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Confiance en soi et estime de soi

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Deleted-1

Invité
L’ESTIME DE SOI

Elle se définit par le rapport entre ce qu’est réellement un individu, et ce qu'il veut être (son idéal de soi). Correspondant à l’amour-propre ou à notre narcissisme, l’estime de soi évalue sa capacité à s’apprécier à sa juste valeur, en pouvant identifier ses points forts sans en être trop fier, et en acceptant ses points faibles en les tolérant, de façon stable.

Elle est une donnée fondamentale de la personnalité, placée au carrefour des trois composantes essentielles du Soi :

- comportementale : elle influence nos capacités à passer à l’action et se nourrit en retour de nos succès.
- cognitive : elle dépend étroitement du regard que nous portons sur nous, en le modulant à la hausse ou à la baisse.
- émotionnelle : elle dépend de notre humeur de base, qu’elle influence fortement en retour.

Une bonne estime de soi aide donc à s’engager dans l’action en vue d'une réussite. Elle est tend à une évaluation personnelle plus juste et précise, et permet une meilleure stabilité émotionnelle quand l'on sait qui l'on est, et ce que l'on vaut surtout. C’est un indicateur d’acceptation, de tolérance, de satisfaction personnelle et de respect à l’égard de soi même.
Les appréciations positives ou négatives de soi, reposent sur un système de valeurs personnelles, respectif à chaque individu, mais aussi sur des normes sociales admises pendant l’éducation. Il y a donc deux formes différentes de respect, qui sont l’inconditionnel et le conditionnel.

L'estime de soi inconditionnelle :

Le respect inconditionnel induit que l’individu se respecte en tant qu’être humain, indépendamment de ses qualités ou accomplissements. Cette forme d’estime de soi fonctionne en autonomie, selon que l’individu soit en accord avec une valeur qu’il s’est attribué, sans tenir compte du jugement d’autrui. Cette forme d’acceptation consciente et intégrale de soi apparaît être la plus fondamentale pour l’individu, car authentique et dénuée de toute notion de dépendance.

L'estime de soi conditionnelle :

Le respect conditionnel suppose une adéquation entre les compétences sociales et normes morales de l’individu, et ses sentiments d’accomplissement personnel, en regard de ces normes. Cette forme d’estime de soi est donc dépendante du regard des autres et des canons sociaux ou culturels (réussite, beauté, richesse...). Une grande importance est accordée à l’image dégagée et à l’opinion que l’autre exprime à notre sujet. Du fait de cette dépendance aux avis extérieurs, cette forme d’estime de soi apparaît fragile et très instable.

Une bonne estime de soi viendrait d'un respect inconditionnel pour soi, du fait de s’estimer positivement en comparant ses capacités à ses réalisations personnelles, selon ses propres valeurs morales. Tout individu procède à des auto-évaluations incessantes et en grande partie inconscientes, et ces phénomènes sont étroitement liés à l’estime de soi. L’individu à basse estime de soi se décrit prudemment et de manière hésitante, abusant de la nuance jusqu’au flou en préférant des qualificatifs neutres, alors que l’individu avec une haute estime choisira des qualificatifs plutôt positifs, s’affirmant de manière plus tranchée parce qu'il est (r)assuré.


CONSTRUCTION ET PLURALITÉ

L’estime de soi se construit comme un édifice à 3 dimensions :

- Moi

L’estime de soi s’élabore chez chacun en fonction de ses expériences positives favorisant le regard porté sur soi, et de ses expériences négatives, jugées à tort ou à raison comme dévalorisantes.

- Les autres (autrui est un miroir dans lequel nous nous percevons)

L’individu ayant une forte estime de soi se compare supérieur aux autres, et inversement pour l’individu ayant une faible estime de soi (Cioran : «Je ne connais personne de plus inutile et de plus inutilisable que moi»). La comparaison sociale est un phénomène d’ajustement de l’estime de soi, selon des codes sociaux-culturels déterminés (90 % des hommes d’affaires s’estiment supérieurs à l’homme d’affaire moyen, 70 % des élèves de grandes écoles pensent avoir des capacités au-dessus de la moyenne, la plupart des individus se trouvent légèrement mieux que leurs amis, mais estiment ceux-ci nettement mieux que la plupart des gens). L’estime de soi se gonfle donc en se trouvant mieux que ses proches, qui eux-mêmes doivent être des gens estimables.

