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[ETH-LAD] 100µg: la longue marche

Zarutas

Neurotransmetteur
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12 Août 2016
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ETH-LAD (100µg) : La longue marche vers la plénitude


Salut à tous ; ayant reçu quelques buvards d'ETH-LAD dosés à 100µg récemment, j'ai voulu tester cette molécule dont j'avais entendu beaucoup de bien.


Set & Setting : J'ai beaucoup hésité à en prendre ce soir là ; non pas parce que le moment n'était pas adapté mais parce que j'hésitais pour le test entre deux soirées assez proches temporellement (pour des raisons de tolérance, ça servirait à rien de me tripper pour les deux soirées à 4 jours d'intervalle).
Dans ma tete, j'étais donc prêt ; le cadre est celui-ci : grosse soirée dans le lycée agricole où je fais mon BTS à l'occasion des vacances et en plus de ça, c'est l'anniversaire de deux potes ! Le lycée est au milieu des champs avec une grande variété d'abres très beaux ; on a meme construit une super belle cabane au milieu des cyprès ; tout est donc pour le mieux niveau contexte !


A la base, j'avais décidé de ne pas me tripper ce soir là : beuh et alcool uniquement, du fait de la masse de gens (y compris les pions d'ailleurs). Ca fait d'ailleurs 6 semaines que j'ai arreté l'acool ; je décide de reprendre l'apéro avec les copains. On commence la soirée sur le parking à boire quelques bières. Je redécouvre le goût de la bière : bordel, ça m'avait manqué ! Ensuite, on prend le caddie qui nous sert dans les champs, et on fonce vers la salle où se déroule la fete « officielle ». On arrive là-bas en gueulant en courant partout avec notre caddie. On se marre bien et on fait la guerre en se lançant un plug anal. Les gens sont cools mais bon, la musique est vraiment nulle ; on a pas envie de rester là. On rentre à la voiture pour picoler. A ce moment, il est à peu près 23h.


J'enchaine les verres de whisky ; après une telle période d'abstinence, ils me font grand effet ! Encouragé par mon euphorie alcoolisée, je propose à mes potes de partager un buvard avec moi. Pedro est un grand amateur de LSD, il est enthousiasmé à l'idée de tester la molécule avec moi. On monte donc à ma chambre pour prendre nos buvards. On en prend un chacun puis on retourne dehors.


Un escabeau pour la lune : montée euphorisante
De retour à la voiture, d'autres potes sont arrivés entre temps ; je suis super content ; ça faisait longtemps que j'avais pas pris l'apéro avec tous les copains ! Ayant pris le buvard, je décide d'arreter de boire ce soir, pour ne pas troubler les effets. Petit à petit, je sens le trip qui commence à monter ; tout me semble drole et dénué de sens. Le ciel est plutot dégagé ; assez en tout cas pour pouvoir contempler la lune ; particulièrement belle et brillante. Il n'y a pas de musique mais j'ai envie de danser ; avec un pote on chante une chanson paillarde sur laquelle 6-7 personnes dansent la gigue. Puis, une fois la chanson finie, je vais sauter dans les flaques d'eau.


De flaque d'eau en flaque d'eau ; j'en viens à m'éloigner. C'est l'heure d'une balade me dis-je. En chemin, je croise trois filles, on discute brièvement puis je reprends ma balade. Maintenant seul, je me concentre sur les effets de la molécule. Je commence à ressentir pas mal d'effets physiques pas forcément agréables. Je n'arrive pas à savoir si il fait chaud ou froid. J'ai l'impression de transpirer et d'avoir froid en meme temps. J'ai aussi pas mal de tensions musculaires dans les muscles solicités au travail pendant la journée (dos et jambes notamment). Assez mal à l'aise physiquement, je vais à ma chambre boire de l'eau et prendre une veste. En me regardant dans le miroir, je vois que j'ai les lèvres violettes ; j'attribue ça à la vasoconstriction.
Je repars voir les copains ; ils sont ivres et racontent plein de conneries. Ils parlent tous en meme temps et racontent plein de trucs ; j'arrive pas à suivre leurs conversations donc je leur fais juste des calins ; c'est moins compliqué et ça fait toujours plaisir. Calins à tout le monde ; de jolis visuels qui arrivent ; je suis dans un état super euphorique. Contrairement au LSD ; l'ETH-LAD me rend super sociable et empathique. J'aime tout le monde ; tout le monde est beau. Mais j'en ai marre de la voiture ; j'ai envie d'aller me promener ; je pars avec Gus et Anna à l'aventure ! Gus a une idée de jeu : on va passer au beau milieu de la grosse haie de cannes de provence (comme des bambous mais en moins vert) ; façon explorateurs dans une jungle de bambou. La haie est très épaisse et très dense, chacun s'y perd et, en écartant les cannes, en me perdant j'ai plein de révélations philosophiques (« Ne regarde pas tes pieds ; seule la direction compte »). On ressort tout contents de l'autre coté puis on décide d'aller voir nos cultures. On fait le tour de la parcelle ; on observe les choux en essayant de « pas faire trop de bruit pour pas les réveiller ». Maintenant que les effets semblent stabilisés, on se fait un vapo rempli d'herbe.


