Gorkha
Alpiniste Kundalini
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- 7 Jan 2013
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Je met "substance" car je pense que le facteur inconnu joue beaucoup.
La matrice
J'écris ce Tr à la fois pour me soulager et vous faire passer un message. La MXE, même à petite dose, c'est de la merde.
C'était hier, lundi 11 novembre, concert de The Cat Empire, au Transbordeur à Lyon. Super groupe de Ska/Rock/Reggea/70's pour ceux qui ne connaissent pas.
Je suis avec ma copine (toujours la même d'ailleurs), à qui j'ai offert la place pour son anniv. On se torche gentiment une bouteille de champagne sur le chemin (je fais pas les choses à moitié), pour arriver au concert déjà bien chauds. J'ai deux pets pré roulés dans ma poche, et un peu de speed, que l'on compte prendre si coup de mou il y a.
On assiste à la première partie, super petit groupe dans la même veine que TCE. Puis, à l'entracte, on décide d'aller taper un trace de speed pour nous réveiller (première idée à la con de la soirée, on était bien).
On fait ça aux chiottes, tranquille, dans la joie et la bonne humeur.
En revenant dans la fosse, la substance commence à faire effet, on danse sur la musique de fond qui passe pendant l'entracte... Au top. Les photographes du groupe délirent avec nous, on se peint la gueule en chat, on danse, je capte rapidement qu'ils sont pété à la MD.
Et puis à partir de là c'est le drame. Le concert commence, on est bien chauds, et on fini tout devant le chanteur, près des barrières. Je me souviens plus comment je suis arrivé là, mais l'ambiance oppressante nous fait retourner sur le coté. BIM.
1- Oups.
« Mais... T'es sur que c'est du speed ? On dirait de la MXE... ». Trompé de pochon. BIM. Environ 0.2 de MXE dans ta face. Et merde. Ma copine, qui ne connaît pas beaucoup la MXE, ne se rend pas compte de la gravité de la situation... Et part chercher de l'eau. Elle revient, en me disant : « Je suis toute mixie !!!! » .
J'avais déjà le moral en baisse, dégoutté. Je comprenait plus rien à la musique, je savais pas où j'étais, et encore, c'était que le début. On fini par monter tout en haut des tribunes, avec le plus grand mal. Impossible de gravir les escaliers correctement, je suis tombé 3 fois. Arrivé en haut je peux enfin prendre un peu de recul sur la situation. Ma copine essaye de garder son clame, de positiver, je suis déjà deg et le moral à zéro : ça faisait 1 an que je voulais voir ce groupe, et je me retrouve complètement perché à un dissociatif à la con, que je prends d'habitude quand j'arrive en soirée pérave pour me marrer un temps soit peu.
2- Attends, tu vas voir.
Et là, d'un coup d'un seul... je suis quadrisocié. Quintusocié. Ma copine me sort : « Putain, on est dans un putain de film d'Emir Kusturika ! ».
Je suis au dessus de mon corps, devant cette immense foule qui dans au rythme d'une musique qui déchire. Les sons me viennent comme des phrases, je ne vois qu'à moitié.
Je décide de fumer un pétard, pour me calmer. Je n'ai plus aucune notion du temps, de la réalité.
Le pétard fini, j'ai soif. Je vais chercher de l'eau, enfin si un je existe encore. Mon corps répond à des signaux envoyés par mon cerveau, et celui ci part en couille total. Arrivé dans la salle qui sert de bar (je vous raconte pas l'expédition), je suis totalement minuscule. Oppressé par l'immensité du vide de cette grande pièce. Je me vois dans la glace. Terreur. J'ai ma tête de fin de festival.
Je bois. Rien ne se passe, l'eau ne fait que couler dans ma gorge. Je rempli un verre, et une fois arrivé tout en haut, me rend compte qu'il est vide.
Suis-je comme ce verre, vide ?
Je pense à ma famille, à ma grand mère dont on a fêté les 80 aujourd'hui ? Sont ils vraiment là ? Ai-je la vie que je mène, où suis-je dans la matrice ?
Je ne suis pas trop apeuré par la situation, juste triste d'avoir gâché le concert et donc le cadeau d'anniversaire de ma bien aimée. Par contre, ma copine déguste. Elle connaît moins la dissociation que moi, et ne contrôle pas du tout. Très bien, on va aller ensemble hors du concert, histoire qu'elle reprenne ses idées.
Une fois dans cette grande salle qui sert de bar, nous nous asseyons. What the fuck ? Où sommes nous ? Je n'arrive pas à voir ma copine. J'ai juste l'image que j'ai d'elle dans ma mémoire, qui m'aide à raccrocher les morceaux complètement imprimés et contorsionnée par l'espace. Nous sommes dans l'espace, l’i-réel, l'hors du temps.
