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[2CB] 2 expérimentations ce week end

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Matrice périnatale
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20 Sept 2018
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Ce week end j'ai enfin vécu mes premières expériences sous psyché !  :angel:


Alors d'abord le jeudi, petit test allergique avec 5 mg. Rien de spécial se produit. 

Le lendemain je me dis que je vais tenter le coup avec 15 mg, afin de me faire un premier léger trip. C'était le soir, il faut quelque temps avant que ça monte, je dirais qu'après 50 minutes j'ai commencé à me dire que quelque chose changeait. C'était extrêmement subtil, et je savais pas ce qui était de l'ordre du simple placebo ou purement psychédélique. En attendant la montée j'ai pas mal d'appréhension, je me sens légèrement anxieux. Je dirais qu'à T+1h la montée a débuté. C'était tout même assez subtil, et je ne me sentais pas particulièrement anormal non plus, mais quelque chose se passe clairement sans que je puisse réellement cerné à quoi ça tient. Me voyant un peu anxieux je décide d'aller prendre un bain. Je commence à voir clairement ce qu'il y a de différent au moment où je décide d'y aller. Je note que le produit me rend beaucoup plus sensible émotionnellement, mes émotions se modulent plus rapidement et plus intensément. Mais c'est comme si j'était tout à fait lucide et normal. La manière dont je ressentais les choses, dont concevais mon environnement et moi-même était pour ainsi dire comme d'habitude. Je ne me sentais pas particulièrement "bizarre" ou altéré, comme je peux me sentir altéré par la molécule quand je prends un dissociatif ou autre. Là c'est comme si j'étais dans un monde brut, ou rien d'autre que moi-même et ce que j'ai toujours été m'était donné. Dans toute ma matérialité, ma présence... Mes sens sont accrus mais non pas altérés, lorsque je me réjouis de quelque chose ça se fait de manière très justifiée, il n'y a pas cette sorte d'euphorie incontrôlée d'un dissociatif par exemple. Il s'en suit que mon environnement me semble simplement réel, là, présent. Il est beau pour ce qu'il est, rien de plus, rien de moins. 
Une fois dans ma salle de bain j'ai une attention particulière portée sur mes gestes, ils sont très simples et je suis tout simplement content d'être là à ce moment là. J'ai du plaisir à pouvoir faire ces gestes. Dans le bain je suis complètement détendu, j'ai le regard porté sur mes murs et le plafond. J'ai une attention particulière portée sur chaque détail de ma pièce. Je note les premières distorsions visuelles : ma vision devient floue, un flou pas désagréable et lourd, mais au contraire très doux et fin. C'est l'alliance de cet aspect très détaillé qui doit donné cet aspect limpide et léger à ma vision floue. En addition à ce flou j'ai de légers dédoublement de ma vision, qui ne sont pas brutaux mais dans le même esprit, très doux. Je me redresse et pose mon regard sur l'eau du bain, je bouge ma main dans l'eau, l'épaisseur de l'eau m'est très agréable, les mouvements de ma main dans l'eau sont plus agréables que dans l'air. En regardant l'eau, remuant ma main dedans, je perçois les divers ondulations. Les reflets et les mouvements le temps de quelques secondes prennent un aspect indéfinissable. Je ne saurais pas dire si ce que j'ai vu était des couleurs ou simplement des formes très abstraites. Je décide de sortir. Le basculement de la température chaude du bain à l'air de la salle de bain est très agréable. En ouvrant la porte de la salle de bain je sens l'air frais qui rentre, le chaud et le froid ont cessé de devenir opposés, le basculement entre chaud et froid n'est plus désagréable, ça n'est qu'un état du monde parmi d'autres qui m'est donné, et les deux sensations sont tout à fait belles en elles-même. De tout évidence je ne me sens plus du tout anxieux, j'ai une très bonne maîtrise de ce que je ressens. Je détermine ce qu'il advient de mon trip. C'est comme un existentialisme vécu pleinement. Je me construis au gré de ce que j'entreprends, et régule mon propre état. En ça ça s'oppose en essence aux autres substances que j'ai jusque là expérimentées. Car je ne suis pas mené par la molécule, elle n'est là qu'à titre d'outil, de passerelle, comme si par elle même elle était passive, et qu'il n'était donné qu'à moi de l'animer.
Après, le pique commence à retomber. J'ai un mal de crâne désagréable lors de la descente, que je soulage par un peu de weed.