- La manière dont je me comporte avec autrui

L’estime de soi est donc construite d'après la référence du regard d’un groupe social. Elle est avant tout le reflet du sentiment de popularité et d’approbation par autrui, et plus l’individu pense qu’il est l’objet d’une évaluation favorable par les autres, plus cela améliore son estime de soi. Celle-ci se nourrit plutôt des bonnes relations lorsque l’on est apprécié, que des capacités lorsque l’on performant, ou des possessions quand on est riche. Ainsi un élève moyen mais populaire aura une meilleure estime de soi que le premier de la classe n’ayant que très peu d’ami, et un individu pauvre mais altruiste, s’estimera plus favorablement qu’un riche avare, se rassurant en étant médisant. Aussi être choisi par ses amis rassure, alors qu’être exclu déstabilise fortement.

Chez l’enfant en particulier, mais aussi chez l’adulte, l'estime de soi se retrouve souvent dans au moins cinq domaines :

- L’aspect physique ("est-ce que je plais aux autres ?")
- La réussite scolaire/carrière ("suis-je bon(ne) élève/employé(e) ?")
- Les compétences intellectuelles et athlétiques ("est-ce que je suis fort(e), rapide, etc ?")
- La conformité comportementale ("les autres m’apprécient-ils socialement ?")
- La popularité ("est-ce qu’on m’aime bien ?")

Les cinq domaines ne sont pas distribuées équitablement, et un individu peut présenter une estime de soi élevée là où il serait compétent, mais se dévaloriser à l’endroit où il aurait des difficultés. L’estime de soi ne peut pas se mesurer en fonction du nombre de domaine dans lequel on pourrait se valoriser, comme nous nous estimons uniquement dans les domaines nous correspondant (un cadre supérieur pourra se ficher de ses compétences athlétiques puisqu’il n’en a pas besoin dans son travail, comme Nabila se fiche de raconter n'importe vu qu'on ne lui demande pas de penser, et qu'elle se satisfait de sa cote de popularité grâce à son physique vulgairement attractif).

Importance de l’approbation parentale :

Le seul facteur qui influencerait fortement l'estime de soi chez l'enfant, serait la qualité de sa relation avec ses parents. Leur approbation encourage certains de ses comportements et lui permet de prendre conscience de la valeur de ses compétences et réussites. Cela le stimule et lui apporte une affection nécessaire à son développement, en favorisant les processus d’indépendance individuelle et la recherche de la maitrise de soi dans son environnement. Jusqu'à 3 ans, l’enfant accorderait plus d'importance à l'avis de ses parents, puis progressivement il rechercherait l'approbation de ses pairs, avec un paroxysme à l'adolescence (phase d'égocentrisme nécessaire).

A noter que naître dans la caste des intouchables n'encouragerait pas une estime de soi importante, comme l’argent ne fait pas le bonheur, par contre un bon contexte culturel y serait favorable, avec une approche empathique des choses.

Degré et solidité de l’estime de soi :

L’estime qu’un sujet se porte possède trois caractéristiques importantes que sont, son degré, sa stabilité et sa solidité. Le degré de son estimation est subjectif, jamais d’une justesse et d’une impartialité absolue, si plutôt favorable et indulgent, il peut être exigeant et très sévère. L’estimation de soi reste saine tant qu’elle est modérée et proche de l’objectivité, donc sa stabilité et sa solidité sont des plus importantes. L’estime de soi est soumise à des appréciations et dépréciations intérieures et extérieures pouvant la faire osciller, mais celle-ci ne doit pas se gonfler ou flancher. L’individu sain joui des appréciations sans se glorifier, et souffre des dépréciations sans s’effondrer pour autant.

L’estime de soi est donc un système dynamique, à la fois stable et flexible pour permettre à l’individu de résister à quelques attaques personnelles, en s’adaptant au mieux au situations diverses, et selon les besoins.

Estime de soi et adaptation à l’environnement :

Une bonne estime de soi permet de mieux s’adapter à son environnement, en recherchant un contact et soutien social auprès de ses proches, de se remettre en question quand à des comportements inadéquats, et de se confronter à la réalité. L’individu se maitrise assez pour s’engager dans des conduites qui lui apporteront réussites et bénéfices au long terme. Aussi face à un doute ou une incertitude, il s’imaginera avoir les ressources nécessaires pour faire face sur le plan comportemental (si l’événement est contrôlable) ou sur le plan émotionnel (si l’événement ne dépend pas de la personne).

