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DXM 720mg (11mg/kg) — Pamplemousse, néant & aquarelle

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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16 Mar 2012
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21/07/12

Intro
Ce trip est (pour l'instant) le truc le plus impressionnant que j'aie vécu. À la lecture d'autres reports sur des doses conséquentes, j'ai du mal à savoir si mon expérience était réellement exceptionnelle, si elle se démarque de ce que j'ai lu ou non. Enfin bon, c'est tout de même la première fois que je vais aussi loin avec un psychotrope.
Raconter l'expérience m'apparait donc comme inévitable, j'aurais trop peur de ne pas assimiler le trip sinon. Le but de ce TR est donc surtout de clarifier mes souvenirs et ce que j'en pense, étant donné que ma mémoire sous DXM est peu fiable ; c'est d'ailleurs le principal problème de ce TR, qui va sérieusement nuire à sa précision et à sa qualité. L'autre problème étant le fait que ce que j'ai vécu était beaucoup trop éloigné de la réalité pour être descriptible par le langage.
Mais bon, je vais essayer.

Certaines réflexions ont été apportées après coup, j'étais assez confus tout le long donc une grosse part d'interprétation s'est faite ensuite.
Je les ai un peu mélangées avec mes pensées à vif, sur le moment.



Set
À propos de mon rapport au DXM
J'ai expérimenté plusieurs états radicalement différents avec cette substance, que je considère de cette manière (ordre chronologique) :
• P2 (330mg) fade (découverte de la substance)
• P3 (480mg + THC) introspectif, voyage mental dans mon lit & l'obscurité
• P2 (480mg) récréatif, impression d'être dans une autre réalité
• P1 (180mg + Pamplemousse + THC) serein et contemplatif, grande clarté d'esprit, impression de redécouvrir le monde de manière très simple et posée
• P3 (~400mg) récréatif & mélomane, grande lucidité

Plus deux autres expériences peu intéressantes au milieu de tout ça. Le dernier trip date d'une semaine avant celui que je vais raconter ici, mon pote Ann découvrait la substance, on a divagué sur du space rock en comprenant l'univers, ce genre de trucs, c'était cool et il voulait remettre ça rapidement (c'était sa deuxième fois donc).
Moi, après avoir commencé sur un rythme d'à peu près un trip par mois, dans l'optique de découvrir le dex', de le cerner un peu ; j'ai commencé ces derniers temps à en prendre un peu plus fréquemment que de raison, sans que ça soit bien grave mais bon, j'ai condensé quatre trips (incluant celui dont on parle ici) en trois semaines. Parce que j'ai récemment compris qu'il y avait quelque chose de beaucoup plus intéressant que ce que je pensais là-dedans, et que le jus de pamplemousse blanc était un bon moyen de voir ça de plus près. Et que je voulais trouver le truc, avoir une expérience vraiment probante du DXM, un trip orienté comme je les apprécie, et pas juste noter quelques effets sans être sûr de pleinement les apprécier. Bref, j'étais un peu dans une optique métapsychonautique, genre, prendre de la drogue pour comprendre comment prendre de la drogue en en profitant le mieux possible. Et c'est ce que je prévoyais pour ce dernier trip, mon huitième en tout, c'est la première fois que je préparais autant, j'ai fait une playlist de ~700 morceaux, j'ai lu plusieurs trucs sur la métabolisation & le jus de pamplemousse, j'ai trouvé une technique pour ne pas vomir, bref. J'étais parti pour le trip ultime, pas dans le sens "trip de ma vie" mais plutôt dans l'optique de jouir de toute la puissance récréative du DXM (récréatif selon ma définition, donc grosses pensées psychédélique, percevoir la musique en cinq dimensions et ce genre de trucs), en utilisant tout le savoir que j'avais amassé dessus jusqu'ici, et être assez rassasié pour m'arrêter là avec cette substance pour éviter de tomber dans un schéma d'éloignement de la réalité, qui apparait bien trop vite chez moi quand j'enchaîne (j'ai vraiment du mal avec cette confusion).

Ce rapport étrange à la réalité constitue d'ailleurs un autre aspect de ce qui m'intéressait dans le DXM : je suis énormément curieux des dissociatifs depuis quelques temps, je n'ai jamais eu l'occasion de tester kétamine et méthoxetamine qui me font bien envie, et une dimension du DXM m'en avait l'air assez proche. Mais j'avais pas plus exploré que ça.

Bon, comme d'habitude, j'ai cru cerner le DXM, et il m'a encore balancé dans la face une expérience totalement opposée à ce que j'attendais.

À propos de mon rapport au protoxyde d'azote
J'ai jamais pris de vrai N2O, j'm'y suis jamais plus intéressé que ça mais comme y a toujours une bouteille d'air sec (dépoussiérant pour clavier) qui traîne, j'ai expérimenté plusieurs fois. Je sais pas quelle proportion N2O/trucs dégueulasses il y a dedans, mais mis-à-part les deux premiers essais (grosse bouffée de chaleur, c'est bien t'as seize ans t'es content, puis ça redescend et tu te rends compte que c'est inutile), j'ai toujours eu des effets violents et désagréables avec ce truc. Systématiquement, j'ai une perte de mémoire instantanée : je sais que je suis chez moi, complètement foncedé, mais je sais pas ce que je faisais juste avant, et je me pose pas la question. L'ouïe m'oppresse à coup sûr aussi, je vis à chaque fois la même chose : musique ou pas, et peu importe le niveau sonore (même infime), tous les sons qui m'entourent se réduisent à un vieux "gniiiiii" malsain en fond, qui me met super mal à l'aise, et se matérialise dans mon crâne comme une sensation extrêmement pénible (visualisée comme une forme en demi-cercle, c'est un peu étrange), un schéma récurrent qui me semble à chaque fois très familier mais que j'arriverais en fait pas à décrire. Et à chaque fois j'essaye de me sortir de cette sensation super désagréable qui me cloue sur place, mais ça se passe toujours pareil : je subis ce truc, en ayant en même temps l'impression d'avoir les dents molles, mon esprit délire et j'ai l'impression d'avoir 10 ans & de penser comme à cette époque de ma vie, puis quelques minutes après je redescend et je me dis «Mais pourquoi j'ai encore pris de cette merde ? Et qu'est ce que je faisais juste avant ?».
Bref, c'est malsain & je kiffe pas du tout, en plus c'est toujours pareil, et avec le recul j'me rends compte que ça rejoint pas mal l'aspect "éloignement de la réalité" du dex, mais sous une forme plutôt chiante. Mais j'ai lu que c'était intéressant en combo, donc j'avais pour projet d'éventuellement en reprendre à l'occasion, en étant fonfon au joint ou au DXM par exemple.