Le dimanche, n'ayant pas été tout à fait comblé par ma première expérience je décide de réitérer avec encore une fois 15 mg.
ça prend du temps encore avant de monter, à T+1h je note pas de changement d'un point de vue mental, par contre j'ai quelques distorsions visuelles, mais anecdotiques. J'écoute de la musique (pour le trip d'avant j'en avais pas du tout écouté), et je la trouve pas particulièrement appréciable. Je m'allonge sur mon lit un peu et je me concentre sur mes murs et la lumière rouge donnée par ma lampe de chevet (y'a un filtre), il se passe toujours rien côté mental mais les motifs sur mes murs prennent des formes différentes lorsque je reste quelque temps à regarder le même endroit. En regardant les différent murs je me rends compte que mon sens des proportions a changé, le mur qui est collé à mon lit me paraît bombé et long, les motifs donnés par la colle sur la tapisserie sont extrêmement détaillés et j'aime beaucoup les regarder. La chaise qui est en face de moi se détache du reste et semble se mouvoir de manière subtile. Enfin, je me dis que j'aimerais bien aller dehors, alors j'en profite pour sortir un peu ma chienne (à ce moment là il 2h du matin environ).
Je ne note plus de distorsions visuelles une fois sorti de chez moi. ça devient plus mental. Je suis fasciné par ma chienne qui cherche dans l'herbe et renifle. Je scrute le ciel, les arbres, je me rends compte qu'ils paraissent assez normaux. Je fixe mon attention sur les endroits que ma chienne renifle, je regarde la terre, les pierreS et l'herbe, tout est humide dû à la pluie de la veille, je trouve ça extrêmement beau et fascinant tout ce monde végétal et tellurique. Je me retrouve fasciné comme un enfant qui joue avec de la terre et des insectes, j'aimerais presque jouer avec aussi. La nuit et les lumières électriques jaunes donne une atmosphère très réconfortante et enveloppante. Je décide de ramener ma chienne à la maison et en passant sur un rond point pour regagner mon immeuble je scrute au rythme de ma chienne qui renifle et s'arrête, les différentes végétations. Le sol est plus terreux et sauvage, je vois différentes plantes et j'ai une fascination extrême. Mon regard se pose sur un truc en plastique enfoncé dans la terre : c'est un arroseur mis par la municipalité. C'est l'aspérité technologique au milieu de toute cette nature sauvage, ça me semble tellement ridicule comme installation, absolument hors de propos et trivial. La propension de l'homme à contrôler et réguler son environnement par ses outils techniques m'a paru risible et bas, et c'était parfaitement symbolisé par cet arroseur ridicule au milieu de ces végétaux et cette terre qui paraissaient d'un sérieux et d'une noblesse implacable. 
Je rentre chez moi avec ma chienne, cette sorti m'a donné envie de rester encore dehors, alors une fois ma chienne rentrée je redescends seul. C'est un truc que d'habitude je ne fais jamais. Je n'ai jamais envie de sortir seul pour simplement me balader aux alentours de chez moi, trop anxieux pour, et pas assez d'envie. Mais là je me sens très serein et curieux. Je prends une route sans destination particulière, je choisis celle qui me paraît la moins éclairée et qui s'éloigne le plus du centre de ma ville. Personne dehors et tant mieux. En marchant je pense à plein de choses, je me sens enveloppé par la nuit et je me réfugie dans les zones les plus ombrées comme l'on se couvre d'une couverture. Je ne connais pas les chemins que j'empreinte bien qu'ils soient à proximité de chez moi. Je marche et regarde les différents lotissements. Je croise un chat sur ma route qui me regarde derrière moi avec prudence, il s'arrête et s'assis en me regardant attentivement, ça m'amuse. Je continue mon chemin et découvre toujours plus dans la nuit ces chemins que je ne connais pas. Lors d'un croisement je me demande quel chemin prendre, soit je tourne à gauche, je vais tout droit ou je tourne à droite. À ce moment là j'ai aucune idée d'où je suis, je ne