Une mauvaise estime tend à se replier sur soi ou à ne pas parler de ses soucis, l’autocritique est excessive ou alors s’opère un déni des difficultés, en plus d’éviter tout ce qui s’apparente à un problème, même minime. L’autocontrôle est irrégulier et empêche toute stabilité, ce qui peut favoriser des comportements de dépendance, pour y trouver un rythme structurant. Face à un problème, l’individu envisage le pire et fuit responsabilités et engagements.

Ainsi l'estime de soi se mériterait en gagnant un sentiment d'appartenance et de reconnaissance social, ou en atteignant un objectif particulier pour s'autoriser une fierté personnelle. Pour jouir du privilège d'une bonne estime de soi, il faudrait donc s'ajuster à des principes moraux extérieurs à soi, mais aussi respecter ses propres valeurs éthiques, en agissant du mieux que l’on peut.

Une forte estime de soi peut impliquer les caractéristiques suivantes :

Croyance ferme à ses propos et principes, toujours prêts à se défendre face à l'adversité, confiance en soi
Capacité à faire les choix qui semblent corrects, sans culpabilité vis-à-vis des autres
Capacité à aller de l'avant, sans se préoccuper des événements passés ou à venir
Capacité à résoudre pleinement un problème, sans hésitation ni difficultés, quitte à demander l'avis d'autrui
Considération personnelle juste, en ne se sentant ni inférieur ni supérieur aux autres, et en acceptant les différences propres aux autres
Résistance à la manipulation, collaboration facile avec les autrui
Admission et acceptation des opinions et avis partagés, qu'ils soient positifs ou négatifs
Capacité à apprécier pleinement toute une variété d'activités
Sensibilité aux besoins des autres, respect général des lois sociales

Une faible estime de soi peut montrer les caractéristiques suivantes :

Auto-critique importante, créant un état habituel d'insatisfaction de soi
Hypersensibilité aux critiques, susceptibilité et ressentiment face aux critiques
Indécision chronique, souvent à la suite d'une peur exagérée de faire une erreur
Perfectionnisme, conduisant à vouloir faire quelque chose parfaitement ou sans erreur
Culpabilité, menant à des ruminations des erreurs du passé
Irritabilité, ou être constamment sur la défensive, même sans raison apparente
Pessimisme, point de vue négatif généralisé
Envieux, jaloux, moqueur


TROUBLES DE L’ESTIME DE SOI

Les troubles de l’estime de soi proviennent d’un trauma plus ou moins grave, lors de la constitution d’une de ces sources (pendant l'enfance ou durant sa vie de tous les jours). La gravité des conséquences sur l’estime de soi dépend de la précocité et de l’intensité du trauma, qui peut être brusque et soudain, mais aussi petit et cumulatif (succession de déception, frustration, stress). L’estime de soi pathologique n’est ni moyenne, ni stable, ni solide. Elle est fragile et très sensible aux influences extérieures, en oscillant entre les positions extrêmes d’inflation et d’écroulement de son égo. Quand l’estime de soi est détériorée, l’individu ne peut pas ou plus s’accepter, et n’arrive pas à s’aimer tel qu’il est. Il porte un jugement très dévalorisant sur lui-même, ce qui le rabaisse d’autant plus dans son estime de soi, et dans le pire des cas il tombe dans un cercle vicieux d’auto-critiques pouvant le mener à des troubles et des souffrances psychiques terribles.

Les troubles de l’estime de soi sont depuis plusieurs décennies, de plus en plus fréquents :

- Émotionnellement, ils sont caractérisés par un manque de confiance en soi, un sentiment d’infériorité, un affect dépressif inavoué, certaines inhibitions, et la comparaison constante avec les autres.
- Physiquement, ils sont caractérisés par tous les troubles alimentaires et de non-acceptation du corps (coloration des cheveux, anorexie, boulimie, bigorexie, interventions chirurgicales).
- Caractériellement, ils se manifestent au travers de phénomènes compensatoires visant la réduction du sentiment d’échec. Un individu triste cherche à paraitre heureux en souriant tout le temps, ou ayant l’impression d’être en retrait ou délaissé il attire l’attention en se mettant en avant, se trouvant nul il fait preuve d’une compétitivité indépassable ou raconte des mythos, et se sentant pauvre il achète de la marque pour qu’on le remarque.