Effets physiques et confusion
Après une séance de vaporisation, on retourne à la voiture ; les autres sont rentrés faire la fete dans le batiment ; on va donc les rejoindre. Ils sont entre vingt et trente ; tous complètement ivres et maltraitent une peluche. Il fait trop chaud à l'intérieur ; cela me relance sur mon interrogation chaud/froid et me fait me concentrer sur les effets physiques. J'ai les dents qui claquent énormément ; mes machoires sont super crispées ; je prends un chewing-gum. Y'a deux-trois gens qui se moquent des « hippies cul-terreux» que nous sommes, qui venont d'arriver. Voir des gens ivres morts se moquer des fumeurs de joints et des amateurs d'acide me fait rire autant que cela m'énerve. Je m'énerve puis repars dehors. Anna vient me chercher, en me prenant par la main et en me disant des trucs apaisants; cela me calme beaucoup. De retour là-bas, tout le monde est en pleine engueulade politique. On va pas se battre maintenant ; ce serait con et puis pas loyal en plus parce qu'il sont tous déjà par terre ! Du coup on ressort avec Anna, Gus le skinhead et quelques autres communistes. De retour à la voiture de Pedro ; l'apéro continue pour eux ; moi je phase sur tout et n'importe quoi ; les visuels partent et reviennent. Gus essaie d'entamer une discussion métaphysique mais il utilise des mots trop compliqués ; je comprends pas tout. On va chercher des pavés pour faire une blague à un pote et lui bloquer sa voiture. Une fois notre méfait accompli ; j'en prends quelques uns et vais m'entrainer au lancer de pavés un peu plus loin. Ca me détend beaucoup.


