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2 voyages - salvia feuilles

Diogène

Neurotransmetteur
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30 Sept 2021
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2 voyages - peu importent le moyen et le mode, c'est la finalité qui m'importe.

Voici ce qu'ils m'ont révélé. C'est encore de l'ordre subjectif, égoïque, interprétatif, à échelle humaine, mais très révélateur néanmoins.

La perception humaine est de l'ordre du dinosaure mécanique au mécanisme à remonter avec une clef.

Ce "truc" appelé Conscience dans le jargon humain, nous bombarde d'infos en mode mitraillette, ou mieux stroboscope sur position kärcher.

Les points de bombardements sont les sensations et accentués par les émotions.

Cette stroboscopie d'images ("hallucinations") se fait de façon fractale à partir de ces points, dans au moins 4 dimensions (2 par stéréophonie/vision) voire spectrale. Elles apparaissent aussi réelles que le "réel". Ainsi ce réel se déroule à partir des lèvres, de la gorge, ou d'un point chaud au thorax, ou d'un fourmillement au doigt... On est pris dans un vertige à reculons face à ce réel stroboscopique qui défile à notre conscience.

Ces images sont un amalgame de souvenirs mélangés (majoritairement d'enfance): motif du rideau de la salle de jeu, carrelages, porte d'entrée vers chez le voisin, portraits d'adultes jeunes, rire d'une soeur...; se déroulent de façon stroboscopique et fractale à partir de ces points de sensations, sans aucun lien entre elles, sans autre continuité que l'émotion qu'elle a engendré / qui a été influé (par l'image d'avant ou un peu par l'intention). Le temps n'y est absolument pas linéaire, ne suit aucune chronologie ni logique.

Issus de cette conscience, de ce truc, le temps, les sensations, les émotions, la perception d'un "réel" totalement illusoire et qui disparaît aussi vite qu'il apparaît, des dizaines de fois par seconde et sans aucun lien que la sensation ou l'émotion, sont en mode non linéaire, mais fractal. Tant dans ces voyages que dans le "réel"...

L'humain cherche constamment avec un babillage ridicule et contre-productif, à mettre des mots, des notions, des concepts, des expressions d'émotions, des analyses, des traductions verbales simplement, sur toutes ces images qui défilent et le submergent, mais c'est peine perdue: le temps de prononcer une syllabe et la conscience a déjà bombardé 7 autres images, qui sont issues ou dont en résultent 19 autres sensations et 43 autres émotions! D'ailleurs qu'est-ce qui est avant l'autre: l'image (apparaissant du tout au tout comme le "réel normal"), la sensation ou l'émotion; la poule ou l'oeuf? 

D'ailleurs si le voyageur tente d'exprimer cela en temps réel, c'est bien une suite de syllabes juxtaposées qui en découlent, dont le spectateur pourra rire et n'en strictement rien comprendre, rien suivre. Pourtant tout est clair et lucide dans la conscience du voyageur, à une vitesse phénoménale et dans un spectre beaucoup plus large!

C'est alors que tout cela n'a absolument aucune importance, aucune raison d'attachement, aucune nécessité d'identification ou de justification. Il nous est donné d'apprécier juste ces "réalités", allant de surprise en ébahissement, de béatitude à joie, le tout est juste fascinant, ahurissant, géant, prodigieux, loufoque, phénoménal et j'en oublie.

Le corps est juste une machine, via ces points de sensation, et ces émotions engendrées, pour ce truc à faire débouler ses images de "réels" en stroboscopie - images donc encore de l'ordre de la perception égoïque, perception visuelle humaine, au stade que j'ai atteint.

De même au stade atteint ces deux fois, les sons extérieurs (avion, chant d'oiseau, chute de gland...) n'avaient aucune ou quasi aucune incidence sur ce vécu. Au pire ils me déviaient de mon voyage. Ils n'en faisaient pas (encore) partie.

Pas remarqué ni fait entrer d'odeurs/parfums particuliers. Probablement auraient-ils agi comme les points de sensation?

