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LE FILM DANS SA TÊTE (3) - QUI ORCHESTRE LE FILM DANS SON ESPRIT ?

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Deleted-1

Invité




[font=Verdana,Geneva,sans-serif]LE FILM DANS SA TÊTE (3) - QUI ORCHESTRE LE FILM DANS SON ESPRIT ?[/font]
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[font=Arial,Helvetica,sans-serif]Données récoltées à partir de lecture des ouvrages Spinoza avait raison et L’Autre moi-même, d’Antonio Damasio.[/font]



[font=Verdana,Geneva,sans-serif]ÉMERGENCE DE L'ESPRIT CONSCIENT ET DES PENSÉES[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]L'élaboration de ses pensées est une succession de représentation des représentations précédentes[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]L’esprit conscient émerge grâce à la coordination de multiples facteurs psychiques, dans un encartage de ses états corporels. A partir des cartes représentant le corps dans son environnement, s’opère un rassemblement d’images corporelles qui apparaissent sous forme d’images mentales l’une après l’autre, en grande proximité dans le temps. Les images représentent les relations spatio-temporelles des propriétés physiques des objets composant notre corps, notre environnement, et de leurs actions entre eux, et vis-à-vis de soi. A partir de la cartographie d’un objet intérieur ou extérieur au corps, via ses sentiments le cerveau produit des images qui modifient sa conscience, son soi. Il y a une prise de conscience de son existence grâce à la perception et la représentation d’un objet qui nous renvoie à nous même, à notre corps évoluant dans un espace-temps. Comme tout se fait inconsciemment à ce niveau là, il n’y a pas besoin de chef d’orchestre pour se sentir soi.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Le besoin d'organisation des chorégraphies des esprits complexes[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Quand les contenus traités dans l’esprit sont plus nombreux, d’autres dispositifs sont nécessaires pour apporter une coordination, comme le fait de mettre en scène les images dans sa tête et de narrer le film s’y déroulant, grâce à un chef d’orchestre. Damasio explique que le soi autobiographique est un des principaux chef d'orchestre. Il mène une double vie en laissant certains contenus latents, ou en les rendant conscients, évidents grâce à l’entendement. Le soi autobiographique serait donc le metteur en scène du script de sa vie. De cette orchestration plus ou moins consciente s’écrit le scénario du film dans sa tête, et les images défilent dans son esprit en étant plus ou moins appropriées à sa personne, plus ou moins rapportées à soi (voir mécanismes identificatoire et projectif, associatif et dissociatif).[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Il y a dans l’esprit une infinité de degrés de conscience[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]L’esprit a cette capacité de se penser, c'est-à-dire d’avoir l’idée de l’idée qu’il se fait, et ce à l’infini. C’est de cette manière que l’esprit peut rentrer en résonance dans une boucle corporelle où corps et esprit fusionnent dans une conscience de soi et de l'environnement telle, que l’on peut en éprouver une phénoménale puissance d’exister, menant à des dimensions spirituelles lorsque la croyance prend le pas sur l’intense sensation de faire partie d’un tout plus grand que soi. Il n’y a donc pas de conscience parfaite, mais différents degrés de conscience tendant vers un absolu lorsque l'intuition permet d'englober un grand nombre d’objet, et de faire prendre un recul maximal à l’individu tout en lui faisant pénétrer les strates les plus profondes et intimes de sa personne. C’est le passage du personnel au transpersonnel, dans les états de transe.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Du personnel au transpersonnel, une alternance entre expérimentation et observation de soi et du monde[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]La conscience est toujours partielle. Mais lorsque de l’idée d’une idée la pensée amène le corps a un état d’exaltation dit de transe, la puissance ressentie affirme le potentiel infinie de la conscience, qui couplée à l’imagination et à l’intuition peut aller très très très loin. Est donc possible une intensification infinie de la conscience que l’individu a de lui-même, de son corps, de tous les états possible de son moi. Du personnel au transpersonnel s’opère une élévation toujours croissante de son adhésion à la vie qui s’exprime en son individualité (processus d'individuation), toujours en comprenant que chacun fait partie de la nature. Après on y croit, ou on n’y croit pas... Mais revenons-en à la façon dont s’orchestre le film dans sa tête.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Qui est ce chef d’orchestre ?[/font]​

