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Champi Trip : la fin, le mort et le jugement

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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19 Avr 2012
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Champi Trip : la fin, le mort et le jugement

Hello à tous ! Voili que voilà un gros trip de champi, réalisé, signé, daté, tatoué et produit le vendredi 1[SUP]er[/SUP] juin. Il m’a fallu un peu de temps pour le digérer. Désolé pour la taille du bidule, un peu long à lire.

PréTrip

Tout commence sur un apéro en l’honneur de ma voisine qui déménage (une dépendaison de crémaillère ?).
Nous sommes 4, ma voisine, un pote, mon camarade de trip habituel et moi-même.
L’apéro se passe tranquillement, on rigole bien, et puis aux alentours de minuit ma voisine doit partir !
Eh bien ça laisse un petit blanc, durant lequel j’en profite pour checker mon séchage de golden teachers… Pas de balance à disposition, mais les champis sont croustillants et très secs, très bien, je m’attelle à leur nettoyage (il reste du substrat dessus) ainsi qu’à leur rangement.
Je sens les regards de mes deux potes peser lourdement sur mon opération… Tel un duel au soleil, le silence s’installe, on entend les mouches voler, et les regards sont plantés dans le blanc des yeux.
Je finis par lancer un truc du genre : « Bon, je suppose qu’on est obligé de les bouffer maintenant que je les ai sortis », ce qui a l’air de satisfaire tout le monde.
Appelons Mr. Black mon camarade de trip qui était habillé tout en noir ce soir là et Mr. White mon pote qui était habillé tout en blanc : on dirait presque qu’ils l’ont fait exprès pour pas que je me goure.

Prise

Vers minuit donc, Mr. Black fait 5 tas de champis à peu près égaux et correspondant selon lui à un trip chacun. Un des 5 tas est immédiatement reversé dans 3 autres, le dernier est écarté.
Niveau dosage, le trip écarté faisait enfin de compte après pesage, 3 grammes tout pile. Nous avons donc pris environ 4 grammes chacun, ce qui est plutôt pas mal (pour les incultes : un trip moyen est de 2.5 grammes).
Mes champot’ se révèlent très comestibles et peu vomitifs à l’ingestion, ce qui est plutôt cool, surtout pour Mr White qui n’avait jamais bouffé de champis.
L’apéro continue, et on sent assez rapidement une énorme euphorie collective monter en nous.
Phrase-repère qui signe notre entrée complète dans la joyeuse montée :

Mr White : « En fait j’avais ramené du bédo que je voulais sortir pour la fin de soirée, pour vous faire une petite surprise, mais du coup j’passe pour un clodo avec mon p’tit joint à côté des champis »

Décollage

On rit énormément sur tout et n’importe quoi, en continuant un petit peu l’apéro, et puis vers 1h quand ça commence à remuer pas mal les nerfs optiques, on se décide à sortir.
Gros fous rires au moment du décollage pour chercher les chaussures, trouver les clés… et je prends une serviette de plage avec moi (oui c’est important, ça sert d’écharpe, de couverture, de repose fesses…).
La descente dans les escaliers et la marche dans la cité U nous fait croiser le chemin de plusieurs personnes, qui nous prennent, vu leur tête, pour des types trop bourrés.

Mr Black : « je connais un coin sympa on y va » - Ok, ça roule !

Portal

Quelques roulades de rire plus loin, nous atteignons notre destination. Aïe, ça se gâte, le fameux parc est garni d’une clôture de 2m50 avec des piques acérés de 30 cm de haut… Que faire que faire, on finit par se motiver parce que ça à l’air calé dedans. On entreprend alors avec prudence l’escalade du bouzin.
Complètement stupide et dangereux, même si ça c’est bien passé je ne referais jamais cette erreur, ça aurait pu tourner au drame en un rien de temps, une glissade et pouf, un empalé/crucifié/décapité (rayez toutes les mentions siouplé).
Mais bref, nous parvenons tant bien que mal à franchir cette affreuse barrière, qui aura toute son importance ensuite.

The Park

Une fois tout le monde de l’autre côté, c’est la libération. On commence à se balader dans le parc, les couleurs et la lumière inondent tout, l’endroit est absolument magnifique. Je m’aperçois à ce moment que chaque fois que je parle, c’est quasiment d’instinct et sans m’écouter, pourtant mes phrases sont très précises, mes réponses immédiates et très complètes. Une extrême lucidité dans un endroit fabuleux, c’est tout simplement magique. Ajoutons-y un peu de musique avec mon portable.