Setting
Je me lève vers midi, fais deux trois trucs. Ann arrive vers 14h avec deux boîtes de 360mg d'âne qui tousse (j'en ai deux aussi, achetées la veille) et deux litres de jus de pamplemousse blanc. On boit notre jus entre 14h40 à 15h10, on glandouille, on mange notre seul repas de la journée, consistant mais pas trop. Ce soir on va tripper notre race sur la musique dans ma chambre, on a la maison pour nous tout seul (parents partis pendant un mois), un lit, 100go de mp3 et plein de films, tout internet à notre disposition, des bonnes enceintes, il fait chaud dans notre coin paumé de Provence, bref. Conditions optimales pour un trip en intérieur.




Confusion familière
18h40>19h10
On bouffe nos cachets sur une demi-heure pour atténuer la montée physique, 540mg pour moi, 480mg pour lui.

Toujours l'impression qu'il ne va rien se passer, que le DXM c'est de la fausse drogue, je sais que malgré l'expérience que je commence à acquérir, je peux pas savoir à quoi m'attendre. On regarde Spaced en attendant.


~19h40
On finit par plus rien comprendre aux épisodes qu'on regarde, je met en pause pour parler de trucs, à chaque fois que je relance l'épisode (trente secondes après l'avoir pausé) Ann me dit "Putain on regardait Spaced, j'avais oublié", ça me fait un peu flipper qu'il soit réduit au stade de poisson rouge mais bon, c'est quand même marrant.

On essaye d'arrêter de regarder cette série qui devient de plus en plus absurde, pour mettre un peu de musique. Mais j'arrive pas à être vraiment dedans, une track qui laissait présager que du bon (You Never Blow Yr Trip Forever de Gong, remix psybient par Doof) passe et je la trouve fade, j'arrive pas à savoir si elle est vraiment chiante ou si c'est le plateau 2 qui fait de la merde.

Bref, grosse confusion, je sais pas quoi faire, j'suis un peu paumé. J'essaye de surmonter l'inconfort en m'allongeant sur le dos et en me laissant prendre par la musique, mais je continue à la trouver un peu bizarre.

Je suis à un moment pris d'une légère nausée, d'habitude je supporte cinq minutes puis je finis aux chiottes (ça passe après avoir vomi & ça me gâche pas le trip, mais bon), là ça part comme c'est venu. J'en profite pour remercier la personne qui parlait d'étaler le drop sur une demi-heure : Ça marche chez moi, c'est la première fois que je vomis pas avec plus de 480mg.

Cette partie est peu intéressante, on comprend rien mais on se marre. C'est surtout marqué par cette confusion à laquelle j'ai fini par m'habituer, j'ai l'impression que tout a un sens même si je me rends compte que je le comprends pas du tout, par exemple quand Ann parle ou que j'ai l'impression qu'il sous-entend un truc, je reçois l'information comme si je la connaissais déjà alors qu'en fait je la comprends même pas. Du coup je pars du principe qu'on est sur la même longueur d'ondes et tout, mais en fait j'ai aucune idée d'à quel point il est perché, il dit quand même qu'on est dans un monde de cubes, alors que bon moi je suis juste totalement paumé sur mon lit, et pas de cubes à l'horizon.

Si je me souviens bien (chronologie totalement baisée) durant cette période j'aurai redrop 60mg, et Ann 180mg.




Journey to the centre of the weird
À ce moment donc, je suis dans un espèce de plateau 2 n'importequoiesque, un plateau 2 de 600mg + JPB quoi, et j'essaye de trouver des trucs trop cool à faire pour rentabiliser le trip, bref je veux du matériel sur lequel percher. Alors j'me souviens que je voulais test l'air sec en combo.
Donc je descends choper la bombe, j'en remplis un ballon, je remonte avec. Puis je me l'injecte en intraveineuse (non mais sérieusement, se droguer avec du matos pour informatique, et dans un ballon de baudruche ? kamoulox)

À partir de là megawtf. La montée typique mais amplifiée, je sens que je pars et ça me fait kiffer. Au bout de quelques secondes le schéma habituel se met en place, la musique bien cool (choisie pour l'occasion mais j'ai oublié cétékoi) et bien forte n'estompe que peu de temps le vieux gniiii insupportable qui se transforme en ce trop connu tacatacatacatac qui cogne contre l'intérieur de mon crâne. Bref le même malaise que d'habitude, avec la dimension psychédélique du DXM. Mais je sens que ça part plus loin, mon dieu vais-je enfin savoir ce qu'il y a derrière cette défonce absolument absurde ?

Je suis piégé dans une situation glauque et angoissante socialement, mon ex me dit un truc qui me fait culpabiliser, y a ma mère aussi, ou pas, j'arrive pas à savoir mais putain ça craint vraiment (je saurais pas dire en quoi, mais ça craignait vraiment, j'avais honte de moi). Je sais pas ce qu'il s'est passé avant, je suis dans cette situation qui est dans la continuité de l'instant précédent, c'est logique, mais j'ai l'impression que ma conscience vient juste de débarquer dans une scène déjà avancée. Je sais pas à quel point j'ai fait de la merde, mais si la musique est toujours en route et que personne ne l'a arrêtée, ça devrait aller, ce qui est fait est fait mais au moins la situation s'améliorera un peu. Mais j'entends pas la musique, je sais pas du tout si elle coule toujours ou non.

Je reviens peu à peu à la réalité, mon corps n'a pas bougé mais je reviens à son poste de contrôle (vous savez cet avatar imaginaire au milieu du cerveau, devant ses manettes et ses caméras de surveillances). Ann est à côté de moi, c'est con comme ce que je viens de vivre était en moi il n'a pas pu assister à la situation, il ne sait pas ce qu'il se passe ni que c'est plutôt grave. Putain la musique est en pause, c'est quoi le fuck, «Ann pourquoi la musique est arrêtée ?
— C'est toi qui vient de la mettre en pause, tu disais que
[…]»

Là je me rends compte que ce que je viens de vivre était pas réel, et que la réalité — et ce qui importe — est de mon côté. Je sais absolument pas de quelle chimère absurde il était question dans la vieille pièce montée que je viens de vivre (des déjections de mon inconscient quoi), mais j'arrive à être à peu près sûr que c'était rien d'autre qu'un bug inutile et que je peux arrêter de m'en préoccuper…
Badant quand même ce flash de weirderie.
Ce qui est foutrement glauque avec les effets que j'ai avec cette substance, c'est que j'y accorde toujours beaucoup plus de crédit qu'à la réalité, c'est même deux fois plus réel et j'ai aucun recul dessus, ni de libre arbitre, ni de faculté de remise en question de la chose…

Définitivement pas mon kif ce truc, même si cette impression de familiarité me fait paradoxalement bien accepter des trips pourtant pas du tout agréables… Si je reteste ce sera avec du vrai protoxyde, pas cette merde de dépoussiérant, et pas en combo avec un autre dissociatif…



Plus loin
Quelque part entre 20h30 et 22h
Bon, il faut prendre les cachets qu'il reste. Enfin, Ann est à fond et veut que je lui file le reste de la plaquette, mais en fait, est-ce qu'il faut vraiment redrop ? Je crois que ça a l'air logique, mais je sais pas trop pourquoi. J'me dis que peut-être que je suis déjà arraché et que je vais encore plus l'être par la suite, et que c'est pas la peine d'en reprendre. Mais Ann insiste vraiment, ça doit être logique après tout.