[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Il n’y a donc pas de chef d’orchestre dans certains états de conscience, qui débutent sans instance organisatrice, sans un membre particulier donnant le clap de début au film que l’on se tourne dans sa tête. A l’image d’une représentation théâtrale, il faut bien avoir un scenario écrit avant de jouer la pièce sur une scène, bien que l’improvisation puisse s’immiscer dans le déroulement des évènements. Ce n’est donc qu’une fois le film lancé, que le chef d’orchestre (notre soi autobiographique), apparait pour agencer dans son esprit les images et pensées qui nous animent de l’intérieur, sur la base d’émotions induisant des sentiments, puis des pensées et autres réflexions (à partir de ses observations et expérimentations). Étonnamment, c’est l’exécution de la conscience, de son film intérieur, qui crée le chef d’orchestre, et non l’inverse. Le soi est donc assemblé par les sentiments et par un dispositif cérébral narratif, pour former une entité regroupant le psychique et le physique et constituant l’individualité du sujet humain.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Avancée du flux mental [/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Les images tendent à être liées logiquement grâce à l'entendement, quand elles correspondent à des évènements du monde extérieur ou du corps qui, en eux-mêmes, sont régis par les lois de la physique et de la biologie définissant ce que nous considérons comme logique, d'après notre raison. Toujours le flux d’images avance dans le temps, plus ou moins vite, en ordre ou par bonds, et parfois ne suit pas une seule séquence, mais plusieurs. Les séquences peuvent être concurrentes et/ou parallèles, se croiser et/ou se superposer (voir mécanismes identificatoire et projectif, associatif et dissociatif). Quand l’esprit conscient est le plus attentionné et concentré, la séquence d’images est comme un courant qui file droit, nous laissant à peine le temps de jeter un coup d’œil à ce qui se trouve sur les bords. Attentionné, le temps semble alors s'accélérer.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]IMPORTANCE DE LA TEMPORALITÉ DANS LA COORDINATION DE SON FLUX MENTAL [/font]
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Les différentes régions du cerveau qui produisent le flux mental dans l’esprit, s’organisent dans un tempo bien précis. Cette orchestration permet la coordination des images dans le flux mental. Il y a ainsi dans le fil de son esprit une certaine cohérence basée sur une logique naturellement déterminée et dépendant autant de la réalité extérieure au cerveau, que de la réalité propre à l’organisme, c'est-à-dire au corps pensant de l’individu (voir relation biologique, physiologique et psychique, entre intéroception, proprioception et extéroception).[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Relier les cartes entre elles dans un bon timing, dans un rapport quantitatif et qualitatif[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Le cerveau doit donc relier les différentes cartes qu’il établit, afin de monter un film cohérent dans l’esprit. Ainsi la conscience peut appréhender les interactions du corps en mouvement dans un environnement en perpétuel changement. Le timing du montage des images est donc essentiel suite à un important échange de signaux neuraux et chimiques, et d’une compilation de données multiples, comme l’action des muscles lisses ou striés (qui informent le cerveau de différents états du corps, propres à leurs actions et rôles définis) :[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Le canal neural utilise des nerfs pour véhiculer des messages conduisant à la contraction des muscles et à l’exécution d’actions. [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Les canaux chimiques se composent d’hormones, comme le cortisol, la testostérone ou les œstrogènes. La libération d’hormones modifie le milieu intérieur et l’opération des viscères.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]INFLUENCE DES ÉMOTIONS SUR LA COORDINATION DU FILM DANS SA TÊTE[/font]
