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5-MeO-DiPT, perte d'humanité

Cleminou

Holofractale de l'hypervérité
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21 Mai 2012
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Voici donc le récit de mon expérience au 5-MeO-DiPT, sachez que le dosage était bien trop élevé et donc absolument pas profitable.

J'étais accompagné d'un pote R et de Neuronal31 que je nommerais N.

Donc le matin je fais les paras, je vois sur erowid que le strong est entre 15 et 30,
en ayant marre d'être déçu je me dis que je veux quelque chose de fort, idem pour N (on avait vu que c'était euphorique, du coup on a pas hésité) ERREUR.

Donc c'est parti : 25 pour moi et N, 15 pour R.

On gobe nos paras, moi et N on s'allonge en bas, R est à l'étage car il a envie d'essayer de composer de la musique sous prod.

On attend patiemment, au bout de 30 minutes le bodyload commence déjà, il est assez violent,
j'ai l'impression d'avoir de la fièvre, mais pas version "détendue", sous 2C-E on ressent aussi cette sensation "fièvreuse" mais quand on se cale dans les couvertures on se sent bien (enfin on attend calmement le plateau si je puis dire).

Là c'est différent, on se sent mal mais on a du mal à profiter, j'ai chaud et froid en même temps, la couverture pourtant hyper douce je la sens pas bien, impossible de trouver une position confortable.

J'ai les yeux ouverts et je commence à voir des visuels, ils paraissent pas comme d'habitude, c'est comme les fractals des phéné, sauf que je les trouve pas "net".

Les fractals de phéné sont en fait le fait que tous les éléments que l'on voit sont reliés entre eux, là c'est aussi le cas, sauf qu'il n'y a pas d'harmonie entre ces éléments, comme des fractals "cassé" si je puis dire (bon c'est juste une manière d'expliquer un peu la différence, pas une définition à prendre au premier degrés) :?

Bref je me lève je me ballade, c'est pas dur de marcher, mais c'est fatiguant, il faut faire un effort, en plus j'ai assez mal au ventre.
Je vais dehors je vois un arbre avec des feuilles jaunes, j'en avais jamais vu alors j'en prends deux et je vais les montrer à N, j'en profite pour aller voir R à l'étage pour voir si sa montée est aussi hard que la notre :ninja:

Il est allongé dans sa chambre un gant sur la tête il a l'air assez mal, mais en lui parlant il me dit qu'il voyage dans les galaxies depuis plusieurs minutes.

Je décide de repartir en bas et d'essayer de profiter des visuels yeux fermés. Je m'allonge et je ferme les yeux. Les visuels sont là très présent, voir TROP présent.

Il y a surtout des gros flashs lumineux, assez désagréable je trouve, malgré les formes qui se déssinent à la vitesse de la lumière.

L'euphorie n'est absolument pas présente, je me sens neutre, j'ai du mal à profiter des visuels. C'est assez contraignant de fermer les yeux, je me sens inconfortable peu importe la position que j'ai, si je ferme les yeux je vois trop de lumière, si je mets ma main ou un tee shirt ou autre devant les yeux, j'ai chaud.

Enfin bref, un calvaire, j'ai l'impression d'être un râleur alors que c'est absolument pas mon cas en temps normal ou sous tous les prods en général, je suis du genre à m'extasier devant le peu de visuels que j'ai.

Je discute avec N, il arrive pas à fermer les yeux, il a l'impression de pas avoir de visuel au début, il est trop concentré sur son bodyload qui a l'air encore plus éprouvant que le mien.

Tout d'un coup la playlist change (on était sur un album de Shpongle et on passe à The Mystery Of The Yeti).

Et c'est là que le drame commence, on commence à constater que la musique n'est pas perçue du tout comme en temps normal. Comme sous DiPT (j'ai pas testé mais je me fie au TR de Sludge) on entends la musique un cran en dessous, tout est plus grave et plus terne.

C'est pas si mal que ça me direz vous, mais on se rend aussi compte d'un truc, un truc assez gros, j'y avais pensé mais je m'en étais pas totalement rendu compte : on ne perçoit aucune émotion dans la musique, un son triste parait totalement neutre, on décide de mettre une musique joyeuse pour voir (après quelques déceptions de The Mystery Of The Yeti).