Nous décidons de sortir pour fumer une cigarette... Je me demande toujours pourquoi. Je mets 5 minutes à lui faire dire qu'elle veut que je lui roule une clope. Il fait 2° mais j'ai chaud, super chaud.
Toujours complètement dissocié, on fini par sortir alors que le concert touche à sa fin.
On prend le bus, toujours dans un film d'Emir Kusturika. Mon visage dans le reflet de la vitre qui passe devant toutes ces rues illuminées me fait peur, je suis qu'une image, qu'un reflet de la réalité, qui la survole.
Je ne suis donc plus la réalité, mais complètement au dessus. Ou en dessous. Je demande à ma copine de m'appeler par mon prénom.
Part dieu, minuit, on se retrouve dans le centre commercial, pour aller prendre le métro. J'ai perdu mes papiers. On saute par dessus les barrières (ne me demandez pas comment), et finissons par rentrer chez nous. Petit à petit, je suis de nouveau. J'existe bel et bien. Ou pas.
On se couche, et là, BIM, la matrice.
3- Je suis dieu.
C'est alors que je comprends tout. Rien n'est réel, je suis juste un objet qui la capacité de concevoir son espace environnant, son territoire. Je le conçois instantanément, mais je le conçois. Par contre, le « je » n'est pas libre. Cet espace existe déjà, et je fait que le reproduire tout compte fait. Je suis le maître et à la fois l'élève, l'élève de la matrice, qui, elle, n'omet rien, nous entoure à 100 % et nous emmène dans ce que nous croyons être notre chemin.
Je m'endors, après avoir réconforté ma douce.
Aujourd'hui tout va bien, aucun mal de tête et je suis même allé à la fac. J'ai appelé la salle de concert et suis allé récupérer mes papiers.
Morale de cette histoire : Ben franchement, je suis assez fier de m'en être tiré aussi facilement. Sûrement car j'ai eu affaire à des situations bien plus complexes sous psychés, et que les dissociatifs, ben c'est assez simple, l'égo n'est pas touché, où du moins qu'artificiellement. Ici, on sépare le monde de tous les jours et cette séparation du moi avec ce qui nous entoure est l'objet de la mixie. Avec des psychédéliques comme l'acide ou les champottes, l'égo prend part au trip, et c'est la que ça se complique.
Bonne soirée.
La matrice
J'écris ce Tr à la fois pour me soulager et vous faire passer un message. La MXE, même à petite dose, c'est de la merde.
C'était hier, lundi 11 novembre, concert de The Cat Empire, au Transbordeur à Lyon. Super groupe de Ska/Rock/Reggea/70's pour ceux qui ne connaissent pas.
Je suis avec ma copine (toujours la même d'ailleurs), à qui j'ai offert la place pour son anniv. On se torche gentiment une bouteille de champagne sur le chemin (je fais pas les choses à moitié), pour arriver au concert déjà bien chauds. J'ai deux pets pré roulés dans ma poche, et un peu de speed, que l'on compte prendre si coup de mou il y a.
On assiste à la première partie, super petit groupe dans la même veine que TCE. Puis, à l'entracte, on décide d'aller taper un trace de speed pour nous réveiller (première idée à la con de la soirée, on était bien).
On fait ça aux chiottes, tranquille, dans la joie et la bonne humeur.
En revenant dans la fosse, la substance commence à faire effet, on danse sur la musique de fond qui passe pendant l'entracte... Au top. Les photographes du groupe délirent avec nous, on se peint la gueule en chat, on danse, je capte rapidement qu'ils sont pété à la MD.
Et puis à partir de là c'est le drame. Le concert commence, on est bien chauds, et on fini tout devant le chanteur, près des barrières. Je me souviens plus comment je suis arrivé là, mais l'ambiance oppressante nous fait retourner sur le coté. BIM.
1- Oups.
« Mais... T'es sur que c'est du speed ? On dirait de la MXE... ». Trompé de pochon. BIM. Environ 0.2 de MXE dans ta face. Et merde. Ma copine, qui ne connaît pas beaucoup la MXE, ne se rend pas compte de la gravité de la situation... Et part chercher de l'eau. Elle revient, en me disant : « Je suis toute mixie !!!! » .
J'avais déjà le moral en baisse, dégoutté. Je comprenait plus rien à la musique, je savais pas où j'étais, et encore, c'était que le début. On fini par monter tout en haut des tribunes, avec le plus grand mal. Impossible de gravir les escaliers correctement, je suis tombé 3 fois. Arrivé en haut je peux enfin prendre un peu de recul sur la situation. Ma copine essaye de garder son clame, de positiver, je suis déjà deg et le moral à zéro : ça faisait 1 an que je voulais voir ce groupe, et je me retrouve complètement perché à un dissociatif à la con, que je prends d'habitude quand j'arrive en soirée pérave pour me marrer un temps soit peu.