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Lorsqu’une émotion génère un sentiment avec des images associées, elle influence la construction de sa réalité intérieure, du flux mental dans son esprit. Que les images liées aux sentiments représentant ses émotions soient en direct live dans son esprit, reconstruites à partir de sa mémoire, ou créées en imagination, dans tous les cas elles déclenchent des évènements latents dans l’esprit. Les évènements correspondent à :[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- La mise en branle de pulsion et de motivation poussant à l’action, au mouvement[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- L’élaboration du langage sous forme de mots traduisant des idées et des concepts à propos d’objets[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- La construction du raisonnement, à partir des objets du langage[/font]

 
[align=justify][font=Verdana,Geneva,sans-serif]LOCALISER LES OBJETS DANS SA TÊTE[/font]
[font=Verdana,Geneva,sans-serif] [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]On peut localiser ce à quoi l’on pense dans sa tête, dans l’espace situé derrière ses yeux et entre ses oreilles. Plus précisément, selon Damasio « Les contenus de conscience auxquels nous pouvons accéder s’assemblent surtout dans l’espace d’images des régions corticales antérieures et dans la partie supérieure du tronc cérébral, lesquels représentent l’espace scénique composite du cerveau. »[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif] [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Les images qui nous décrivent sans inférence, ni interprétation, ni verbalisation, opèrent dans quatre dimensions formant le soi :[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif] [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- La perspective dans laquelle les objets sont cartographiés selon ses sens (façon d'appréhender l'espace dans un laps de temps défini)[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Le sentiment de possession (l'ego (notre référentiel) permet que les objets représentés dans son esprit paraissent nous appartenir)[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Le sentiment d’avoir un certain contrôle sur les objets, impression de libre arbitre (toujours influencés par l'ego procurant le sentiment de possession)[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Les sentiments primordiaux exprimant son existence indépendamment (les images senties du corps, intuitives, que j'ai tenté de rapprocher avec le concept de narcissisme)[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]VALEURS ET ÉLABORATION DU FLUX MENTAL VIA UNE SÉLECTION MORALE DES IMAGES LE CONSTITUANT - Selon les sentiments de chacun, les images prennent des valeurs différentes.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]« Les émotions sont les exécuteurs et les serviteurs zélés du principe de valeur. » - Damasio[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Les évènements dans la réalité extérieure au cerveau (le réel) lui imposent une logique afin de structurer le déroulement du film qui va se jouer dans l’esprit (la réalité qui est propre à chacun selon comment il l'élabore). L’ordonnancement des images composant son flux mental va se faire selon les valeurs que chacun attribue aux images qui l’animent. Ces valeurs dépendent de l’importance que l’on accorde aux choses, d’après notre éducation et notre vécu, nos expériences passées, mais aussi selon les dispositions biologiques, physiologiques et psychologiques de base qui orientent la régulation de sa vie. C'est-à-dire que selon l’état de son corps, de ses dispositions à appréhender telle chose ou tel phénomène (par exemple viscéralement), va dépendre le montage cinématographique du film dans son esprit. Il y a des vérités qui libèrent le corps et l'esprit, quand d'autres nouent l'estomac, ou liquéfient les selles.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Une question de récompense ou de punition, de jouer un bon ou mauvais rôle[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]C’est là l’action de ses morales structurant son esprit, orientant sa conscience d’après ses humeurs et sa biographie, d’après ce que le corps ressent émotionnellement, et ce que l’esprit s’en représente sentimentalement puis mentalement dans des interprétations. Il y a là un cadre logique interne et inconscient qui définit son rôle à jouer, la partition de sa vie, dont chacun est plus ou moins conscient selon qu’il est attentif et présent à soi, méditatif et porté à toute forme de spiritualité (dans le sens introspectif du terme). Ses émotions expriment la valeur que l’on se fait des choses au travers de pulsions et de motivations qui poussent à des actions éthiques. Les émotions communiquent l’évaluation que l’on porte aux situations rencontrées, aux phénomènes vécus, selon comment l'on ressent les choses, comment on éprouve les situations moralement parlant. Assister ou participer à un acte que l'on juge mauvais indispose et attriste, alors qu'agir pour une cause que l'on partage dynamise et apporte de la joie. Tout est moral, tout est éthique, tout est politique.