Le délire est toujours au rendez-vous, si ce n’est Mr Black qui commence à gambader un peu partout, je reste à parler avec Mr White, nous ne nous doutons de rien. Pourtant, Mr Black revient de moins en moins, et il a l’air plutôt préoccupé, reste silencieux, se coupe un peu de nous deux.

Moi à Mr White : « C’est le bon moment pour sortir ton bédo »

Pas de réponse

Notre cher ami Mr Black ne répond pas à l’appel du bédo, et pourtant c’est pas faute de l’appeler. On continue notre discussion et nos délires avec Mr White, en attendant l’autre énergumène pour allumer le tout. Posés dans un drôle d’endroit très buissonneux, un hémicycle haut, comme un grand puits sortant du sol et coupé en deux par la verticale. Les buissons sont plutôt flippants, des gens tous tordus qui essayent de m’attraper, je les évite avec habileté et je finis par m’asseoir dans l’herbe (c’est là que la serviette de plage est utile), qui est tout de même moins flippante. L’endroit me semble canaliser beaucoup d’énergie négative, je demande à Mr White de bouger pour trouver un autre endroit. Quelques mètres plus loin, un croisement de chemins bordé d’un muret nous semble approprié.

Mr White : « Il est en train de se battre avec ses démons vaut mieux le laisser »

Weedation

Ah oui tiens c’est vrai ça, il est où Mr Black ? Je coupe la musique, on l’appelle à la voix, il revient vers nous pour le bédo mais finalement repart. Très bien, alors c’est parti pour nous deux ! Mr White allume et fume une première et énorme taffe tout en relevant la tête et en fermant les yeux. Au moment où il relâche la pression, il commence à partir en marche arrière à grande vitesse, il n’arrive plus à s’arrêter jusqu’à rencontrer par chance un banc qui l’arrête dans sa course. Wow, stoned le type !
Je lui réclame le bédo qui tarde trop à venir à mon goût, puis je me cale bien comme il faut sur le banc, et je tire une grosse taffe dessus.

Waa, comment c’est bon (je ne suis pas du tout un habitué). Un moment de pur plaisir.
Pendant le temps que le THC m’implose le cerveau, je vois une multitude de plantes pousser vers le ciel, de fleurs s’épanouir, d’arbres germer puis grandir, les tiges se tordent dans tous les sens, puis s’étirent au maximum, le tout dans une harmonie parfaite…
Une fois le maximum du pic de THC atteint, les couleurs et les visions sont à leur paroxysme, puis tout retombe et fane petit à petit jusqu’à n’avoir quasiment plus aucune couleur ni profondeur.
La couleur et les visions reprennent progressivement leur place, et je profite de ce qui reste du bédo qu’on a carrément poncé en quelques lattes.

Je sens que Mr White se déconnecte, je décide de nous faire bouger pour aller retrouver Mr Black. Un peu réticent au début, il finit par accepter.

Quelques marches plus tard, on trouve le rebord du puits de tout à l’heure, assez large pour être un banc confortable. Je pose Mr White là, qui reprend un peu ses esprits et appelle Mr Black avec moi. Pas de réponse cette fois-ci mais la forte impression qu’il est toujours là.

La discussion reprend, mais on s’inquiète de l’état de notre ami, qui s’est détaché presque entièrement de nous. La lucidité extrême dont je faisais preuve au début laisse place à un brouillard mental qui s’épaissit de minute en minute. Je vois que le même phénomène arrive à Mr White. Le cœur de la tempête est bientôt sur nous me dis-je… Nous sommes pris entre le fait de savoir s’il faut aller le voir, ou s’il est préférable de laisser tranquille (démons personnels). Je sens la même interrogation dans les yeux de Mr White. L’indécision mêlée à la montée inexorable de la dose conséquente de champis décuple l’état de confusion générale.

Décompressons, me dis-je. J’observe alors ce qui se passe derrière moi, là où regarde fixement mon interlocuteur depuis tout ce temps.