Mais pas question de gober les cachets restant comme des clubbers qui se la jouent Pac-Man, on va au moins essayer de comprendre combien on en a pris, et combien il en reste, pour savoir combien en reprendre. Ça risque juste d'être difficile, vu que j'en ai aucun souvenir, et que toutes ces informations nécessaires ne m'ont l'air liées sur le plan mathématique que part des relations étrangement incompréhensibles.
On fouille la poubelle pour savoir combien on en a bouffé, et je finis par me souvenir à peu près de ce qu'on a pris en revoyant les quatre boîtes en carton. Je cherche un peu pour être sûr que je fais pas une erreur là-dedans, qu'il y a pas un emballage vide qui traîne sous le lit ou quoi. Mais non, je lâche ma parano et finis laborieusement par calculer ce qu'il nous reste à prendre.
«Bon ben, pour qu'on soit au même niveau tous les deux, faut que j'en bouffe 4, et toi les 2 restant.»
Ah c'est beau les maths, la satisfaction intellectuelle de résoudre des putain d'équations.

Nous voilà donc tous les deux à 720mg, soit 11mg/kg pour moi et 12 pour lui.
J'ai pas vraiment réfléchi à pourquoi redrop, mais bon je suis là pour le trip ultime à la base, puis de toute façon avec des capacités mentales aussi réduite la logique est assez simple, "drogue = cool" donc "+ de drogue = + cool".

Je pars de plus en plus loin, je sais pas trop où mais ça pousse dans la foncedé, la lucidité du plateau 3 ne se montre pas, sa puissance si…


Je commence à regarder ma vie avec un recul involontaire, je la trouve vraiment absurde, à force de rien comprendre à chaque fois que je dextrovoyage c'est sûr que je comprends jamais rien, je suis jamais lucide dans ma vie, je la vis dans une inconsistance permanente en enchaînant les défonces qui m'éloignent de plus en plus de la réalité, je suis qu'une conscience creuse ballotée dans une existence sans aucune constance…
Je regarde les quelques semaines précédent le présent, et constate qu'elles sont similaires au présent… Je regarde le futur et constate qu'il n'existe pas concrètement, la vision que j'en ai n'a aucune nature de vérité ou de réalité… Je suis vraiment une coquille vide vivant la même semaine en boucle en fantasmant une existence réelle au fin-fond de ma folie. Mon existence est creuse, techniquement, puisqu'elle se base sur des concepts et des projections mentales, qui n'existent pas concrètement.
Au final je suis dans le même cas que l'Ice King dans Adventure Time, juste un pauvre fou bercé d'illusions de santé mentale et de réalité.
Enfin bon, si mon existence est artificielle, ça ne m'empêche pas d'en profiter, et je suis pas particulièrement horrifié par la situation…

Ça me fait un peu peur d'aller aussi loin, je n'ai vraiment plus assez de lien avec la réalité pour être compatible avec la vie normale, je culpabilise, par rapport à mon entité sociale, à ce que je représente en tant qu'humain, je me dis que si les gens savaient que je m'éloigne autant de l'humanité, de moi-même, de la vie, ils ne ressentiraient que du dégoût, et un peu de pitié… D'un point de vue social c'est une forme de semi-suicide, après tout.

Cette angoisse chaude, pas vraiment dérangeante, mais dont je ne peux me séparer de la culpabilité, continue à me suivre. J'angoisse que les voisins nous entendent tripper par la fenêtre ouverte, qu'ils sachent à quel point on s'éloigne cette putain de réalité, qu'ils en parlent à mon père…

Petite parenthèse, j'ai remarqué justement qu'avec le protoxyde d'azote, ainsi que certains aspects du dex', je raisonne comme si j'étais un enfant… Là en ramenant ça au jugement des gens en général, ainsi que de mon père, en oubliant que je suis assez grand pour assumer mes décisions et que j'en ai rien à battre de ce que les gens pensent. Et avec le protoxyde, d'une manière beaucoup plus primaire, puisque ça me fait un peu tripper dans mon inconscient, et que je me met vraiment à penser comme si j'avais 13 ans…

J'ai aussi peur d'enflammer la maison, de faire quelque chose d'irréparable… Des peurs plus rationnelles cette fois, on est quand même salement trippés, si on fait pas attention à force de fumer sur le lit le risque de faire de la merde est quand même existant. Je me suis cogné le pied à un moment, et en me rendant compte à quel point j'étais anesthésié, j'me suis dit qu'il fallait vraiment qu'on fasse attention à nos corps, qu'on risquait vraiment de les abîmer vu l'état où on était (du coup j'ai un peu fait gaffe, et il s'est rien passé de grave finalement).
Cette peur touche aussi au fait que je navigue bien profondément dans mon cerveau à présent, globalement ça me fait la même impression que de me balader dans les fichiers système d'un pécé. Si j'ai le malheur, par maladresse, de supprimer system32, ben, l'ordinateur sera cassé pour toujours. Sauf que là c'est mon cerveau. Je me demande s'il suffit de faire attention à ne rien chambouler pour m'en sortir indemne, ou si les séquelles sont inévitables.

Lors de mon premier trip à l'acide, j'avais pas mal angoissé parce que je pensais pas redescendre. Là c'était un peu pareil, sauf que j'avais pas oublié que c'était dû à une drogue, je savais que j'en avais pris et que c'était le résultat, et je savais que ça allait redescendre (au moins au niveau physiologique). Mais j'avais le sentiment qu'explorer aussi loin, n'être qu'une conscience perdue dans un esprit et le regarder avec autant de recul, sans la familiarité de la notion de moi — moi en tant que tout, une espèce de liant des composants de l'être —, c'était pas un état où l'on pouvait aller et venir au gré d'un peu de chimie, et j'étais pas sûr de pouvoir en sortir tout-à-fait.
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Bref, un peu de blocage et d'appréhension par rapport à ça (je rappelle que je visais un P3 psychédélique et coloré, je m'attendais absolument pas à de réels effets dissociatifs), je pense qu'à cause de la confusion encore présente j'avais peur de pas avoir la capacité d'évaluer correctement les risques, et donc qu'il m'était impossible de me laisser totalement partir, puisqu'un doute sur la dangerosité subsistait (je tiens quand même à ma santé mentale, eh). Je me souviens avoir bataillé à un moment, entre la vision que me donne ce forum (quelque chose comme : tu peux tartiner autant de psychés que tu veux, si tu soignes ton S&S et que c'est pas dangereux physiquement, tu vas bien t'en sortir mentalement) et celle qui persiste dans le discours de certaines personnes (à savoir : si tu tapes un trip psyché y a systématiquement un risque d'en ressortir avec la tête niquée, risque qui augmente avec la profondeur du trip), sans savoir à laquelle j'adhérais, ce que ma personnalité et mon intelligence en pensaient.

