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Dans une fusée sans décollage.

Cabotin

Elfe Mécanique
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19 Juin 2012
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378
Par une jolie après midi de printemps je tombe sur un site vendant (entre autre) du pot pourri de cactus san pedro...
vlam vlam trois clics de souris c'est dans le panier prêt à être expédié.


Quelques jours plus tard ma boite prend soudainement 120g de surpoids, je suis son intestin et décide de digérer cet excédent.


Bref, je m'instruit de la chose soit

→ Qu'est ce que ça fait dans la tête ?
→ Combien y'en faut ?
→ Comment ça se prend ?


D'après les infos consultées, je décide de faire une décoction de 60 g (on est deux) donc 30g chacun.




PREMIÈRE PRISE (été)




Nous commençons la décoction. Je ne sais pas comment on s'est démerdé, mais ça a mis 4 heures. Nous voilà donc avec un liquide épais et quasi visqueux d'un vert dégueulasse. Seulement le vert n'est pas le seul à être dégueulasse. La potion dans son ensemble est cracra crade crado cardingue. Nous avons deux verres à prendre chacun soit environ 25 cl chacun.
Pour couper ce goût crotté nous décidons d'y mettre la dose de sirop de pèche. Ahh ça passe mieux, m'enfin un peu. Un verre de bu pour chacun (nous prenons des précautions car d'après un certain quidam, il fallait y allé molo car ça peut surprendre)...


Les doigts frappant la table, nous attendons dans le salon du monsieur, tantôt assis, tantôt couché fermant les yeux attendant la montée et le col du galibier...Une grosse playlist de musique est envoyée, les visualisations du lecteur dansent sur l'écran de télévision branché en HDMI, nous sommes prêts, ready to go to somewhere.


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 secondes.........tout ça jusqu'à beaucoup.... L'évidence de son poids accablant, s'abat sur nous comme un Luftwaffe de l'an 40. RIEN. NADA. NOTHING. GERONIMO.



Voilà une heure et demi que ce liquide infâme nage dans la paroi de mon estomac.
Sachant qu'un mec m'avait dit que ça mettait du temps à monter, tel deux jeunes garçons chastes nous attendons 2h après la prise. Toujours rien. Je me décide d'aller boire le deuxième verre après tout...là mon ami moderne se dégonfle, et me sors un truc : non mais ton cactus c'est de la merde y'a rien dedans, on en a pris la moitié ça sert à rien de boire l'autre verre en plus niveau goût c'est autre chose que les bonbons haribos.
Ainsi soit il je décide de ne pas me percher la gueule tout seul sous les yeux d'un capitulard.


……………………………………INTERMÈDE………………………………...


Les jours passent. Les semaines aussi. Me reste soixante grammes de copeaux. Il traîne, ci et là, attendant leur heure de gloire.
Seulement après cette première tentative, j'ai un sérieux doute quant à la qualité de ces petits bouts verts. Bordel, m'a t'on lâchement trahi ? Par tous les diables, quel est cet homme crapuleux, caché derrière son écran pixelisé, qui a osé me vendre une pareille camelote ?
Je me décide enfin à retenter le coup, en prévoyant bien sur, en cas de fiasco à des représailles digne d'un certain Théodore Kaczynski.


Ainsi, en position aérodynamique, je propose à un ami qui lui n'a pas froid au yeux de m'accompagner.
Mais là, j'veux pas de miettes. On y va, et pour de bon.




DEUXIÈME PRISE (hiver)



C'est quoi y aller pour de bon ?


C'est pas de décoction pourrie qui nous a peut-être sucré la molécule, on prends ça avec de l'eau point barre.
Problème je n'ai pas de mixeur.
Solution j'ai une paire de ciseau et un couteau.

Il doit être environ dix sept heures quand nous commençons à couper éperdument les premiers copeaux.
C'était un vendredi soir
A notre disposition deux verres, une bouteille de limonade et pour la prise on se met un film un nanar qui plus est : CARNAGE ou NAIL GUN MASSACRE as you want.
Nanarland - Carnage - la chronique de Nanarland


Sans blague, des ciseaux malheureux, des ciseaux ; j'fais des petits bouts par rapport à d'où ils proviennent, mais banane, ça reste gros. La prise est juste effroyable. C'est dégueulasse, les morceaux coincent dans la gorge, 30g de copeaux ça fait beaucoup de coup de ciseaux, je parviens plusieurs fois à la limite du dégueulis.

Mon collègue se démerde un peu mieux que moi, il prend plus le temps à couper en bouts fins et raffinées, enfin non quand même pas.
J'viens de vider environ deux litres d'eaux et limonades. J'en peux plus. Autant le sucre ça coupait un peu le goût, mais avec l'eau c'est horrible ; et c'est surtout l'épaisseur des machins à avaler.
Mon associé est dans le même état que moi. On est à vingt grammes avalés chacun. On rend les armes.



