Doctor Gonzo
Glandeuse pinéale
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Yop ! J'ai mis longtemps à me décider à écrire ou non ce TR, mais l'expérience me trotte encore de tempsen temps dans la tête alors j'ai décidé de mettre quelques mots là-dessus. je vous souhaite une bonne lecture ! :-o
Ca remonte à environ 3 ans à peine, lorsque j'étais en 1ere au lycée. Jeudi, veille des vacances de Noël, temps ensoleillé, Thom' un pote de fumette avec qui je fume beaucoup à l'époque me donne rdv au coin fumeur à la sortie des cours à midi pour aller fumer. Dring driiiiing ! Il est midi je sors de cours en speed rejoindre mon pote, il me dit qu'il a deux groooos joints tout prêts qui n'attendent que d'être dans nos poumons, cooool.
On va se caler un peu plus loin à l'abri des regards indiscrets pour faire notre affaire. Notons que nous sommes 6, moi fumeur très régulier, Thom' pareil, P-A un bon pote qui a de l'XP aussi, Alex et Antoine des gars de l'internat fumeurs occasionnels (bonnes connaissances), et enfin Steven un dreadeux ayant mis fin à sa consommation depuis un bout d'temps. ^^
On est posé discret,Thom' sort son paquet, deux gros joints de shit bien fats, on est que 5 à fumer comme Steven ne fume plus, et on décide de se faire une indienne avec les deux battes ! On fait ça proprement, je suis surpris de voir Alex et Antoine tenir l'indienne aussi longtemps,bien qu'ils n'aient pas tenu jusqu'à la fin et c'est évidemment encore Thom' et moi qui devons terminer les joints, pour notre plus grand plaisir. :weed:
Il est 12h10 on a fait ça vite dis-donc, on décide d'aller se poser au préau avant d'aller manger car à cette heure-ci il y a foule. On y arrive, putain c'est blindé aussi, on trouve 2-3 places sur des chaises métalliques à côté d'la machine à café, les gars en profite pour en prendre un. A ce moment je suis assis sur ma chaise, quand même vachement bien éclaté, la bonne banane, sensation très chaleureuse. Du coup je m'demande comment ça se passe pour Alex et Antoine vu leur faible tolérance. Je regarde Antoine adossé au mur, il me regarde, puis lentement se met à loucher, j'éclate de rire parce qu'en vrai il est pas très beau (un visage d'ogre un peu, on le surnomme Shrek parfois, mais ça reste gentillet il le prend pas mal ^^).
Et là je continue à le regarder, 3, 4, 5 secondes mais il s'arrête pas de loucher, ah il est p'tête pas en train de déconner là, "Antoine ?" "Cava Antoine ?!" Aucune réponse, puis il commence à balancer ses bras devant lui tout en faisant des sortes de mouvements circulaires, puis ses mouvements de bras deviennent incompréhensibles. On se demande vraiment ce qu'il se passe avec les potes, il est déconnecté de la réalité, ne nous entend plus. Ce moment a duré 15-20 secondes mais m'a paru une éternité, et je sens une légère angoisse monter en moi (peur de se faire griller je pense). Les mouvements de bras devenant plus amples, il finit par perdre l'équilibre et s'éclate la tête contre une chaise métallique et reste inconscient à terre.
Dès lors la panique en moi s'intensifia, il saigne du nez et de la bouche, et le sang s'accumule sur le sol. Thom' tape le sprint de sa vie pour aller chercher l'infirmière, pendant qu'on essaie de faire revenir Antoine. Rappelons que le préau est blindé, mais par chance nous sommes dans un coin et à 1m des toilettes, pour éviter de se faire remarquer on le traîne alors dans les toilettes où il finira par reprendre conscience quelques secondes plus tard, mais avec un black-out total et une stone-attitude impressionnante, se demandant ce qu'il vient de lui arriver.