Je sais pas vraiment si c'est purement une conséquence de cette putain de confusion, ou si ce blocage vient de ma vie actuelle. Je me suis dit après coup, que tout ce qui me faisait culpabiliser était fondé (bien que très amplifié, fucks are expensive & i don't like giving too much of 'em), et que cette culpabilité disparaitrait si j'arrêtais d'être un sale glandeur — enfin, si j'étais tout-à-fait clair avec mon mode de vie quoi, ça reste un ensemble de choix que j'ai faits, mais tout ne me satisfait pas dans ma vie. Des trucs en cours de changement par exemple, qui pour l'instant me font un peu chier (et que j'accepte de par leur nature provisoire). Peut-être qu'avant de laisser ma vie au vestiaire pour me perdre dans le void, il faut que je sois en accord avec cette vie ; et que cette vie soit en accord avec ma plongée dans le void. Pas un truc en chantier donc, quelque chose de stable. En gros garder un contrôle extérieur sur le trip même quand je suis en plein dedans, en l'incluant de manière rationnelle dans un mode de vie et de consommation sain, enfin selon mes critères quoi. Malgré le caractère hors-de-tout de l'expérience, s'assurer de la vivre d'une manière compatible avec mes principes.
Ou peut-être que c'est voué à être incompatible, et que la vie ne peut pas inclure l'absence de vie…
Ou peut-être que c'était juste la drogue qui me faisait penser de la merde, chais pas.

Je vois de moins en moins Ann, je me doute qu'il est aux toilettes mais je comprends pas trop ce qu'il y fout. Je sais qu'il vit un truc ouf aussi, mais j'ai du mal à vraiment savoir à quoi ça ressemble.
À ce stade-là on a vraiment l'impression d'être là depuis des semaines, d'endurer une ordalie dissociative sans fin. Le temps s'éternise réellement, je perçois une forme d'esthétique de la lassitude résignée, comme une interprétation du mythe de Sisyphe par David Cronenberg…
Je regarde l'heure plusieurs fois en plusieurs heures, il est à chaque fois quelque part entre 22h40 et 23h.



Le poinçonneur des lilas
J'ai jamais vraiment rencontré la dissociation jusqu'ici, donc je sais pas trop où j'étais par rapport à ça.
Mon corps existait toujours, j'en avais toujours conscience, je le trouvais pas bizarre ni rien. Je lui prêtais juste beaucoup moins d'attention, je sentais que je pouvais exister sans lui et que l'intérieur de mon esprit était assez grand pour me contenir pleinement.

Là mon intérêt pour la kétamine et son intriguant hole intervient. Je pense pas à l'éventualité de l'existence d'un dex-hole (sur laquelle j'étais pas renseigné de toute façon), le fait que je sois sous dex' m'effleure pas vraiment l'esprit en fait, je suis juste dans un état qui me rappelle ce que j'ai lu sur le hole, alors j'ai envie d'essayer. Pour moi c'est une expérience à faire, je prends la décision de manière consciente. Ça m'a l'air logique que ça marche.
Bon, sauf que quand je ferme mes yeux, je perçois quand même de la lumière à travers mes paupières. Ça me rattache à mon corps, la perception est trop présente pour que je puisse m'en décoller. Je me sens aimanté aux parois de mon corps (en tant que projection/visualisation mentale m'voyez), enfin mes paupières quoi, alors bon, je colle mes paumes dessus pour faire de l'obscurité.
Et je tombe. Dans une espèce de semi-néant où je ne suis qu'une conscience, qui flotte dans des paysages sombres et abstraits. Pas de matière, une vague impression de profondeur ou de distance vis-à-vis de ce que je vois, bref, une espèce d'éther… Du vide enjolivé, réinterprété.
Si je pense à mon corps, je sens sa présence, une enveloppe charnelle chaude, sombre et confortable posée sur le haut de ma conscience. Mais je ne suis pas piégé dedans, je suis totalement libre d'un point de vue spatial une fois que j'en suis tombé (toujours avec ce point de référence, le centre de la boîte crânienne, visualisé comme une salle de contrôle… un peu comme un entry plug mais pour ma conscience)…

La manière dont je percevais mon corps était comparable avec la surface, lorsqu'on est sous l'eau : On sait qu'elle est toujours là, au-dessus de nous, et qu'on finira forcément par y revenir à un moment. Mais tant qu'on n'y remonte pas les possibilité d'évolution spatiale sont infinies (bon ma comparaison s'arrête-là, alimentation en dioxygène tout ça).

J'ai aucune idée de la proportion, dans la causalité de ce que j'ai vécu, d'effet direct de la drogue et d'invention mentale inconsciente due à ce que j'ai fantasmé sur la ké et ce genre de trucs.

Quand je suis revenu dans mon corps, j'me souviens plus des détails mais il me semble que c'était une décision de ma part, je contrôlais ça assez facilement. La musique tournait toujours, je me souviens plus où en était la lecture aléatoire, mais ce que je venais de vivre était tellement ouf qu'il fallait que je mette quelque chose d'approprié (sur mon échelle émotionnelle), soit Noah's Ark de CocoRosie (vraiment un de mes groupes préférés).
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Après l'album j'ai foutu Kid A de Radiohead, ça m'avait l'air approprié à l'ambiance aussi, mais bizarrement j'ai moins apprécié que quand je suis sobre.

Pour en revenir à ces pseudo-holes, j'en ai fait plusieurs, selon ma volonté. J'ai réalisé à un moment que je les avais compté, sans m'en rendre vraiment compte (donc six en tout, il me semble). En gros, je décidais d'aller explorer ce monde (que je considérais bizarrement comme en-dessous de moi, ou bien plus ou moins à l'intérieur de moi, mais dans tous les cas avec une existence et une localisation spatiale), en appuyant mes paumes sur mes yeux ; je "tombais" tout en gardant conscience de mon corps, comme décrit plus haut ça me donnait l'impression de l'abandonner comme un manteau à la surface des contrées que j'explorais ; puis progressivement je finissais par oublier son existence, je me perdais de plus en plus loin dans mon void intérieur, et souvent c'est au bout de longs moments (qu'il est évidemment impossible de mesurer en unités temporelles réelles) que je me rappelais que j'existais, que j'avais un corps, et que je devais gérer l'environnement de ce corps. Alors j'en reprenais possession, j'ouvrais les yeux et j'actualisais un peu ce qui se passait autour de moi, j'allais voir où en était Ann, je revenais dans la chambre et je décidais de recommencer.