Un énorme massif d’arbres, de buissons et de rochers formant une espèce de renfoncement dans la nature s’offre comme vision en face du banc. Je vois un boyau suintant parcouru de milliers de capillaires d’énergie luisante, comme un énorme cœur qui pompe et recrache l’énergie dans le sol. Des individus, approximativement féminins, et des animaux étranges se reposent et dansent sur ce cœur, ils se réchauffent, ils se vivifient. Tout est baigné dans une lueur verdâtre, style ver luisant. La scène est tout de même un peu flippante, sans que je sache pourquoi. Je détourne alors le regard.

Moi : « Ah ouai balèze la vue »
Mr White : « Si tu savais… Un jour je t’expliquerai »
Rires.

Le cœur de la tempête

Mr Black « Les gars aidez moi ! »

Alerte rouge, je coupe la musique, on demande à Mr Black de répéter, il hurle de venir l’aider. Nous parcourons donc à grandes enjambées les quelques trente mètres qui nous sépare de notre ami, pour le voir étendu par terre, sans sa chemise, les bras sur la tête.

« Qu’est ce qu’il se passe ?
- Appelez les pompiers !
- Quoi mais dis nous ce qui se passe !!?
- APPELE LES PUTAIN »

Mr White se presse de composer le numéro et s’éloigne un peu, tandis que je reste près de Mr Black pour essayer de comprendre. Un phénomène extraordinaire se produit alors :

Je pense à quelque chose sans le dire à voix haute car je ne sais pas si il le prendrait bien ou pas : « il faudrait qu’il se calme, qu’il respire profondément comme je lui avais dit avec la DXM »
Et là, comme un caillou qui brise la tranquillité d’une mare, Mr Black répond à voix haute : « MAIS TAGUEULE JE SAIS CE QUE TU ESSAYES DE ME DIRE J’AI DEJA ESSAYE CA MARCHE PAS ».
Bam, je suis scotché. J’ai simplement pensé quelque chose, il m’a instantanément répondu. Troublé et encore plus embrouillé, je me pose comme je peux et fini par me rendre compte que je n’ai pas non plus de nouvelles de Mr White. En fait si, mais je ne l’entendais pas. Il me demande où est ce qu’on est, mais je n’en ai aucune idée. Mr White commence à pédaler sévère dans la mousse, ses propos sont confus, il se répète beaucoup.

Mr Black me demande mon portable, je lui file, il le perd, je galère, et il commence désespérément à appeler à l’aide, au secours. Personne ne peut entrer, la grille est fermée, la clôture hérissée de piques cerne le parc, et dans notre état impossible de passer la grille.

J’essaye de réfléchir, de trouver un moyen, et je LA sens… Je sens la fin du monde, de l’univers pour être exact. Exactement, précisément, comme dans cet énorme trip de LSD qui m’avais laissé pour seul maître, esclave, créateur et destructeur de l’univers. Je suis l’univers, et si je m’en rends compte pleinement, alors l’univers explosera dans un big bang. La fin de l’univers m’appelle, une telle correspondance avec ce trip de LSD, c’est dingue, c’est absolument le même phénomène. Je n’ai aucune idée du pourquoi, ni comment, je n’arrive pas à savoir quoi en faire, ni quoi en tirer, donc je ne m’étendrais pas sur le sujet. Peut être lors d’un prochain trip, si j’avance un peu plus sur le chemin du big bang, j’en saurais plus long.

Pour l’heure, je ne laisse pas la fin de l’univers me happer, je fais semblant de passer à côté, de l’ignorer, ça finit par fonctionner. Je marche vers Mr White pour m’aider. Je le trouve complètement dépassé, les pompiers ne veulent plus lui répondre, le prenant pour un fou. Il me tend son portable et me dis de me débrouiller, car lui n’y arrive plus, et qu’il est désolé. Puis il s’enfuit dans la direction exactement opposée à celle de Mr Black.

Je reviens vers Mr Black pour savoir s’il est toujours là, je lui explique la situation, la clôture, Mr White, le brouillard mental de mon cerveau, les pompiers… Il m’explique enfin ce qu’il se passe : il a failli mourir plus d’une trentaine de fois (après coup on a su que ça venait de son trip, donc ce n’est pas vraiment arrivé) en s’endormant puis en se réveillant, remarquant qu’il n’avait pas du tout respiré pendant son micro sommeil, et ce phénomène se répéta à un rythme effréné, tant et si bien qu’il a cru mourir d’asphyxie plusieurs fois.

