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Consommatrices de drogues

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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27 Avr 2016
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Prétexte du topic : une nouvelle entrée dans le "Dictionnaire Politique d'Histoire de la Santé", consommatrices de drogues.
(rédigée par la chouette Sarah Perrin).

C'est un fait, l'histoire des drogues s'est écrite au masculin. Les grandes figures du mouvement psychédélique, en tout cas celles qu'on a retenues (Huxley, Leary, Strassman) sont des hommes (avec une exception pour le couple Shulgin, mais bon : ça reste un couple). Pourtant les femmes n'étaient pas absentes, ni inactives ; comme le rappelle cet article traduit par @Biquette, elles ont simplement été effacées au profit de leurs époux, patrons et thérapeutes.

Dans l'article de Becker sur les consommateurs de cannabis, il n'y a littéralement que des mecs. Est-ce qu'aucune femme ne fumait de cannabis dans les années 50 ? Le plus fou, c'est que cette absence des femmes dans l'étude ne soit même pas remarquée. Elle est normale, non-problématique.

Les femmes ne sont pas contrôlées par la peaulisse (sauf quand elles sont d'apparence arabe ou noire). Les femmes ne vont pas consulter, et sont très minoritaires en CAARUD. Elles sont encore moins nombreuses à aller y faire tester leurs produits. Les femmes consomment cachées, dans des espaces privés, et sont souvent stigmatisées dans les cercles de consommateurs par leurs homologues masculins. Les femmes sont les premières victimes de violences sexuelles impliquant des drogues.

Les femmes sont même en minorité écrasante dans nos espaces de sociabilité virtuelle. Quasiment toutes les personnes qui s'expriment ici se genrent au masculin, et c'est pareil sur les autres plate-formes. Citons quand même Psychoactif qui askip fait de gros efforts d'inclusivité, c'est super.


J'aurais encore plein de choses à écrire, d'exemples à donner, mais je crois pas que ce soit la peine. C'est complètement banal ce que j'écris là, ça rejoint ce qu'il s'est passé en histoire des sciences, des arts, de la politique... Ça rejoint la plupart des faits sociaux contemporains. L'invisibilité des femmes est tellement banale qu'elle en est elle-même invisibilisée.

Du coup, pourquoi ce topic ? Parce que quelques chercheurs, et surtout des chercheuses d'ailleurs, commencent à s'intéresser aux femmes consommatrices de drogues. Mais "l’enjeu est de le faire d’une manière qui ne soit pas stigmatisante, en se décentrant du regard naturalisant porté sur les femmes consommatrices." À suivre :)
 
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