2- Attends, tu vas voir.
Et là, d'un coup d'un seul... je suis quadrisocié. Quintusocié. Ma copine me sort : « Putain, on est dans un putain de film d'Emir Kusturika ! ».
Je suis au dessus de mon corps, devant cette immense foule qui dans au rythme d'une musique qui déchire. Les sons me viennent comme des phrases, je ne vois qu'à moitié.
Je décide de fumer un pétard, pour me calmer. Je n'ai plus aucune notion du temps, de la réalité.
Le pétard fini, j'ai soif. Je vais chercher de l'eau, enfin si un je existe encore. Mon corps répond à des signaux envoyés par mon cerveau, et celui ci part en couille total. Arrivé dans la salle qui sert de bar (je vous raconte pas l'expédition), je suis totalement minuscule. Oppressé par l'immensité du vide de cette grande pièce. Je me vois dans la glace. Terreur. J'ai ma tête de fin de festival.
Je bois. Rien ne se passe, l'eau ne fait que couler dans ma gorge. Je rempli un verre, et une fois arrivé tout en haut, me rend compte qu'il est vide.
Suis-je comme ce verre, vide ?
Je pense à ma famille, à ma grand mère dont on a fêté les 80 aujourd'hui ? Sont ils vraiment là ? Ai-je la vie que je mène, où suis-je dans la matrice ?
Je ne suis pas trop apeuré par la situation, juste triste d'avoir gâché le concert et donc le cadeau d'anniversaire de ma bien aimée. Par contre, ma copine déguste. Elle connaît moins la dissociation que moi, et ne contrôle pas du tout. Très bien, on va aller ensemble hors du concert, histoire qu'elle reprenne ses idées.
Une fois dans cette grande salle qui sert de bar, nous nous asseyons. What the fuck ? Où sommes nous ? Je n'arrive pas à voir ma copine. J'ai juste l'image que j'ai d'elle dans ma mémoire, qui m'aide à raccrocher les morceaux complètement imprimés et contorsionnée par l'espace. Nous sommes dans l'espace, l’i-réel, l'hors du temps.
Nous décidons de sortir pour fumer une cigarette... Je me demande toujours pourquoi. Je mets 5 minutes à lui faire dire qu'elle veut que je lui roule une clope. Il fait 2° mais j'ai chaud, super chaud.
Toujours complètement dissocié, on fini par sortir alors que le concert touche à sa fin.
On prend le bus, toujours dans un film d'Emir Kusturika. Mon visage dans le reflet de la vitre qui passe devant toutes ces rues illuminées me fait peur, je suis qu'une image, qu'un reflet de la réalité, qui la survole.
Je ne suis donc plus la réalité, mais complètement au dessus. Ou en dessous. Je demande à ma copine de m'appeler par mon prénom.
Part dieu, minuit, on se retrouve dans le centre commercial, pour aller prendre le métro. J'ai perdu mes papiers. On saute par dessus les barrières (ne me demandez pas comment), et finissons par rentrer chez nous. Petit à petit, je suis de nouveau. J'existe bel et bien. Ou pas.
On se couche, et là, BIM, la matrice.
3- Je suis dieu.
C'est alors que je comprends tout. Rien n'est réel, je suis juste un objet qui la capacité de concevoir son espace environnant, son territoire. Je le conçois instantanément, mais je le conçois. Par contre, le « je » n'est pas libre. Cet espace existe déjà, et je fait que le reproduire tout compte fait. Je suis le maître et à la fois l'élève, l'élève de la matrice, qui, elle, n'omet rien, nous entoure à 100 % et nous emmène dans ce que nous croyons être notre chemin.
Je m'endors, après avoir réconforté ma douce.
Aujourd'hui tout va bien, aucun mal de tête et je suis même allé à la fac. J'ai appelé la salle de concert et suis allé récupérer mes papiers.
Morale de cette histoire : Ben franchement, je suis assez fier de m'en être tiré aussi facilement. Sûrement car j'ai eu affaire à des situations bien plus complexes sous psychés, et que les dissociatifs, ben c'est assez simple, l'égo n'est pas touché, où du moins qu'artificiellement. Ici, on sépare le monde de tous les jours et cette séparation du moi avec ce qui nous entoure est l'objet de la mixie. Avec des psychédéliques comme l'acide ou les champottes, l'égo prend part au trip, et c'est la que ça se complique.
Bonne soirée.