[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]PLUS A PROPOS DU MONTAGE DU FILM DANS SA TÊTE - Selon son éducation et le contrôle qu’exerce sa conscience sur son esprit, chacun élabore différemment le film dans sa tête, selon son type de personnalité, sa culture, son milieu social, etc.[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif] [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Le cerveau produit une surabondance d’images en permanence, à propos de tout ce que l’on voit, entend, sent et touche. Les images entrainent de nouvelles images, dans un flux continu qui constitue le débit mental du film dans sa tête. De cette profusion d’images, le cerveau se doit de les organiser de manière à les rendre cohérentes afin que l’esprit puisse s’y retrouver entre réalité interne et externe. Le moi en est le médiateur, qui selon ses états (expérimentant, observant, faible, fort, jugeant, jugé, sujet, objet, dissocié, etc), régit l'esprit selon les variations en intensité et en degré de sa conscience. De l'inconscient au conscient, le cerveau opère donc en tant que monteur du film dans sa tête, d'après des instances psychiques définissant différents rôles au sein de sa propre psyché (Freud les a défini en tant que ça, moi idéal, moi, surmoi et idéal du moi). [/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Des perceptions sensorielles à l’intelligible, dans une temporalité bien précise[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif] [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]La cohérence de la structure narrative dans sa tête est permise grâce à une sélection et un ordonnancement bien précis des données perçues et triées. Ainsi toutes les informations issues de nos sens défilent en respectant des unités de temps relatives à un cadre spatial propre à l’esprit, allant de l’inconscience à la conscience. Mais une minorité de données sont présentées à la conscience, la majorité restant latentes. La perception du temps et la vitesse de défilement des images, ainsi que la spatialisation des images dans sa tête, dépendent de l’intensité et de la portée de sa conscience, de son attention. La proportion que prend le film dans sa tête découle de si l’esprit est plus ou moins éveillé, plus ou moins conscient, plus ou moins attentionné et concentré. [/font][font=Verdana,Geneva,sans-serif]Cela revient à avoir le sentiment de ce qui est, des objets avec lesquels chacun interagit. L’interaction peut donc être sensorielle ou mentale, autrement dit corporelle ou psychique (en pensée). Pour définir comment est traité le composé d’images sensorielles dont l’on est conscient, l’on peut affirmer qu’elles décrivent :[/font]​
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[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Les objets autour de soi[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]- Sa personne propre, via son moi (son ego qui est le référentiel par lequel son esprit interagit entre réalité intérieure et extérieure)[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]Seul un nombre limité d’images atteignent la conscience en s’exprimant clairement dans l’esprit, à un moment donné[/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif] [/font]​
[font=Verdana,Geneva,sans-serif]L’espace de formation des images dans sa tête est limité, et ne permet pas d’exprimer tout ce que l’esprit produit comme pensées, idées, images. La sélection des productions du cerveau opère des synthèses permettant l’émergence de pensées ou d’idées s’établissant à partir de concepts intégrés au fil de son vécu, de part ses expériences passées et son éducation, toujours dans un contexte environnemental et culturel donné. L’attention ne peut donc se concentrer dans un laps de temps plus ou moins court que sur quelques images, quelques idées, et formuler un nombre limité de pensées. Ce processus se fait via des aptitudes cérébrales qui associent et dissocient les éléments mentaux, de part des stratégies de gestion efficace de ses besoins dans les situations rencontrées. Encore une fois tout est une question de régulation de l’homéostasie de l’organisme selon les valeurs émotionnelles données aux images constituant le mental, dans une construction morale de sa personne.[/font]​
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