On n'a absolument aucun contrôle ni influence sur ces réalités en stroboscope. Le seul mode de perception influencée, est de changer de point de sensation, ou de préférer développer une émotion plutôt qu'une autre. Les images elles sont des surprises totales. En essayant d'en influer sur le contenu (deviner le futur, faire apparaître de nouveaux personnages...) le stroboscope du truc s'étiole voire disparaît: le voyage se termine au moins momentanément (définitivement si l'ego persiste à s'interposer). Par contre il est possible d'y introduire / faire apparaître souvenirs et personnages connus à une époque ou une autre - mais qui se mélangent en amalgame avec d'autres réalités anachroniques. 

J'en conclus qu'il en est de même dans la vie réelle, et que l'humain est horriblement prétentieux de croire en son libre arbitre - que celui-ci est, comme déjà dit, de l'ordre du dinosaure et totalement contre-productif.

Ce phénomène pour être mieux expliqué peut prendre comme exemple les images subliminales qui peuvent être cachées dans un film ou une publicité. C'est exactement ce qu'il nous arrive à chaque instant, de façon majoritairement inconsciente: des images s'interposent dans notre "réel linéaire", et pas que des images: des pensées, sensations, émotions, concepts, croyances, suppositions, convictions... ce qui fait que le supposé "réel" n'est déjà lui-même pas perçu comme tel dans notre 3D... sans parler de ce qu'il est au-delà de notre perception humaine.

De même pour le temps, qui n'est absolument pas linéaire, mais stroboscopique et fractal - au moins dans notre conscience si pas dans le "réel matériel" - qui lui aussi n'est que pure illusion scientifique, même s'il est vrai qu'il y a un continuum: un arbre qui grandit, la grande ourse qui revient cycliquement au-dessus de notre maison...

Ce stroboscope d'images dure une dizaine de minutes puis s'estompe / disparaît au niveau inconscient. Mais il est toujours actif: l'effet diminuant (ou pas assez fort lors d'autres prises/méthodes), les sensations et émotions battent néanmoins encore leur plein. 

C'est un bal de grimaces à 10.000km/h du nez et de la bouche - ce doit être à mourir de rire à regarder. D'ailleurs je me marrais souvent mais ça perturbait le libre cours du voyage! Idem pour les mains, bras, et autres énergies kundaliniennes en éveil - ou plus exactement enfin libres de s'exprimer - et quelque peu submergées. Les pensées sont confuses mais aucune importance, c'est juste parce que tout va trop vite - et de toutes façons c'est un babillage interférant dont on se passerait bien! Que l'humain est inutilement bavard, ébauchant des théories toutes plus invraisemblables et pollueuses les unes que les autres!
La bouche grimace, soupire, fait la moue, tente de prononcer des mots inaudibles, se défoule, à vitesse grand V, le visage suit.

Quand le lendemain matin on se retrouve dans un état "normal" on a l'impression de porter un masque bien sévère, figé, tendu, rigide, davantage de l'ordre du rictus.

De même, tout paraît bien éteint, endormi, dans une morne et monotone impression de continuité linaire, où 99% du perceptible a disparu.

Voilà pour un premier jet.

PS: suite à une remarque d'un ami bien renseigné: "cd n'edt pas ta conscienve mais ton mental qui te bombarde", je rajoute ceci:

Il est vrai que toutes ces hallus, c'était un peu comme ceux qui se prennent un accident et revoient défiler toute leur vie en une fraction de seconde.

Mais c'est une démarche aussi valable qu'une respiration holotropique ou méditation ou introspection... et le résultat n'est pas programmable!



...je n'ai pas attaché d'importance à leur contenu, en revanche cela paraissait tellement aussi réel que le réel, à en couper le souffle, que c'est là que tu te dis que ton "réel" est une hallu tout pareil!



Depuis 3 jours je suis un peu groggy, et mis à part les moments actifs où l'ego doit fonctionner plein tube, dès un moment de répit j'ai envie de resombrer dans un tel état d'observation d'un "au-delà". Et alors je sens la résistance naturelle contrer cet engourdissement... On est prisonniers de cet état humain, on n'a pas le droit d'en sortir.


La société est une prison, mais notre état d'humanoïde aussi.
 
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