Du coup le film est finit. On a mis un peu près une heure et demie à prendre la dose. Soulignons le.



On se dit qu'on devrait pas tarder à subir les terribles effets du cactus enchanté. Du coup on démarre un autre film, le temps de la montée quoi.
PAF ça sera l'armée des douze singes.


On est vers sa moitié. J'commence à bader, dans la mesure ou je ne me sens plus prêt à monter. Je ne sais pas pourquoi, j'suis comme ça. Soit j'suis chaud comme une chaudière d'hiver, mais si l'ambiance redescend, je me refroidi et j'ai du mal à refoutre du bois dans le feu. Et puis de toute façon, on ressent rien. Ca y'est ! J'en suis sur, mon cactus est daubé.



Le temps passe. Le film aussi.


Je ne m'en suis pas aperçu sur le coup, mais pendant le film j'étais extrêmement pensif. Là ce dernier est fini, et on se regarde comme deux cons avec l'ami assis à ma gauche. Y'a des trucs que j'ai pas pigé au film ; pourtant je l'ai déjà vu plusieurs fois. Je lui pause des questions. Il m'explique vite fait, il sait pas trop, il hésite. J'me sens un peu bizarre, j'lui dis que j'vais pisser… et lààààà


L'appel du sol.



Je m'explique,
traversant le couloir qui relie ma chambre aux chiottes du Crous, je me retrouve devant un siège WC impeccable. Je me dis que je marche bizarrement. Bref, j'débraille tout et j'envoie une pisse jaune et iridescente droit au but. Là comme à mon habitude, je regarde les alentours, ou plus précisément le décors du lieu, que ce soit les murs,la tuyauterie, carrelage, l'environnement des latrines, lieu ô combien important du genre humain.
Et làààààà et làààà


J'vois les vibrations monter du sol au mur, me sourirent et m'inviter dans leur danse. Je rigole, tout seul. Je lâche tout, je ne suis plus que Là et je m'en réjouis. Mon cactus n'est pas de la fumette. C'est un véritable bijou.


Je reviens de cette séance particulière, je suis complètement ravie. Toute pensée baddante s'est dissolus dans ce moment de lâcher prise.
Je vois mon égal devant la porte de ma chambre. Je le le regarde droit dans les yeux et lui dit :
- ça monte, je suis perché en fait.

Il me répond d'un air banal et tout à fait grave, un truc comme
- ah toi aussi ?
On en glousse et on s'émoustille que l'effet vienne enfin ! Après tout, on était là pour ça.


Subito presto, coupure de courant. Tout s'éteint. WTF ? Qu'est ce qu'il se passe ? J'me dis que c'est le disjoncteur de ma chambre, supporte pas beaucoup de volt le coquin. Je regarde, et ben non c'est pas ça. J'vais dans le couloir, plus de lumière non plus. Là, en face de ma chambre à gauche pour être exact, je vois la porte s'ouvrir et un mec et une nana en sortir. Tiens mais c'est Pacheco et Lonie pensais-je, mais qu'est ce qui foutent là ?

En effet, c'était bien eux, un ami depuis l'internat goulagien, l'autre en était sa copine depuis quelques mois. On se connaissait bien, en même temps j'étais voisin à trois de mes potes (dont lui), nos quatre chambre formait un carré. C'était pratique. Seulement, dans le genre ils n'étaient pas branché cactus, mais plutôt picrate et spliff à la rigueur. Bref, ils n'étaient pas au courant de mes projets interlopes. Je n'en n'ai jamais trop parlé à vrai dire, car ça m’essoufflait de rentrer dans des débats à la con. → Topic les absurdites sur la drogue etc.


Surpris de sa présence, et lui surpris de ma présence un vendredi soir, on se questionne. Voilà, la routine tout ça quoi.
Je me sens avoir le visage bien égayé, forcément c'était pas du café. Nous sommes quatre jeunes gens dans ce couloir, plongé dans l'ombre de nos visages. Nous parlons de mondanités, et puis avec mon ami nous décidons d'un commun accord d'aller nous promener dans le campus. On se dit à toute à l'heure et nous voilà dehors. Que j'aime l'air frais. Sentir cet air percuté nos tête cabossées, si accueillant. On marche, on est trippé, mais on n'est pas catapulté. Je me dis que ça peut être si seulement et seulement une question de temps.