Malheureusement, les efforts compensatoires sont provisoires et ne résolvent en rien les troubles qu’ils masquent. En cherchant à plaire, l’individu se perd dans un comportement égocentrique voire narcissique, et se rend vaniteusement dépendant du regard d’autrui, pour se sentir estimer. Il (se) joue la comédie en présentant une fausse personnalité, et il n’arrive plus à se valoriser comme il n’est jamais réellement content de lui, si autrui ne lui témoigne pas un respect inconditionnel. Ainsi il perd sa liberté individuelle en étant prisonnier de ce qu’il croit être les désirs d'autrui. Sa véritable identité est otage du besoin constant de s’identifier et correspondre aux attentes des autres, et cela occasionne fréquemment un sentiment d’épuisement chronique, et de fausseté.

Si tout ceci est une question de quantité comme nous souhaitons tous plaire et nous adapter, les difficultés liées à une faible estime de soi apparaissent quand l’envie et le besoin de paraitre deviennent excessifs. Ces difficultés se manifestent par des doutes, des hésitations, des remises en question concernant l’avis d’autrui sur sa personne, et une recherche constante d’approbation. Un individu ayant une faible estime de lui accepte mal les réussites, en estimant que son succès est arrivé grâce aux autres ou à la chance, et en cas d’échec, il se dévalorise en s’accablant plus qu’il n’en faut. Néanmoins il est reconnu que les individus ayant une basse estime de soi ont de réelles qualités humaines, et le sens de l’écoute. A l’opposé, les individus ayant une forte estime, peuvent se montrer intolérant et exigeant, et en cas de menace de leur amour-propre, faire preuve de violence ou d’agressivité. Ils font preuves d'orgueil et peuvent être très méprisant.

La faible estime de soi est aussi l’un des symptômes de la dysthymie, trouble de l’humeur caractérisé par un état dépressif peu intense mais évoluant chroniquement sur plusieurs années. L’individu ayant une estime de soi instable et très dépendante des événements extérieurs, est plus souvent victime d’états émotionnels à polarité négative, tel que la peur ou la colère,et prêt à se soumettre à n'importe quelle autorité ou charisme dominant, comparé à ceux dont l’estime de soi est plus stable et résistante aux manipulations.


LA CONFIANCE EN SOI

La confiance en soi découle de l'estime de soi.

Il s'agit d'avoir confiance en son potentiel et sa capacité de penser et d’apprendre, de prendre des décisions et de faire des choix, d'agir, de réagir et de s’adapter aux changements qui s’offrent à soi. Elle est innée en se développant dès les premiers jours, et se constitue progressivement pendant l’enfance et l’adolescence, lorsque nous tirons satisfaction d’expériences abouties.

La confiance en soi se met en place à travers des acquisitions successives et des influences diverses, incluant la confiance dans les autres et l’avenir. Elle est donc composée de trois facettes correspondant à notre narcissisme (estime de soi). L’enfant initialement vulnérable, gagne en confiance tout en grandissant si ses parents l’y aident, puis acquiert confiance en l’autre en le reconnaissant et développant avec lui un sentiment de solidarité réciproque, pour au final avoir confiance en l’avenir normalement.

La confiance en soi se développe grâce à une sécurité intérieure, une affirmation des besoins, une acquisition des compétences et une reconnaissance d'autrui. Gagner en confiance est un travail introspectif, puisqu’il s’agit de se connaitre au mieux pour s’accepter, au lieu de douter de soi en se remettant en cause. La confiance en soi est évolutive tout au long de sa vie, mais particulièrement importante au cours des premières années de l’enfant, mais aussi pendant la période de l’adolescence puisqu’il s’agit de moment clé de notre développement personnel. Les relations familiales, l’entourage et l’environnement ont un rôle déterminant quand à l’épanouissement de chacun.

Si son évolution est perturbée, le manque de confiance en soi s’exprime au travers d’une multiplicité de facteurs et de sentiments tels que la timidité, le manque d’assurance ou l’auto-exclusion, pour empêcher ou atténuer toute forme d’échec face à une situation redoutée. D’autres symptômes d’un manque de confiance en soi sont les sentiments d’infériorité et de découragement (fragilité, dépréciation et culpabilisation), le bégaiement, le rougissement, le regard fuyant, la pâleur, le tremblement des jambes ou des mains, l’incapacité de faire un choix, la peur de s’engager affectivement ou professionnellement, mais aussi se montrer orgueilleux ou vaniteux pour (se) cacher ses faiblesses derrière des masques égotiques.​


Nietzsche : "Quel est le sceau de la liberté acquise ? Ne plus avoir honte de soi-même."
 
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