connais rien, je me suis enfoncé dans la nuit dans des endroits inconnus. En fixant la route qui va à droite quelque chose m'interpelle avec ce chemin, je m'avance un peu et plus j'avance plus mon esprit prend conscience de la chose : ce chemin mène vers une route que j'empreinte très souvent. De sorte que lorsque je l'empreinte à chaque fois, en vérité je vois tout le temps le croisement où je me trouvais. Ça me plonge dans un profond paradoxe. J'ai le sentiment d'être dans l'envers d'un endroit que je ne voyais avant que d'extérieur. Ce fait me plonge dans une réflexion quelque temps, et je commence à beaucoup réfléchir sur ce qui s'apparente à la Monade de Leibnitz. J'ai expérimenté directement son analogie de la ville, de cette ville qui serait vue sous différents angles. Ainsi tout n'est qu'une même chose, vu sous autre angle, et chaque chose se contient et se reflète en toutes les autres.
Marchant toujours plus, et m'éloignant de la ville, je suis dans un quartier que je ne connaissais pas et qui me paraît assez aisé. Je trouve ça amusant et légèrement ridicule ce petit quartier à l'écart du reste, avec ces grandes cours. Il y a quelque chose d'assez uniforme et interchangeable entre chaque propriétés, toutes regroupées en un seul quartier, il y a quelque chose d'assez laid et systématique là dedans, un aspect artificiel et peu humain. En sortant de ce quartier riche il n'y a plus de trottoir en béton je marche sur un bord de route terreux. Après quelque temps j'arrive sur une ligne droite, au milieu de cette route il y a un champ vide sur la droite qui dégage la vue et permet de voir toute l'étendue du ciel. Cet endroit est illuminé par les lampadaires. L'endroit semble plus brumeux, et l'air plus lourde. Au bout du champ je vois une très grosse masse brumeuse. Plus j'avance et plus le ciel me paraît imposant. Arrivé tout au milieu je me sens un peu sans défense, il y a plus rien autour de moi, plus de maisons, plus d'arbres pour cacher ce ciel. Il est immense et il pèse très lourd au dessus de moi. Je n'arrive pas à porter mon regard vers lui sans être pris de vertige. Plus j'avance plus je me sens mal à l'aise, j'arrive de moins en moins à maîtriser mon corps, je m'étonne à de nombreuses reprises de l'aptitude habituelle et automatique que j'ai à rester debout, à coordonner mes pas, là ces automatismes semblent se déconstruire. En cours de route je décide de rebrousser chemin car ça devient trop anxiogène. Quelque pas avant (ou après) de revenir en arrière j'ai une impressions fugaces d'être aspirer par quelque chose, ce ciel et cet impression d'immensité me déstabilise réellement. Cette impression n'a pas duré et je me rassure très rapidement et reprend mes esprits facilement. Sur le chemin du retour je garde ce léger malaise et cette impression de vertige. Une fois chez moi je suis extrêmement soulagé. Je me rends compte que se promener de cette manière seul dans la nuit est enrichissant mais expose aussi à beaucoup de risques sous psyché. Le fait d'être dans un environnement stable semble important, la maison constitue une sorte d'assurance. Car une fois dehors il n'y a pour ainsi dire plus rien de stable, tout est changeant, les endroits se succèdent, le monde est à nu. Et en terme de set & setting on peut dire que le setting étant continuellement différent, l'état d'esprit change au rythme de ces différents lieux, on est livré à une pure instabilité. En un sens c'est une manière de se mettre aussi à nu, d'affronter le monde tel qu'il est, mais il faut aussi être raisonnable en comprenant qu'une personne n'est pas forcément prête à se dégager de tous ses appuis, de son sentiment de "chez soi". Il lui faut au minimum une main pour l'accompagner, sans quoi ces labyrinthes psychédéliques la perdront.
Quoiqu'il en soit après être rentré c'est devenu plus calme, la descente est venue tranquillement. Aucun maux de tête contrairement à la fois d'avant. Propre.
 
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