. D’ailleurs j’ai tellement soif que je me dis que si je m’endors je serais tellement en train d’apprécier mes pensées que j’aurais pas le courage de me réveiller pour me faire boire, donc je crèverai de soif dans mon sommeil (du coup j’ai pas arrêté de répéter qu’il ne fallait surtout pas que je m’endorme),

- Parfois quand je bloque sur quelques secondes et que ça fait vraiment longtemps que je bloque dessus, je commence à me dire que j’vais peut-être rester bloquer toute ma vie dessus, que finalement je gère rien du tout, que c’est trop puissant pour moi (en suit une escalade du malaise avec vomissements, toussa, mais finalement j’arrive à me calmer en me persuadant intimement que tout va bien…). Bref y’a vraiment eu des moments où je flippais à fond, où je me rendais compte que je suivais une logique absolument pas rationnelle et que peut-être que j’allais raisonner comme ça toute ma vie. Y'a même un moment où globalement je pensais que je quittais le monde réel pour rester dans le monde du Bonheur, bref que je mourrais de bonheur, quoi.

- Le lait multiplie par mille mes sentiments. Du coup je suis hyper susceptible, donc je compte d’autant plus sur N. pour qu’elle accepte tout mes petits « caprices ». Du coup j’ai vraiment envie de la fille du tram mentionnée plus haut, mais si c’est un échec je risque de partir en gros bad.

Finalement, après quelques péripéties anecdotiques, j’arrive à me calmer, je commence petit à petit à redescendre et je peux avoir des embryons de conversation censée. J’écris sur un ordinateur tout ce qui me passe par la tête pour décrire ma soirée, mes sensations (14 pages assez bordéliques il faut le dire).

Plus tard la fille retrouvée dans le tram tout à l’heure rentre dormir chez moi, nous passons la nuit ensemble à mon plus grand bonheur (sentiments + sensations décuplées = une nuit complètement passionnée, de mon côté en tout cas). Je ne veux pas dormir de la nuit, pour boire de l’eau donc quand tout le monde dort j’écoute de la musique et ça me fait encore bien vibrer.
Je mets tout le lendemain à retrouver une élocution complètement normale et une logique « rationnelle ». Les jours qui suivent, je suis assez KO, je dors à peu près tout le temps.

Voilà si je devais résumer cette expérience, c’était beaucoup beaucoup plus intense que prévu. J’ai à plusieurs moments de la soirée éprouvé un immense bonheur, la sensation d’avoir compris la vie et d’être à côté de Dieu, mais j’ai aussi pas mal flippé à des moments, et je crois que si j’étais resté à la soirée et que tout le monde s’était agité autour de moi j’aurai vraiment pu partir en gros bad. Heureusement que j’étais avec quelques personnes de confiance sur qui je pouvais vraiment compter, quelque soit mon état. Si je retente l’expérience (ce qui n’est pas vraiment sûr), je prendrais clairement des doses moindres pour ne pas partir aussi loin.

Merci à toi d’avoir lu ce message jusqu’ici. Maintenant petites questions, est-ce courant ce genre d’effets avec du lait à la beuh ? Parce que tout mes amis qui ont déjà essayé étaient globalement juste défoncés/morts de rire. Et est-ce que l’effet « revivre la même scène pleins de fois d’affilé », ça arrive souvent, avec quelque drogue que ce soit ? Si oui, c’est classique de psychoter dessus en mode « je vais rester bloquer » ou c’est juste moi qui suit trop anxieux et qui ai failli me ruiner ma soirée tout seul ? Parce que j'étais constamment partagé entre profiter à fond de l'effet ou essayer de le canaliser pour pas partir trop loin.
 

pouleplop

Glandeuse pinéale
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22 Mai 2009
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Salut à toi Ptiboubi !
Ton Tr est bien sympa mais assez violent en effet (enfin pour du canna), pour info t'en met quelle dose de weed dans ton lait?
Et t'inquietes il est pas trop long du tout ton Tr, ya bien plus long parfois ;)
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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17 Sept 2011
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Ptiboubi a dit:
Avec mes deux colocs, nous décidons de faire du lait à la beuh (je ne connais pas de nom précis pour désigner ça)
Il me semble que certains appelle ça un "petit lait". J'ai testé une seule fois et ça m'a donné très envie de dormir uniquement. Mais je réessaierais bien. La montée était très agréable en tout cas, ça change de fumer le pétard. :)

Merci pour ton Trip Report en tout cas, tu as l'air d'avoir passé une belle soirée en effet.
 