N va sur le pc et met "Skatman" (ouais c'est vieux mais marrant, on a pensé à celle là car on avait regardé le film "Rien à perdre" la veille :lol:), et là N dit que la voix est toute triste, comme si on s'imaginait un mec en train de chanter déprimé.
En réalité c'est pas totalement exact, en fait c'est pas triste du tout, c'est juste totalement neutre, tout est totalement neutre.

Finalement on se rend compte que c'est pas juste qu'on ne peut pas capter l'émotion de la musique, c'est pire, on ne peut simplement capter AUCUNE émotions.

On ne perçoit ni la joie, ni la colère, ni la peur. Tout est neutre et sans vie, même les visuels paraissent ternes. Par contre on arrive quand même à rigoler, devant l'absurdité de la situation, nous deux assis sur le canapé en tirant la gueule.
(Le rire n'est pas une émotion, du coup on peut rigoler, cependant le "sourire" ne reste pas sur le visage après, il n'y a pas la joie qui accompagne le rire habituellement) :paranoid:

Bref, on s'ennuie mais on peut pas vraiment trouver ça chiant en fait, on peut juste ne rien faire et attendre, c'est surtout frustrant, mais comme on ne ressent rien on ne peut pas non plus taper un bad ou quoi :\\

Du coup comme on discute et rigole un peu quelquefois, on décide de mettre un film "à la con", on connait tous mes films, c'est chiant, je mets Spartatouille (la parodie de 300, encore plus exagéré qu'un Scary Movie).

Tout est encore neutre, on rigole un peu mais difficilement, c'est surtout en critiquant certains points du film qu'on rigole, plus que des blagues du film lui même.
Dans le film il y a Carmen Electra, je la trouve vraiment fade, tout est fade, je ne peux rien éprouver envers les personnages, ni de l'empathie, ni de l'attirance...

Finalement le film passe assez lentement, on n'est pas en bonne conditions pour profiter d'une comédie, en plus ce film est très répétitif et trop ridicule.

On va se caler dehors, R est sur le balcon du 1er, on discute un peu avec lui, il nous dit qu'il ressent la musique de manière très claire, il a l'impression que les groupes qu'il écoute sont dans le haut parleur, les visuels qu'il a sont aussi très sympas.

On lui explique notre situation, il nous demande de venir écouter sa musique pour voir si c'est plus sympa, on y va et on s'installe. Je ne ressens toujours aucune émotions, on finit par aller manger.

R constate que le temps est ralentis quand il jette des oranges en l'air, il peut jongler très facilement alors qu'en temps normal il n'y arrive pas, j'y arrive aussi, je trouve que mon équilibre est meilleur qu'en temps normal.

On mange, on a l'impression que la satiété n'existe pas, je peux manger tous le frigo sans avoir mal au ventre.

On se rappelle avec N que pendant la montée on avait pas fait attention au fait que la musique soit "sans vie", c'était Shpongle, on décide donc de le remettre.
On ne ressent toujours pas l'émotion, cependant on arrive à apprécier la musique, on a plus l'impression que chaque son a une unicité propre (au départ, on entendait chaque son à leur juste valeur, comme si la musique était juste une suite de son sans harmonie entre eux).

On écoute l'album en entier, je décide de mettre Plaid "pour voir", on constate qu'avec Plaid aussi ça fonctionne, on se dit "peut être qu'on est descendu", on met Tribal Gathering de The Mystery Of The Yeti, et là c'est toujours aussi fade, on en rigole même si c'est frustrant.

On écoutera Plaid pendant un bon moment, nos émotions sont toujours absentes, mais on sent que la descente s'amorçe tout doucement (ça fait 10h à ce moment là du trip).

Le reste de la soirée on est allé voir R pour composer des trucs sur sa guitare, écouter des vynils, et on a fini par regarder un film quand on était un peu plus descendu.

---

Voilà donc en conclusion, 15mg ça permet de bien apprécier (quoi que peut être un peu fort encore), mais 25mg c'est du suicide, on pert totalement notre humanité, on ne peut profiter de rien, tout est fade, rien n'a d'importance.
Les effets auditifs comme pour le DiPT sont pas spécialement "cool", le fait que tout soit une tonalité en dessous n'apporte rien d'agréable.