Je tente de rejoindre Mr White, que je retrouve en train de se rouler derrière un buisson, de se cacher et d’essayer d’attraper quelque chose. Il m’explique vaguement qu’il était au jugement dernier, avec moi comme prophète et Mr Black en tant que la mort personnifiée.

On rejoint Mr Black, Mr White prend son pouls, et je lance sans faire exprès : « Putain il est froid ça se voit ! » Rire nerveux de Mr White. La galère atteint son paroxysme, je ne comprends plus grand-chose et Mr White non plus, il tourne en rond, répète la même phrase et essaye de me donner son portable sans résultat. Mr Black hurle encore à l’aide. Au fond du gouffre nous sommes.

Mais je me ressaisis et je résume la situation à voix haute. Je demande à Mr Black de se reprendre, que ça va aller, il se parle à lui-même et se dit qu’il doit se démerder tout seul. Finalement on l’aide à se relever et on commence à marcher en le soutenant.

Le calme après la tempête

Mr White : « Mais aide moi à le porter qu’est ce que tu fous ?
Moi : Mais il pèse un tonneau le type ! »

Et là, LE gros fou rire collectif de la délivrance, le trip commence à s’inverser fébrilement mais sûrement, avec encore quelques fluctuations, mais la pente est positive, il y a plus de bonnes choses que de mauvaises.

Finalement, et surtout grâce à quelques vannes mémorables (mais sombrées dans l’oubli), les fous rires reprennent et on se fout de nos propres gueules comme jamais. Les délires vont bon train, on récupère les affaires éparpillées dans le parc, puis on finit par rejoindre le portail. Long moment avant que tout le monde passe, Mr White se voit devant les portes de l’enfer.

Mr Black « Bon tu passes le portail ou quoi ? »
Mr White « Non mais j’connais des gens moi »

Nous croisons trois personnes sur le chemin du retour (il est 8h30 du matin) qui changent carrément de trottoir en nous voyant faire n’importe quoi à déambuler et à rire de la sorte un samedi matin (nondidiou c’pas possib’ de rire un samedi matin, ah ces d’jeuns).

De retour au bercail, au chaud, avec des coussins, les restes d’apéro et la musique, l’ambiance est d’abord au calage total… La paix dans l’âme nous continuons à tripper comme il se doit, les hallus sont encore très présentes…
La discussion s’engage sur le trip qu’on vient de passer et la quantité de phrases à fou rires mythiques dont on ne se souviendra jamais et qui resteront perdues à tout jamais.

Nous avons eu une longue et très agréable redescente, vraiment sympa.

FIN

J’aime les champis. :D
 

Liam

Elfe Mécanique
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13 Oct 2009
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Sorti de ciné, un peu fatigué, affalé sur le cannapé un verre et un pet' à dispo ; je viens de finir ton TR.
Beau voyage.
Merci pour ce moment partagé.
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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16 Mar 2012
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Bon, t'as pensé à emmener une serviette avec toi, c'est déjà ça.
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Sinon c'est marrant, moi j'ai eu un trip magnifique avec une descente horrible, vous vous avez cru que vous alliez mourir et vous avez eu une descente cool. L'équilibre du cosmos.

C'est ouf quand même de partir autant en psychose alors que y avait pas l'air d'y avoir de problème à la base. Ton pote est au courant que tu peux pas t'arrêter de respirer juste comme ça ? :D
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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19 Avr 2012
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2 355
@ Liam : ho mais de rien, ça me fait plaisir aussi :D

@ Mario : je pense toujours aux petits trucs qui passent inaperçu mais qui au final sont trop utiles, pour tripper, pour partir en camping ou quoi, j'oublie pas ces choses là :p
Bah en fait je lui ai dit ça aussi, je crois que le cerveau reptilien n'est pas affecté par les drogues de ce genre et que du coup pas moyen de supprimer la respiration.
 
E

Everett McGill

Invité
Chouette TR !

J'ai adoré le moment où Mr.White se croit au jugement dernier. Le côté multitrips est marrant, ça donnerait envie d'avoir le TR de la même soirée par Mr.White et Mr.Black.
 
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