La panne à l'air d'être générale, les lampadaires du Crous sont tous éteints, personne à l'horizon, le calme nous berce. On se décide d'aller manger un kebab. Allez hop, c'est partit au premier camion sur la périphérie du campus. On y arrive. Je suis tout perché, mais quand même là. Étrange sensation. Je parle facilement, c'est mes pensées qui comme un troupeau de chamoix dévalent les pentes du Haut-Doubs.
Mes perceptions altérées, à la lumière d'un réverbère, nous croisons une meuf à la casquette tenant de sa main un sac en plastique contenant un kebab ou autre durum à emporter. Elle était assez charnue portait un sweat truand2lagalere. En lisant ces mots je me retiens de m'écrouler de rire. Je ne comprend pas. Je suis comme toqué, la scène m'est apparue comme loufoque mais en même temps m'a laissé un goût amer. Arrivé au camion, il est assez tard. Nous demandons au kebabier si il prend encore des commandes. Il nous assure que oui, mais qu'il n'y aura que de la viande, car il n'a plus de crudités et autres laitue de plantes vertes. On lui répond que c'est pas grave, niveau plante verte, on est OP. Là mes pensées sont bizarres. Encore une fois, je me retiens de rire au grand jour. La voix du kébabier est l'antithèse de son apparence. Je le savais déjà avant, mais là, les choses sont mieux marquées.

Kebabs en mains, nous nous dirigeons vers chez moi. En route, nous commençons à déguster ce délicieux kébab. Du pain et de la viande dans la branche gastronomique on fait mieux.
Nous croisons deux types dans le sens inverses au notre. Je ne me sens pas en sécurité, mais plutôt fébrile, je ne sais pourquoi. En les croisant, leur regard m'effraie. Me retournant, je m'aperçois qu'ils ont fait demi tour, ils nous suivent. Je me dis que ça pue la merde. Est-ce là deux vipères sans principes voulant nous dérober comme ces saloperies de petits cons acteurs de premiers choix dans enquête d'action ? où est-ce ma célèbre (qui ne l'est pas encore) et triste parano qui fait des siennes ?
Nous ne le saurons jamais. Bifurquant à droite et à gauche et nous grouillant de rentrer pour pouvoir bouffer correctement (j'ai horreur de me repaître en marche) nous les semons.
Nous arrivons chez mon ami, nous nous posons dans une ambiance feutrée, finissant de nos sales doigts la grasse nourriture. Un peu de musique et les visualisations d'iTunes, ces grosses boules argentées dansantes dans l'écran noir d'un PC tournant à toute allure.
On est allumé, sans être des ampoules à 8000W. Chacun dans ses pensées. Le dialogue et les rires s'instaurent par à-coup. Doux nuages psychédéliques, ils nous portent et nous abritent. C'est plutôt coton comme trip.
A ce moment, La Corrida entre dans la playist. D'un coup l'acolyte me sort, oh non pas François Cabrel. Je me met à rire tout seul. Il me regarde de l'air de ceux qui sont dans l'incompréhension. Je lui dit, man, c'est Francis. Dialogue de sourd. Quoiii Francis ? Le mec, tu vois là qui chante, c'est Francis bien que français n'est pas François.
On frôle le brainzap ou un truc dans le genre.
Là il conteste et m'assure que c'est bien François.
Quelle naïveté me dis-je. Tant pis pour lui, il se rendra compte bien assez tôt de son bafouillage.
Puis sages de nos auréoles mescaliniennes, nous retournons dans nos petites bulles respectives, un peu maladroit, un peu bancal, on est comme dans la lune, un truc dans le genre. Ni une moins deux, il exulte mais bon dieu de bon sang que oui, c'est Francis ! YA GUT, je lui dis qu'il a du faire une sacrée boucle dans sa tête le pauvre! Et l'en félicite.


Je ne sais plus pourquoi, mais nous décidâmes de retourner chez oim, là encore dans les nuages, la tête vaporeuse, nous y arrivons. Même rituel. Musique visualisations. On se dit comme à notre habitude des conneries. Elles ont au moins le mérite d'être vraies, elles. Puis il me dit qu'il descend, quelques vingtaines de minutes plus tard, il s'en va, dormir ou faire quelque chose dans ce style. Je l'envie. Dormir je sais que je ne pourrai pas. Je suis comme ça, toujours le dernier à dormir, et encore plus avec une once de substance éveilleuse dans mon sang si limpide. Bref, je me met dans la position tout de même, ferme les yeux, voit milles choses pensant à milles choses, pendant quelques milliers de secondes. Je vois le jour traverser mes volets de fortunes. Je finis par m'endormir, deux trois petites heures avant que l'aventure reprenne ses droits.
 

Allahdamnit

Matrice périnatale
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25 Sept 2015
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18
Haha, les meilleurs trips et les expériences humaines les plus chaudes arrivent parfois quand le courant coupe. C'est fou comme on reconnecte. Avec la mesca, ça devait être encore meilleur :p
 

Hydrolik

Glandeuse pinéale
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28 Avr 2016
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162
Tu m'as bien fait rire man :)
 

kumaburr

Glandeuse pinéale
Inscrit
14 Juin 2016
Messages
128
Ce TR est légendaire.

Très bien écrit on a l'impression d'y être, en tout cas ça a l'air d'avoir été une super expérience !

Je me suis fendu la gueule du début à la fin.
 
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