Le seul point positif que l'on a trouvé finalement c'est qu'après être descendu, toutes nos émotions paraissaient merveilleuses, le fait de pouvoir réécouter la musique de manière "normale" était vraiment agréable :D

Bref, on a deconné sur les dosages, encore une foi Erowid a eu les yeux plus gros que le ventre sur les doses :pidu:
 

wombat

Holofractale de l'hypervérité
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15 Déc 2011
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Wow, c'est très bien expliqué :)
Le trip a duré combien de temps en tout ? Et les bodyloads ne t'ont pas lâché jusqu'à ce que la descente s'amorce ?

Bah tu voulais du visu et au final tu as été déçu, les bodyloads y sont peut être pour beaucoup... Triste comme sensation pour la musique. Aaah ton TR me donne encore moins envie de l'essayer.
 

Cleminou

Holofractale de l'hypervérité
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21 Mai 2012
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Le trip a du durer 12h, en sachant qu'il y avait un afterglow de plusieurs heures, mais s'est dormi assez vite quand même. Quand on s'est réveillés j'avais l'impression d'être revenu à la normale, mais je pense que l'afterglow était encore présent.

Le bodyload était surtout présent pendant toute la montée, après la sensation de chaud/froid dure tout le long du trip. Après avoir atteint le plateau, se mouvoir était plus facile mais c'était pas non plus naturel (mais c'est surtout que ça demande de la motivation) :lol:

Ce qui était chiant aussi c'est de ne pas pouvoir se concentrer sur quelque chose, quand on changeait de musique c'était impossible de lire l'écran, on était obligé de deviner avec les formes qu'on distinguait.

En ce qui concerne les visuels, les yeux ouverts c'est assez banal (pas plus que ce qu'on connait tous quoi), yeux fermés par contre c'est le gros bordel lumineux, il y a des trucs de partout. Par contre le fait que ça soit super rapide et très lumineux ça donne un peu l'impression de pouvoir choper une crise d'épilepsie à tout moment, sans compter que ça défile tellement vite qu'au final il n'y a pas vraiment d'interprétations possible :\\

Après R qui avait prit 15mg a su apprécier les visuels yeux fermés, je pense qu'il vaut mieux rester dans les petits dosages avec ce prod, même si personnellement je retesterais que si j'ai vraiment une rupture de stock :paranoid:
 

Acidbuzz

Holofractale de l'hypervérité
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Trip difficile qui fait l'effet inverse, apprécier la vie à la descente ... niveau introspection, ça a donné quoi ? J'imagine qu'en ayant goût à rien + le bodyload, ça n'a pas du partir loin ou mal. La confusion et le "flou visuel", c'est assez chiant surtout pour les trips longs. Perso, pour un trip de cette durée, j'aurais redrop si l'intensité n'était pas assez grande à T+2h.

En tout cas ça fait plaisir d'avoir un TR aussi détaillé, merci ! :)
 

Cleminou

Holofractale de l'hypervérité
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Niveau introspection 0, je n'avais pas de déferlantes de pensées dù à cette perte d'émotions (ou alors je suis vraiment passé à côté, à cause de la perte de motivation), du coup j'ai même pas essayé de penser à fouiller mon moi intérieur :oops:
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Cette famille est pas glop dis-donc. J'ai du 4-ACO-DIPT à tester, celui-là semble bien en lisant les TR, j'espère ne pas être déçu. Par contre niveau sonore, je suis sûr que le DIPT est pire. On ne fait pas qu'entendre les son plus bas, les notes deviennent folles, tout est désaccordé, glacial... Mais en tout cas j'imagine bien votre expérience et ça n'avait pas l'air cool du tout.
 

Acidbuzz

Holofractale de l'hypervérité
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Perso, test du 4-ACO-DIPT (12mg, juste pour voir) ... j'ai du faire de la gym pour virer les tensions. A un moment, j'ai du m'allonger tellement je me sentais pas bien. A ce dosage, les couleurs sont plus contrastées et les bords sont flous/vibrants, mais rien de transcendant. La musique est pas plus sympa aussi. On le sent bien dans les pattes comme dirait Shulgin. Ce premier test m'a convaincu de pas retester cette tryptamine, trop de tensions ! Par contre, j'aimerais franchement tester le 4-HO-MIPT (avec "confusion" des distances, ça doit être bien fun) genre "c'est dingue le pied de table est devant moi mais le vase est à 3 kilomètres" :)
 
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