Chaque plongée était plus longue et plus profonde, enfin c'est l'impression que j'ai. Je saurais pas trop décrire jusqu'où ça allait, j'étais peu lucide et j'en ai pas des masses de souvenir non plus (c'est un peu le drame de ce trip quoi).

Le seul souvenir visuel concret que j'en ai, c'est un jolis lavis d'aquarelle sombre, comme une aquarelle peinte sur du Canson noir, mais qui aurait exactement le même rendu que sur du papier blanc (mais en noir)(dans ma tête c'est clair ok)(enfin, visuellement c'est sombre, mais… bon, bref). Des dégradés abstraits entre le rose foncé et le violet, donc, qui servaient de papier peint au néant.
Évidemment ça me donne envie de le peindre en vrai, parce que je suis un cliché n__n. Si j'arrive à le retranscrire, je l'ajouterai ici, comme documentation haha.
C'était également proche des paysages sous-marins du film d'animation Yellow Submarine, qui évoquent pas mal le néant et ont une tronche d'aquarelle selon mes souvenirs (j'ai pas de screenshot sous la main et bon, faut que je le revoie)

Comme vous l'avez compris, j'étais pas vraiment coupé de mes perceptions, puisque la lumière m'empêchait de partir. C'est principalement les sensations physiques, le toucher quoi (est-ce que les sensations de l'intérieur du corps font partie de ce qu'on appelle "toucher" ?), qui était anéanti. Et la musique n'était presque pas modifiée, je la percevais de la même manière que sobre (avec un ressenti profondément différent tout-de-même), mis-à-part qu'elle vibrait de manière particulièrement intense ; et j'en avais toujours pleinement conscience lors de mes plongées en moi-même, elle accompagnait mes voyages quoi.

J'avais l'impression, presque la certitude en fait, d'avoir débloqué une sorte de faculté mentale, de m'être libéré de mon corps sans pour autant devoir y renoncer, et j'pensais que je pourrais switcher entre monde intérieur et monde extérieur à volonté, tout le temps, même sobre. C'est pas le cas malheureusement (ça serait un putain de superpouvoir quand même, je me voyais déjà en AutisteMan…).

Ça c'était ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans mon trip, le confort de l'intérieur du rien…



J'm'inquiétais pas mal pour Ann, dans l'état où on était j'avais trop peur qu'il tombe dans l'escalier ou un truc du genre. J'avais vraiment l'impression que le risque était élevé, je flippais tout le temps quand je revenais à moi et qu'il était pas là, du coup j'allais le voir aux chiottes mais il avait l'air de gérer à peu près (son trip avait pas l'air particulièrement agréable mais j'sentais que c'était pas du malaise du genre, vrai bad, ça ressemblait plus à un mental un peu dépassé par les évènements)(comme moi quoi).

Tout le long du truc (chronologie toujours baisée, je raconte ça comme ça me vient plus ou moins) on a continué à fumer des clopes quand on était sur le lit, j'me suis rendu compte qu'être fumeur c'est une putain de condition qui te suit même quand t'es qu'à moitié toi-même et que la réalité existe plus… D'où ma phrase franchement étonnée, «Comment je peux rouler des clopes alors que je sais pas qui je suis ?»
Parce qu'avoir envie de fumer c'est un truc, mais je continuais à rouler relativement bien…

Bon par contre souvent au milieu d'une clope je partais dans mon monde, j'oubliais que j'étais en train de fumer et je laissais ma cigarette au vestiaire avec mon enveloppe corporelle (en prenant quelques secondes pour vérifier qu'elle était pas en position de foutre le feu ou de me cramer les doigts, les roulées ça s'éteint vite t'façon).

On s'est fait un câlin à un moment (ou deux, chais plus). C'est pas passionnant mais… C'était vraiment particulier. Pas de limite de corps, pas de ego VS. alter ego. Juste deux âmes, deux consciences, collées sur une masse de chair inextricable…

J'me suis demandé, en voyant après tout ça qu'il était pas encore 01h (on était toujours dans notre dimension temporelle dilatée, ça faisait toujours des semaines qu'on trippait ici), si on allait bientôt descendre, ou si on allait devoir tenir jusqu'au matin, auquel cas on risquait quand même de finir par plus supporter ça, mentalement. Mais j'me suis rassuré avec les trucs antibad de base (globalement "osef tout va bien au pire ce sera marrant"), puis on a fini par entamer la descente un peu après.

Globalement, tout le long, j'étais tellement en accord avec ce que je vivais, je trouvais ça tellement parfait (dans un certain sens, que j'aurais du mal à décrire), que je voulais pas en parler, de peur de réduire l'expérience (le langage structure la pensée/le langage est beaucoup trop réduit pour décrire ce que je vis/si j'essaye de l'exprimer je vais réduire mon ressenti & ce que j'en pense à une représentation maladroite du truc).


Reality ? Is that you ?
01h
Début de la descente, plutôt agréable. J'pense que la qualité de la descente est en partie liée à celle du trip ; un trip entièrement positif a plus de chances d'avoir une descente hardcoer, alors que là c'était assez éprouvant pour que reprendre doucement contact avec la réalité me fasse bien plaisir.
On est progressivement redevenus des humains, enfin des humains plus ou moins normaux quoi, du coup on a commencé à prendre du recul sur le trip, j'me suis un peu forcé à en parler, il fallait que j'exprime que c'était ouf, quand même. On était tous les deux putain de traumatisés (Ann est allé beaucoup plus loin, mais je vais pas raconter son truc), mais dans le bon sens. Voilà, on discute un peu du truc, mais on reste encore un peu chéper, c'est bizarre. La descente quoi.


02h
Ann va se coucher, je m'allonge dans le noir avec Steve Roach.
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J'ai toujours l'impression de pouvoir déclencher des pseudo-holes, mais moins qu'avant, j'suis comme à mi-chemin entre mon existence de mortel et mon statut d'esprit libre… J'essaye de tomber dans la musique, mais je flotte juste quelque part entre le néant sous moi et mon corps confortablement posé sur le matelas. Là j'arrive plus à percevoir la musique comme sonore, elle devient des circonvolutions spiralliques qui s'enroulent sur elles-mêmes au milieu du vide en suivant le rythme et la mélodie (enfin, techniquement, elles étaient le rythme et la mélodie, puisqu'elles étaient la musique)… Enfin une espèce de semi-synesthésie que j'ai déjà eue pas mal de fois (sous THC notamment), avec des motifs différents mais sur le même principe. Je considère pas ça comme un CEV, en fait j'ai juste jamais de visuels, là c'est quelque chose de visuel en soi mais que je perçois avec autant d'inconsistance que le son (on peut pas fixer un son, le regarder en détail…), sans vraiment le voir quoi.