Ptiboubi

Matrice périnatale
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31 Jan 2012
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Merci pour vos réponses =)

Honnêtement pouleplop, je saurais pas te dire, disons "une grosse poignée de feuilles", mais bon, c'est très vague, surtout que la teneur en THC dépend du moment où on a coupé les feuilles, donc bon c'est très approximatif :/

Et ouais Sludge, "petit lait" ça me dit quelque chose, en effet.

Sinon personne ne peut répondre à ma question de savoir si l'effet "vivre la même scène répétée pleins de fois", ça arrive avec d'autres drogues, toussa ? Parce que c'est vraiment ça qui m'a le plus marqué, le plus fait kiffé mais aussi le plus fait peur parce que j'étais pendant ces moments complètement déconnecté de la réalité et complètement dans mon monde.
 

pouleplop

Glandeuse pinéale
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22 Mai 2009
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Oui j'imagine bien le dosage freestyle du coup :p
Et je pense que c'est possible avec beaucoup de drogues le coup de la boucle, mais il me semble avoir déja lu ça plusieurs fois dans des Tr de salvia, donc va voir la dedans tu trouvera peut être ;)
Mais perso jamais vécu ça..
 
L

Larry_Golade

Invité
Ptiboubi a dit:
Sinon personne ne peut répondre à ma question de savoir si l'effet "vivre la même scène répétée pleins de fois", ça arrive avec d'autres drogues, toussa ? Parce que c'est vraiment ça qui m'a le plus marqué, le plus fait kiffé mais aussi le plus fait peur parce que j'étais pendant ces moments complètement déconnecté de la réalité et complètement dans mon monde.

Bienvenue dans le monde (pas toujours) merveilleux de la boucle temporelle :rolleyes: . Certains lui vouent un culte.

Oui ça peut arriver avec la plupart (?) des psychédéliques, c'est un "grand classique".
 

Svizdha

Elfe Mécanique
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19 Nov 2010
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Eh ouais, la boucle temporelle, c'est un phénomène normal des psychédéliques. Pour répondre à la suite de ta question, il est tout aussi classique de bloquer dessus que de s'en sortir seul. D'une manière générale, c'est une question d'habitude/de maîtrise de soi/de laisser-aller (aussi antinomique que ça puisse paraître...). Raide, tout peut être sujet à une boucle : un son dans la musique, la peur d'être trop visiblement perché dans un environnement inadéquat, un téléphone qui sonne, une pensée parasite, l'intrusion d'une personne dans notre espace... et le problème, c'est qu'être au fait de ce phénomène ne suffit pas pour s'en extraire facilement...

Quand je dis maîtrise de soi, c'est pour souligner qu'une connaissance des psychés en général est une aide relativement précieuse : remettre les choses dans leur contexte, se rappeler qu'on est perché, et que la boucle temporelle ne nous coincera pas pour l'éternité. Dans le pire des cas, même après avoir badé 8h, on redescendra. (bon, par contre, v'là le mauvais souvenir !)
Pour le laisser-aller, c'est un peu plus délicat, mais ça découle naturellement de la maîtrise : "chuis raide, chuis coincée, mais en vrai, ça va, alors profite".

Bon, après c'est pas une recette miracle, ça marche pour moi (d'autant plus que si je sens que je commence à vriller sévère, je me force à en sortir si je peux, je vais marcher, je change de son, je me lance dans une discussion, la drogue aide à rester bloquer comme elle aide à passer rapidement à autre chose). Pour les petites boucles, hein... pas pour le vrai-GROBAD, celui qui te laisse collé sur le carreau en mode morve au nez et gémissements terrifiés-mamanjvaiscreverputain.

(si tu te penches un peu sur les différents TR ici, genre au LSD surtout, tu pourras voir à quel point ça peut prendre de l'ampleur ;))

Enfin bref, tu as titillé la boucle temporelle, tu en es revenu, tu n'es pas un extra-terrestre de la défonce, et en plus, t'as eu la meuf que tu voulais. :D
 
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