La longue marche
Il est a peu près 3h30 quand mes potes décident d'aller se coucher. J'hésite à aller m'allonger dans mon lit pour profiter des visuels mais je n'ai pas du tout envie de me coucher. Je m'arme donc d'une gourde remplie d'eau et de mon vaporisateur et en avant pour une randonnée nocturne ! Avant de partir ; Gus me donne deux bouts de pain et une pomme ; pour que je ne meure pas de faim.
La beuh relance les effets et le paysage est magnifique : les montagnes au loin, les lumières,... Je ne sais pas où je vais ; je ne connais pas encore bien le coin. Je tombe sur un sentier piéton : c'est parfait ; j'y serai tranquille. Sur un banc je m'assoie et mange mes provisions. La nourriture me donne de l'énergie ; l'énergie nécessaire pour me calmer. En effet ; assis sur ce banc (ça faisait des heures que je ne m'étais pas assis) ; je commence à méditer et travailler sur ma respiration. En suivant le chemin sur lequel me guident mes visions yeux fermés ; j''atteint quelquechose comme « Dieu » ou au moins une illumination. Lorsque je m'en rends compte ; c'est parti. Et en cherchant à retrouver l'illumination, j'ai l'impression de m'en éloigner. Cependant la leçon est là : « Apprend à te poser, à te reposer ; arrete de courir partout ».
Cependant, il faut marcher ; j'en ai la conviction, mais chaque moment de pause sera un moment de communion avec la molécule. Un peu plus loin sur le chemin, les bruits de mes pas ont reveillé des chevaux. Je m'en excuse auprès d'eux et m'assoie pour les regarder. Je crois que c'est le moment de mon trip ou les hallus sont les plus fortes : alors que je me détend grace à ma respiration ; je vois les chevaux se transformer en vache puis changer de couleur er courir. L'un s'envole et l'autre devient une plante ; je vois ses racines. C'est génial !
Mes hallus sont interrompues par un aboiement un peu plus loin. C'est l'heure de repartir. Je dis au revoir aux chevaux. Il lèvent tous la tete puis retournent à leurs occupations.
Je me perds dans les chemins de terre jusqu'à arriver à une station d'épuration. L'odeur désagréable me donne de l'énergie assez bizarrement et les visuels se font très forts : tous les arbres se dédoublents ; certains se transforment en monstres à l'air niais avec des grandes jambes. Maintenant je trouve le paysage moche. Les hallus sont maintenant à l'image du paysage : sympas mais artificielles. Trop géométriques, trop cliniques ; trop parfaites pour etre vraies ; elles manquent de profondeur. Je ne sais pas si le manque de profondeur des hallus est caractéristique de la molécue ou si c'est déterminé par le paysage artificiel.
Je marche toujours ; je suis dans une boucle ; j'ai l'impression que chaque pas ne m'avance pas; je revis le meme moment un nombre infini de fois. En arrivant dans un village moche ; il me dégoute. Tous les villages ici se ressemblent : quelques vieilles pierres au centre du bourg puis des pavillons moches qui se ressemblent tous et des immeubles moches et insalubres qui se ressemblent tous. Tout ici est propre et bien rangé comme un avis d'expulsion ou un jugement du tribunal. Tout ça me dégoute ; j'ai envie de tagguer ces murs. J'ai pas de bombe ; meme pas de marqueur. Y'a rien à saboter dans ces putains de villages. Ici tous les gens ne font qu'y dormir. Plein de gens y habitent mais personne n'y vit. Des villages dortoirs moches et artificiels construits en périphérie de Perpignan.
Je m'assoie sur un banc et regarde l'heure. Il est 5h ; il est temps que je commence à essayer de savoir par où partir.
Sur le chemin du retour ; je j'ai mal aux jambes ; je m'interroge sur ce besoin que j'ai de bouger tout le temps. Pourquoi est-ce que je ne peux pas tout simplement m'assoir comme tout le monde ? Fin bref, je trouve le chemin du retour sans trop de difficultés et j'arrive au lycée vers 6h30. Le le petit-déjeuner est servi à 7h ; j'ai 30 minutes pour enlever mes bottes en caoutchouc et faire un peu de rangement. Lorsque j'arrive au self à l'ouverture ; y'a personne ; tout le monde à eu du mal à se lever apparement. Les visuels se sont calmés mais mentalement, je suis encore totalement sous l'emprise de l'acide. Cela ne me gène pas particulièrement ; meme sobre j'ai un comportement bizarre. Personne verra la différence. Bol de céréales et café, cela me redonne une peche monstre ! Après une douche bien méritée ; je retourne dans ma chambre, mets du punk à fond et saute partout !
Le reste de la matinée de cours en descente d'acide s'est étonnament bien passée ; les maths ne m'ont jamais paru aussi clairs et j'avais un humour à toute épreuve. Ca m'a d'ailleurs donné envie de tester le microdosage. Par contre ; musculairement je suis tendu de partout je sens que mon cœur est en « marche forcée ». Il faut que je pense à me reposer de temps en temps.


En résumé :
100µg d'ETH-LAD en une seule prise ; montée progressive des effets en 1h-1h30 ; plateau de 7h environ et descente progressive pendant 2-3 heures.
-De très beaux visuels yeux ouverts ; peut-etre un peu trop « symétiques » en l'absence de mouvement de ce qu'on fixe.
-De très beaux visuels yeux fermés
-Un potentiel enthogène mais pas aussi fort que les champis ou la salvia
-Un coté social assez prononcé par rapport à d'autres hallucinogènes
-Effet stimulant
-Effets physiques désagréables mais gérables (vasoconstriction, machoires contractées, muscles tendus, problèmes de température)


Une bonne découverte ; cela me donne envie de retester cette molécule dans d'autres conditions (de jour notamment pour les questions de température qui m'ont beaucoup embrouillé l'esprit ; mais aussi pour juger des visuels avec la lumière du soleil).
Beaucoup moins anxiogène que le LSD, et plus social également. L'effet est un poil plus long également. Cependant, les visuels sont trop « carrés », loin des spirales lysergiques dont je pouvais me souvenir. Peut-etre est-ce du au Set & Setting.
 
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