Au bout d'un moment, en cherchant des CEV plus consistants, j'entre dans un schéma de vrais visuels, mais mon cerveau bloque, j'en vois que quelques éléments, la structure, mon cerveau manque de puissance, il a pas la capacité mentale de tout créer, enfin c'est l'impression que ça me donne.

J'ai du mal à m'endormir, mais je me sens pas éveillé, je suis entre les deux, je continue à flotter. J'me demande, du coup, si je peux en profiter pour faire un rêve lucide, en dormant à moitié, mais en fait non, je tombe vraiment pas dans le sommeil, je suis juste pas encore totalement dans mon corps. J'finis par m'endormir normalement au bout de ~45min.


08h
Je me réveille sans raison, bien fatigué… Impossible de me rendormir, comme après un trip normal.
Ann est réveillé aussi, j'vais chercher à manger, on glande sur mon lit en se disant que c'est ouf quand même tout ça.
Le temps passe vraiment super vite, c'est assez flippant. Enfin je sais qu'il est juste normal, mais je viens de vivre des dizaines d'heures en quatre heures réelles, c'est perturbant en comparaison.


Meta
Ces derniers temps dans toutes mes prises de psychés, j'étais satisfait de mes trips, mais j'avais toujours l'envie d'aller plus loin, de voir ce qu'il y avait après…
Ben là j'ai atteint ma limite, je sentais qu'il y avait encore du terrain à explorer derrière, mais j'avais juste pas envie de voir à quoi ça ressemblait. L'exploration a des limites. J'suis franchement content d'être parti aussi loin, mais plus ç'aurait été trop.

J'ai l'impression qu'en ayant poussé jusque là, ça m'assure que je saurai gérer et que j'aurai pas peur, toutes les prochaines fois où je partirai moins loin. J'sais pas si c'est réaliste ou pas.

À côté je remarque que plus je découvre les trips psychédéliques, plus je me rends compte que je ne sais rien dessus.

Jusque là, sans trop connaître les trips dissociatifs, je mettais ça au même niveau que les trips psyché "traditionnels". Mais en fait j'ressens un fossé énorme ; se prendre des fractales dans la tronche c'est un truc, mais arrêter d'être soi ?… C'est perturbant quand même.
Après, je parle de psychés "traditionnels", mais j'ai jamais eu l'occasion de pousser dans ce domaine, j'ai toujours été très sage sur les doses.
Donc je sais pas. Je sais que la perte de l'ego intervient également sous LSD ; je sais pas si c'est comparable à ce que j'ai vécu, si les sensations sont similaires…

Bon, la kétamine me fait toujours envie, et son hole tout particulièrement. Mais je sais pas si ça sera aussi éprouvant, ou plus court, plus gérable, moins confus… Plus abordable. Parce qu'un trip comme celui-ci, ben… J'ai pas l'intention d'en taper tous les mois. Ni tous les… Enfin, je sais pas, on verra.

Mais je crois que ce qui m'a un peu rebuté dans cette expérience, c'est la confusion et la mémoire peu performante, qui en font quelque chose d'un peu incontrôlable. Bon aussi, ce genre de truc aurait été plus gérable seul, dans le noir & dans mon lit. Quoique j'en aurais peut-être gardé encore moins de souvenirs…

Anyway, j'ai au moins atteint un de mes objectifs : J'ai plus ou moins fait le tour du DXM, ahahah. Enfin, assez pour pas avoir envie d'en reprendre quoi. Si jamais j'en reprends, ça sera pas tout de suite, et plus entre 100mg et 300mg en combo, pour voir d'autres horizons sans subir cette putain de confusion.

EP165.png

Ultrason.gif

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J'en profite pour noter que contrairement à ce que je pensais/espérais, le jus de pamplemousse blanc n'aide pas vraiment à réduire la confusion, justement ; il a cependant l'avantage de réduire le nombre de cachets à bouffer (et donc la quantité d'excipients & autres cochonneries) pour un dosage donné, et donc d'éviter une certaine part de bodyload. Je suis pas encore certain de ses effets concrets à part ça.

Bon, je sais pas trop où placer ce trip concrètement du coup. Pour moi c'est un plateau 4, mais j'ai tellement survolé le 3 que j'en suis même pas sûr. J'veux dire, j'pouvais quand même, si j'en avais envie, me lever, marcher et parler. Même si c'était compliqué.
Si j'étais intelligent et que je lisais la DXM FAQ en entier j'aurais sûrement des réponses, faudrait que je me motive tiens.

Quant à ces espèces de "holes" contrôlés, j'ai aucune idée de l'éventuelle similarité avec un k-hole. Faudrait que je relise des trucs dessus. Si vous avez des réponses… :)



http://www.psychonaut.com/dxm/43046-dxm-720mg-pamplemousse-rise-fall-conscience-cube.html
 
S

Styloplume

Invité
Oh que c'est beau. Allez, hop, un bol de nouilles chinoises, de la goa sur les oreilles, et c'est parti pour la lecture, épique sûrement, et le commentaire du TR tapé en live en fur et à mesure. C'est pas tout les jours qu'on tombe sur un TR de plateau 4 (c'est bien celui-là qui était annoncé?)

Déjà, ta démarche de rédaction de TR ressemble pas mal à la mienne: "rédigeons ce qu'on pourra, on fera le tri/mettra de l'ordre après." Juste un truc: ta police et jolie (ainsi que les titres en bleu :heart: par contre tu voudrais pas l'agrandir un peu? C'est un peu petit.

Optique méta-psychonautique, hahahaha on kiffe le grec, hein?

Bon, comme d'habitude, j'ai cru cerner le DXM, et il m'a encore balancé dans la face une expérience totalement opposée à ce que j'attendais.

On se rejoint là-dessus, dude. C'est chaque fois comme ça.

Au fait, merci pour ta description du N2O. C'est intéressant, ça me rappelle quand je me lève soudainement après une longue station allongée. Des gros vertige, l'oubli complet de qui je suis, de ce que je fait là, impossible de penser à autre chose qu'à... rien. Tu confirmes le lien?

Ton setting est .... rhaaaa ça fait envie ça, surtout à deux.

Bon, on rentre dans le vif du sujet... miam miam les petit cachetons. PAR CONTRE, niveau métabolisme c'est mieux de tout prendre en une fois (pour profiter du CYP2D6 sans l'épuiser petit à petit), mais avec le pamplemousse c'est changé, donc... oh et puis zut, pas important. La goa pulse dans mes oreilles, je vais pas commenter chaque petit détail non plus (merci Bld01 cette goa c'est une tuerie).
Ah, tiens, si ça t'as permis de pas vomir, très bien.

