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Conduite à tenir du SAMU du CHU de Grenoble face aux Amphétamines

LegrosAlexandre

Alpiniste Kundalini
Inscrit
18 Août 2013
Messages
664
Je me suis dit qu'en terme de réduction des risques, partager la publication, faite dans le VIDAL, de la conduite à tenir face aux Amphétamines du SAMU du CHU de Grenoble pouvait être une bonne idée. Une info claire, destinée à l'usage des Médecins, faite par des Médecins.
Ils rangent la MDMA dans les Amphétamines.
C'est parfois technique, mais si on s'accroche, tout le monde peut capter je pense ;) .



Amphétamines


Risques principaux
Troubles psychiatriques, hyperthermie, troubles cardio-vasculaires.



Caractéristiques des produits
- Ce sont des amines de synthèse :
* Amphétamines (dérivés de l'amphétamine et de la métamphétamine) à usage thérapeutique limité du fait des risques cardiovasculaires (valvulopathie, hypertension artérielle pulmonaire). Soumise à prescription initiale hospitalière et au régime des stupéfiants
*Amphétamines illicites : leur dosage est variable du fait de leur fabrication artisanale (formules chimiques)
* Amphétamines anorexigènes retirées du marché

- Les voies d'administration sont multiples :
* Intraveineuse, pour l'intensité du flash
* Orale, la plus classique
* Nasale, utilisée pour la métamphétamine



Pharmacologie
- Mécanisme d'action :
* Augmentation de la libération synaptique et inhibition de la recapture des catécholamines (noradrénaline ; dopamine avec effet alpha et bêta stimulant)
* A fortes doses, libération de sérotonine

- Cinétique :
* Demi-vie : 7 à 34 heures (dépend du pH urinaire)
* Voie orale : résorption rapide et complète, délai d'action 30 minutes, durée d'action 4 à 6 heures, pic plasmatique en 1 à 2 heures
* Voie intraveineuse : effets immédiats et intenses


- Métabolisme :
* Hépatique par désamination oxydative, hydroxylation puis glucuroconjugaison 30% éliminés sous forme inchangée par voie urinaire (plus si le pH urinaire est acide)
* Tolérance rapide et importante
* Dépendance psychique très importante
* Dépendance physique modérée



Méthode d'analyse
- Analyse de routine par réaction immunologique à partir de prélèvement urinaire (seuil de détection de 200 ng/mL)
- Dépistage des dérivés amphétaminiques



Eléments diagnostiques de l'intoxication aiguë
- Effets cliniques proches de ceux de la cocaïne, du fait d'effets sympathomimétiques
* Agitation (mouvements stéréotypés), anxiété, logorrhée, euphorie, obnubilation, délire (parfois de persécution), mydriase réactive, convulsions, accident vasculaire cérébral, coma
* Palpitations, tachycardie, hypertension artérielle, douleurs précordiales, malaises, infarctus du myocarde
* Sueurs, tremblements, sécheresse buccale, hyperthermie, céphalées, anorexie


- Sévérité dépend de la dose absorbée et du degré de tolérance : risque de décès ou de séquelles neurologiques graves
- Syndrome de sevrage possible lors d'un arrêt brutal : dépression, somnolence, idées suicidaires cédant en quelques jours sous benzodiazépines
- Effets à long terme non connus (dépression sérotoninergique)



Conduite à tenir
- Traitement symptomatique sur place
* Agitation : maintenir une ambiance calme, parler au patient, si besoin injection IM de 50 à 100 mg de loxapine
* Hypertension artérielle : nifédipine sublinguale 10 mg Hyperthermie : déshabillage, refroidissement externe et hydratation suffisante
* Convulsions : diazépam


- Traitement à l'hôpital
* Oxygénothérapie
* Si troubles de la conscience et/ou état de mal convulsif : intubation trachéale et ventilation assistée Mise en place d'une voie veineuse périphérique
* Traitement des convulsions : clonazépam (1 mg en IVL puis perfusion en continue de 4 à 6 mg/24 heures)
* Hypertension artérielle : nicardipine injectable (5 mg en IVL puis perfusion continue de 4 à 6 mg/ h) Troubles du rythme ventriculaire : lidocaïne intraveineuse (1 mg/Kg à répéter si nécessaire) * Rééquilibration électrolytique, correction des troubles acido-basiques


L'efficacité clinique de l'épuration digestive (lavage gastrique, charbon activé) n'a pas été prouvée.
 
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