A ce moment je suis devant la machine à café, alors qu'Antoine a repris conscience dans les chiottes. Et là, à travers le hublot de la porte des toilettes,j'aperçois sa face... d'une pâleur extrême, les yeux rouges vifs,et du sang partout autour de la bouche : C'est un putain de zombie !!! Ses traits de visage me paraissent encore plus bruts,renforçant l'image d'ogre-albinos-zombie. J'ai vraiment l'impression d'être dans un film d'horreur ; même après 3 ans l'image de son visage zombie à travers le hublot est restée intacte et gravée dans ma mémoire.
L'infirmière finit par arriver 2-3 mn après, et le prend immédiatement en charge, toujours dans le coin du préau toilettes/machine à café. Avec les potes on s'éloigne un peu pour lui laisser de l'espace, on est dans le milieu du préau en s'interrogeant sur ce qu'il vient de se passer, toujours un œil à distance sur l'infirmière et Antoine.
Évidemment l'angoisse de s'faire griller est présente, mais est d'autant + renforcée par son état !
Clairement la sensation chaleureuse et la banane présente 15 mn avant a laissé place à une défonce pesante, bien sale avec des sensations peu agréables, et un sentiment d'anxiété constant accompagnée d'une jolie tachycardie.
Nous sommes donc au milieu du préau, plus que 5, quand tout à coup.. BOUM !C'est au tour d'Alex, café à la main, qui s'effondre littéralement vers l'avant, raide, toujours en plein milieu du préau !!! A peine le temps de comprendre ce qu'il se passe que Steven, le seul étant sobre, nous dit « Barrez-vous d'ici en vitesse les gars!!»
On s'exécute aussitôt direction coin fumeur, la panique, la putain de panique et la grosse psychose s'installe. Ptain on est 5 à avoir fumer, 2 s'effondrent raids d'un coup, on est plus que 3, mais c'est qui le prochain ?!
En sortant du préau je sens la peur installée chez P-A, dans son regard, mais aussi dans son flux de paroles, il n'a qu'une phrase en bouche et la répète en boucle : « Putain c'est chaud ! » « Putain c'est chaud !! » Il me stresse à mort avec cette phrase qu'il débite sans arrêt putain !! J'essaie de le calmer, mais me dit que ça va pas, vraiment pas, il se sent mal, et surtout.. il est vachement jaune !! Il panique grave, puis finit par appeler sa mère pour qu'elle l'emmène à l’hôpital...
Allô je suis dans un putain de cauchemar, j'essaie d'm'en persuader, allez calme-toi tu vas te réveiller bientôt, et ce ne sera qu'un mauvais souvenir demain. Je me pince comme un connard pour me réveiller, mais non non, t'es bien dans le monde réel, alors maintenant t'assumes bordel.
Ça y est on est plus que 2, Thom' et moi. Ils ont tous « badé » un par un, par ordre de tolérance, et je suis persuadé que je serai le prochain sur la liste vue l'impressionnante tolérance de Thom'. Nous sommes au coin fumeur, je lui fais part de mon analyse, et il se marre ce con ! Selon lui je réfléchis trop, et finit par me rassurer un peu. J'ai d'ailleurs toujours été étonné par sa capacité à garder une sérénité sans faille, et ce dans n'importe quelle situation, m'enfin je m'égare là.
Fin de notre clope, entre temps les pions ont évacué le préau suite aux deux malaises, et les pompiers sont arrivés pour Antoine. Steven nous rejoint, car l'infirmière et une surveillante prennent en charge Alex. On décide d'aller manger.
Sur le trajet coin fumeur → self, passage devant le préau obligé. On y voit alors de loin Alex assis sur un rebord avec l'infirmière et une pionne qui semble lui poser pas mal de questions. Son visage est d'une pâleur affolante, il a l'air totalement ailleurs et déconnecté, vraiment moche à voir, mode zombie limite encore, et ça m'refout un coup de stress. J'dois avouer qu'mon principal flip était qu'un des deux parlent et qu'on se fasse griller, mais la vision de leur état était tout aussi flippante..
Pas d'queue au self, cool. Par contre,merde, le pion à la borne est celui qui m'les brise depuis 2 ans à l'internat avec la fumette, est-ce qu'il est au courant ? Va-t-il se douter que j'suis impliqué ? Il va me griller c'est sûr,vu la gueule que j'ai : grosse parano !