Journey to the centre of the weird, hé hé
Hé, marque que tu te l'es pas injecté en intraveineuse, que c'est écrit pour rire. Le gaz dans le sang ça vous tue un homme en moins de deux. Ceci dit j'ai trouvé ça bien marrant (et voilà je commente les détails quand même)

Wow t'es parti loiiiinn dans le mal avec ton N2O! Dur dur, je vois bien le délire, mais dur. J'ai eu la même chose sous dex, des visions franchement glauques dont je ne pouvais pas vraiment sortir.

Mais pas question de gober les cachets restant comme des clubbers qui se la jouent Pac-Man
Hahaha bien dit. Mais je comprends pas pourquoi vous avez redropé. Peut-être le TR d'Ann en dira-t-il plus long, apparemment il t'as bien influencé...


Nous voilà donc tous les deux à 720mg, soit 11mg/kg pour moi et 12 pour lui.
Olé. Je salue le courage.


Plus loin
Bon, ce que tu vis après, c'est un gros plateau 2 très méchant avec dissociation des affects. Ça me le fait tout le temps à grosse dose, donc jusque là tout est "normal".

Ah putain je suis en train de triper par procuration à lire ton TR, je me sens dans la même espèce d'angoisse détachée du réel. C'est pas forcément désagréable, mais si je continue comme ça je vais faire mon propre TR live dis donc. Bon, qu'est-ce que je peux dire de cette angoisse?

Ferme les yeux, Stylo, l'angoisse est chaude, l'angoisse t'aime, l'angoisse n'est que la musique qui s'exprime et veut te tuer. La sortie de la réalité c'est sortir des yeux, du toucher, du sens commun. C'est l'entrée dans un autre monde plus vrai.

Ça rejoint ce que tu as ressenti?

Bien joué pour la prise de conscience "faisons attention à ne rien casser".

Dans l'ensemble, je te sens réticent à te poser sur le lit, abandonner ton quotidien et te laisser crever comme le dernier des tripés. Tiens, tu le dis très bien:

Peut-être qu'avant de laisser ma vie au vestiaire pour me perdre dans le void, il faut que je sois en accord avec cette vie ; et que cette vie soit en accord avec ma plongée dans le void. Pas un truc en chantier donc, quelque chose de stable

Très bien dit, mec. Je confirme en bloc tout le paragraphe (qui va plus loin que la quote). Je réfute catégoriquement les deux dernières phrases:

Ou peut-être que c'est voué à être incompatible, et que la vie ne peut pas inclure l'absence de vie…
Ou peut-être que c'était juste la drogue qui me faisait penser de la merde, chais pas.

Mais là c'est mon opinion perso: la vie inclue l'abcense de vie, et la drogue ne t'a pas fait penser de la merde à ce moment. Mais c'est juste mon avis, il faut t'en méfier. Le doute c'est constructif.

La dissociation est pleine: affects, temporalité, tout y passe.

Le poinconneur des Lilas.
Dans l'ensemble je kiffe ton style d'écriture, faut que tu saches. Ça me fait grave kiffer.

je "tombais" tout en gardant conscience de mon corps, comme décrit plus haut ça me donnait l'impression de l'abandonner comme un manteau à la surface des contrées que j'explorais ; puis progressivement je finissais par oublier son existence, je me perdais de plus en plus loin dans mon void intérieur, et souvent c'est au bout de longs moments (qu'il est évidemment impossible de mesurer en unités temporelles réelles) que je me rappelais que j'existais, que j'avais un corps, et que je devais gérer l'environnement de ce corps. Alors j'en reprenais possession, j'ouvrais les yeux et j'actualisais un peu ce qui se passait autour de moi, j'allais voir où en était Ann, je revenais dans la chambre et je décidais de recommencer.

La description des dex-holes me laisse un peu sur ma faim, j'ai du mal à comprendre ce que c'était concrètement à part te détacher de ton corps. Mais dans l'ensemble, pour avoir vécu des trucs semblables, je sais que c'est ultra-dur à décrire, et qu'on s'en souvient mal, et que c'est pas excellentissime.

Le DXM là-dessus je le trouve très difficile. Pour vraiment décoller avec un truc constructif, il faut se donner du mal, prendre un chemin non-balisé. Ça m'est arrivé de décoller pour de vrai (pas juste de se détacher des sensations et de tomber dans un rien nébuleux), et je suis sûr que si ça t'était arrivé comme ça m'est arrivé, ça aurait changé tout ton TR. J'ai vraiment vécu un truc putain de cliché, avec la vision de moi-même comme Bouddha, la musique cosmiquissime, les énergies qui rentrent et sortent, TOUTE la lucidité qui revient d'un coup.

En fait à lire la description de ta disso, ça me fait penser quand j'ai tripé chez bipbip et que des fois j'oubliais tout, même mon nom, l'heure, le but de la manoeuvre, etc.

Donc à mon sens, putain c'est dur ce que j'écris mais je le pense, à mon sens, c'est un plateau 2 avec une dissociation du corps qui correspond à un plateau 3, sans les avantages concrets du plateau 3. Ton terme pseudo-hole me semble convenir.

Le jour où le DXM nous fait décoller pour de vrai on le sent passer, je veux dire, on le sens VRAIMENT passer.

Bon, après, c'est juste ce que j'en pense, mon expérience comme grille de lecture de ton trip. Il faut se méfier des différences interindividuelles, surtout avec le DXM.

«Comment je peux rouler des clopes alors que je sais pas qui je suis ?»
+12 mec, ça m'a bien fait marrer, et en même temps, ben, oui, c'est la condition humain qui nous suit jusque dans le trip, des fois on s'en passerais bien.

Meta
Ouais, je pense que tu as atteint ta limite. Allez plus loin n'apporterai pas grand-chose, si déjà à 720mg tu te faisais encore du souci pour ta perception de la lumière qui t'empêchait de décoller, c'est que tu as atteint ta limite, je pense. Même chose, je me base sur mon expérience perso: quand je me soucie de la lumière qui m'empêche de triper c'est que je suis pas au point. Quand ça tripe pour de vrai (super rarement), la simple idée de m'être un jour fait du souci pour la lumière me semble... risible.

J'ai l'impression qu'en ayant poussé jusque là, ça m'assure que je saurai gérer et que j'aurai pas peur, toutes les prochaines fois où je partirai moins loin. J'sais pas si c'est réaliste ou pas.
Si, si, ça me semble raisonnable. C'est un plan qui me semble safe. Moi aussi, je sais que j'ai un jour pris 760 mg (mais je suis plus lourd que toi) et donc logiquement je dois pouvoir gérer tout ce qu'il y a en dessous.

Et il y a un MONDE entre la perte d'égo sous LSD ("mon Dieu je suis un arbre!") et le sentiment de dépersonnalisation sous DXM ("Ah putain qui c'est qui a bouffé du DXM?").

Sinon, je veux te féliciter d'un truc: t'as trouvé ta limite dans les meilleurs conditions, avec un set&setting approprié, un pote à côté, prévenu des risques, etc. Quand moi je l'ait fait c'était BEAUCOUP moins marrant.

Ah, et le jus de pamplemousse t'as enlevé une bonne masse de confusion, je trouve. T'étais lucide sur les risques d'incendie, de voisins, d'escaliers... et t'as pas entrepris d'action bizarre ou de dialogue désespéré. Sans pamplemousse c'est plus hardcore.

Bon, à mon sens c'est ni un vrai P3 (dissociation consciente du corps et lucidité retrouvée) ni un P4 (le P4 c'est plutôt rencontrer des extra-terrestres). Je place ça comme un très méchant P2.

Pas expérimenté le K-hole, mais il me semble que tes pseudos-holes ont une caractéristique du P3, sans en avoir la lucidité, les visuels, l'extase quoi.

Dans l'ensemble, tes remarques de fond sur l'inclusion du trip dans ton quotidien, et de ton quotidient dans ton trip, me semblent les plus pertinentes (pour moi).

Merci pour ton TR, mec! Ça fait grave plaisir à lire! Et t'attardes pas trop sur mes avis si ils te reviennent pas. C'est juste ce que je pense.

Ah, et merci, parce que j'ai vraiment tripé par procuration, avec la musique qui m'écrase les oreilles et le gros mindfuck du P2 pendant la lecture!
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Oh putain pourquoi je taf là, trop de messages intéressants à lire.... >_<
J'ai commencé à lire celui de ton ami mais j'ai fini aucun des deux du coup. Abandonné le post de Stylo à la moité aussi... Faut que je prenne le temps de lire tout ça demain correctement.
 

Shaman_fred

Holofractale de l'hypervérité
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Yeah le mega trip ! :p
Interressant tout ca, mais pourquoi tu dose autant? Tu risque de faire du mal a ta santé mec. Faut se reprendre en question ;-).
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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Ben parce que je voulais voir ce qu'il y avait après :) Enfin j'ai lu pas mal de TRs entre 10 et 15mg/kg, et c'est pas que je voulais absoluement faire la même, mais ça m'avait quand même l'air franchement intéressant. Après comme j'ai dit, j'étais dans une période où j'en avais marre de tourner autour du dex, où je voulais vraiment pousser le truc, pour rassasier ma curiosité et m'arrêter (ou faire une pause, je sais pas, bref).
Là ça me paraîtrait absurde d'en reprendre, j'ai plus vraiment envie d'y toucher quoi. J'pense que j'm'y remettrai, parce qu'il reste des trucs à explorer (même sans dépasser la limite dont je parle), mais là tout de suite ça me fait pas du tout envie.


@Stylo, ouais c'est ce que je me disais après avoir un peu digéré le truc, sur le coup j'ai parlé d'un P4 parce que c'était particulièrement violent mais en fait, l'état d'esprit du P2 est resté tout le long. J'interprète ça comme un mélange bâtard, j'avais certains éléments du 2, certains éléments du 3, peut-être certains du 4 je sais pas (pas assez renseigné dessus).
La semaine d'avant j'étais déjà dans un mélange bâtard de 2 et de 3, mais j'arrivais à garder l'aspect récréatif des deux, donc c'était sympa. Là&#8230; ça allait pas trop ensemble

Dans les faits c'est con mais, mon set était parfait (enfin non mais fort convenable, tout de même) pour ce que je visais, mais j'ai l'impression d'avoir foiré ce que j'ai vécu parce que j'y étais pas préparé (vu que j'avais prévu autre chose)&#8230;
C'est pas un trip que j'ai aimé & assimilé, comme mes expériences précédentes ; là j'étais vraiment à cheval sur le trippage intéressant et le vain partage en couille dans quelque chose qui avait peu de sens&#8230; Principalement dû à la confusion je pense.
Bon ça m'a toujours fait chier de dropper du dex sans avoir à fumer, j'pense que si j'avais eu de la beuh ou de l'AM sous la main ça aurait été cent fois plus intéressant&#8230; Mais j'ai pas envie de continuer mes expérimentations là, c'est bête uhu.
 
P

PaRaLLeL

Invité
Pour tes interrogations de la fin, c'était un petit plateau 3 que tu as manger (si tu te déplace pas comme un gros chlag, à la limite de tomber, à te tenir aux murs pour aller pisser, en position "crabe" -comprendront ceux qui l'ont vécu mdr- c'est que c'était pas de la grosse anésthesie/dissociation). Le plateau 4 oubli le, c'est la perte d'égo totale, tu pourrai pas rouler une clope dans cet état (c'est quoi une clope d'abord ?). Pour la K, déjà rien à voir dans la durée, la montée. Imagine que tu pars dans la minute, dans un trip où VRAIMENT ton corps a disparu, la réalité avec. Il n'y a plus de vision de notre monde, t'es dans le Trou quoi, sa porte son nom, pas pour rien. Le genre de vision que tu avais les yeux fermés, en plus violent, avec le côté montagne russe, avec sensation de se déplacer dedans, sans rien contrôler. Bref, pour revenir au DXM, si il y a une prochaine à ce dosage, drop le d'un coup, le but reste d'atteindre des concentrations plasmatiques maximum, pour avoir le maximum d'effet... Et si tu retape du DXM, fou toi en mode méditation dans le noir, avant même que la montée démarre, avec du son type ambient, tu m'en diras des nouvelles (t'auras plus besoin de fermer les yeux pour voir se que t'as vu, et le DXM a cette particularité de "tordre" le corps, les membres, de tout casser, étirer, te sentir faire la taille d'un immeuble, puis d'une poussière, putain j'arrête j'suis en plein craving de plateau 3 rien que d'en parler....).

Le Seigneur quoi, t'as senti à quel point il blaguait pas, et c'est resté encore gentil j'ai l'impression. Merci pour le partage de ton exp !
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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& Merci pour tes précisions :)
Ben ouais c'est c'que j'me dis, ce genre de dose c'est pas fait pour discuter en regardant des séries :\, 'fin j'étais vraiment pas préparé pour ça quoi&#8230;

PaRaLLeL a dit:
le DXM a cette particularité de "tordre" le corps, les membres, de tout casser, étirer, te sentir faire la taille d'un immeuble, puis d'une poussière

Ouais j'me souviens avoir expérimenté ça, ça a pas du me marquer plus que ça parce que ça m'arrive souvent & depuis longtemps quand j'suis en train de m'endormir, et c'était exactement pareil sous dex (en bien plus fort juste). Mais j'me souviens plus si c'était dans ce trip-ci, ou un d'avant, ou plusieurs&#8230;
 
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De ce que j'ai pu lire (pas testé la ké), la MXE ne donne pas de holes aussi "purs" que la K. Après, le concept de hole a été défini pour la kétamine, donc forcément... Dès que je mettrai mes pattes griffues sur de la ké, j'essayerai d'en avoir le coeur net (et de vous tenir au courant).
 
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