Au moment de passer je le fixe, lui aussi. Dans son regard, je vois qu'il est au courant, il sait que j'suis impliqué, et il sait que je sais qu'il sait, c'est certain. Mais il ne décroche pas un mot pour autant, et continue de me fixer jusqu'à ce que je quitte son champ de vision, il veut m'faire flipper encore plus que je ne le suis déjà, c'est certain, sadique.
A table on décortique ce qui vient d'se passer, j'suis encore persuadé que j'vais finir par bader, toujours bloqué sur cet ordre de tolérance, j'arrive pas à me défaire de cette idée, elle est trop puissante et trop logique surtout.
J'ai quasi rien mangé, je sentais beaucoup trop les aliments descendre le long de mon œsophage, j'connais cette sensation, je l'ai déjà vécue plusieurs fois lors de puissantes défonces, mais je la supporte très difficilement. Heureusement, j'avais un yaourt sucré. Mon caviar de fonsdé.
La dernière heure a été très éprouvante, autant psychologiquement que physiquement. La tachycardie est toujours très présente. J'arrive pas à me défaire de cette anxiété constante, je sens que j'ai vraiment besoin de calme pour réussir à me relaxer, besoin de m'éloigner du lycée quelques temps car le risque de se faire péter y est grand vu mon état, car je sens que c'est principalement cette peur qui alimente la parano et oriente ma défonce du côté sale.
J'ai la solution à 500m, MON rocher. Bien face à la mer, surplombant la plage de 5-6 m, et particulièrement confortable.C'est l'endroit où je me repliais pour fumer en solo ces 2 dernières années, car tranquille, confortable, discret, offrant un large et beau panorama, bref vraiment un cadre où je me sens en sécurité et vraiment serein, un endroit positif.
J'explique alors mon intention à mes 2 potes restants, mais que j'ai envie d'être seul pour bien me poser. Ils comprennent et me laissent partir.
Une fois sur mon rocher, je cale mes écouteurs dans mes oreilles et me laisse aller. Je contemple la mer, le port, le ciel, les oiseaux au dessus de la mer. Étranges oiseaux d'ailleurs, vraiment noirs, ils attirent mon regard par leurs nombres, se déplaçant dans tous les sens.
Ils finissent par se regrouper, et ce groupe continue de se promener dans mon champ de vision, attirant et bloquant mon regard dessus tellement il m'impressionne, comme s'il m'indiquait où diriger mon regard, un chemin à suivre.. Mais la noirceur de cet essaim est trop importante pour que ce chemin soit un bon chemin, et peut-être même que justement ils m'indiquent un mauvais chemin, que ce sont eux qui me conduiront au bad si je continue à les fixer comme ça.. Je finis par en arriver à cette conclusion, et décidai donc de faire abstraction de ces oiseaux maléfiques qui veulent me faire partir encore plus loin que je ne suis déjà.
Reprenant les cours à 15h30, je suis finalement resté 2 bonnes heures sur mon rocher, qui m'ont permis d'estomper la tachycardie et me faire me sentir un peu mieux, même si le mal-être n'avait pas totalement disparu en raison de l'absence d'informations sur ce que sont devenus les 3 qui n'ont pas supporté cette claque cannabique, et surtout sans savoir s'ils avaient racontés, ou non, si j'étais avec eux..
Fin des effets vers 18-19h je dirais, salement épuisé.
Après réflexion, je me suis souvenu que le matin même, Antoine et Alex n'avait déjeuné qu'un simple verre de lait.
Sachant que le soir on mange vers 18h : un simple verre de lait ingurgité en 16h + une indienne avec 2 grosses battes + une tolérance quazi-inexistante → c'était éventuellement prévisible..
Bien que je n'aie pas, à proprement dit, subit un bad trip ce jour-ci, et Dieu sait que j'en ai déjà vécu, ce fut pour moi l'expérience la plus marquante depuis le début de mon épopée cannabique.
